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Les tableaux de bord les plus ahurissants de l'histoire automobile

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Découvrez notre sélection des planches de bord les plus délirantes jamais sorties de la tête des designers automobiles.

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Lamborghini Marzal (Concept car, Bertone, 1967)

Dû au coup de crayon de Marcello Gandini, le concept Marzal préfigure la sportive 4-places qui manque alors dans la gamme Lamborghini. Les surfaces vitrées s'étendent sur les portières et éclairent l'habitacle habillé de cuir azur. Les compteurs sont encore traditionnels, mais les rondeurs sont abandonnées au produit de motifs en hexagones. La surenchère commence...

Bouillonnement créatif et avancées technologiques

Les années 1960 à 1980 constituent une période clef dans l'histoire du design automobile : les formes s'effilent, l'aérodynamique progresse et les codes évoluent. L'automobile change d'allure. Mais c'est aussi à l'intérieur des habitacles que l'on rencontre des expérimentations spectaculaires. Les tableaux de bord des concept cars - mais aussi des voitures de série - de cette époque révèlent le foisonnement d'idées et de formes.

C'est en Italie que se situe l'épicentre de ce mouvement. La botte est alors à la pointe de la recherche esthétique : la lampe Pipistrello ou le pouf Sacco incarnent l'avance du pays dans l'aménagement intérieur. Dans l'automobile, c'est Turin qui accueille les plus grands studios de design. Au classicisme de Pininfarina répond, à partir de la fin des années 1960, les provocations de Bertone. Giorgetto Giugiaro s'empare lui de l'électronique et de formats radicaux pour inventer une grammaire esthétique qui influence encore les créateurs d'aujourd'hui.

Les spectacle est au rendez-vous : la Lancia HF Stratos Zero invente l'instrumentation virtuelle, l'Alfa Romeo Caimano abandonne les compteurs ronds, la Maserati Boomerang regroupe toutes les commandes à l'intérieur du volant.

Le plastique, c'est fantastique

En plus du foisonnement d'idées venues d'Italie, deux technologies permettent de transformer la planche de bord qui se trouve sous notre nez. Il s'agit d'abord de la généralisation du plastique. Aujourd'hui très critiqué - à juste titre - pour son impact écologique, ce matériau permet à partir des années 1960 de varier plus facilement les formes, pour un coût faible et un poids réduit. Des moules sortent le " cylindre " de l'Alfa Romeo Caimano (Giorgetto Giugiaro), le combiné " Star trek " de la Citroën CX (Michel Harmand) ou la planche simplifiée du Lancia Sibilo (Marcello Gandini pour Bertone).

Autre avancée : la miniaturisation de l'électronique. A la fin des années 1970, diodes et d'afficheurs 7-segments - celui des calculatrices - se substituent progressivement aux compteurs et à leurs aiguilles. L'obsession du studio Italdesign pour ces technologies culmine avec le concept Lancia Orca en 1982. Boutons, animations, satellites... L'oeil en viendrait presque à déserter la route !

Mais sur cette question, c'est le Japon qui fait figure de pionnier. Au salon de Tokyo 1982, les visiteurs découvrent le concept-car Nissan NRV-II. Côté design, la berline est ennuyeuse. Mais son habitacle tout électronique est une vitrine technologique prodigieuse. Système de navigation, commande vocale, écran tactile, régulateur adaptatif, détecteur de fatigue... La voiture d'aujourd'hui est déjà là.

Au fil de la décennie, les efforts portent également sur l'agencement : l'Italdesign Capsula ou le Buick Questor, avec leurs intérieurs lumineux, aérés, dégagés, annoncent l'aménagement des monospaces, qui trouveront leur traduction en série sur les Chrysler Voyager ou Renault Espace.

Ces tentatives indiquent une évolution des mentalités. L'automobile et le design s'avancent sur deux voies à la fin de la décennie. D'un côté, le bio-design, défriché par les lignes douces de la Ford Sierra, signée Uwe Bahnsen et Patrick Le Quément. A l'angle droit et au spectaculaire succède les rondeurs, l'aérodynamique et la qualité perçue. Parallèlement, la mode néo-rétro multiplie les clins d'oeil au passé et ressuscite même un catégorie entière (Mazda MX-5, BMW Z3...). Dans les deux cas, l'heure n'est plus à la mise en scène spectaculaire et technologique de l'habitacle, mais plutôt à la vie à bord et à la sécurité. Les studios italiens sont progressivement relégués au second plan. C'est la fin d'une époque pour le design intérieur.

Alfa Romeo Carabo (Concept car, Bertone, 1968)

Cet engin vert fit sensation au salon de l'automobile de Paris. Quelques semaines après mai 68, Marcello Gandini proposait une voiture révolutionnaire à la carrosserie en coin (que l'on retrouvera en série sur la Countach...). A bord, l'instrumentation est repoussée vers l'avant, sous la vaste verrière du pare-brise, favorisant la visibilité. La position quasiment couchée du conducteur rappelle les Formule 1 de l'époque.

Lancia Stratos HF Zero (Concept car, Bertone, 1970)

Cunéiforme et radical. Ce concept présenté au salon de Turin 1970 s'affranchit de toutes les conventions. Surtout lorsque l'on monte à bord de cet engin de 84 cm de hauteur, en ouvrant le pare-brise et en enjambant le volant rétractable Gallino-Hellebore. Couché sous la verrière, le conducteur dispose surtout à sa gauche d'un combiné d'instrumentation, gravé à la main sur du plexiglas émeraude.

Alfa Romeo Caimano (Concept car, Italdesign, 1971)

Les élucubrations de Marcello Gandini essaiment. A 33 ans, son rival, Giorgetto Giugiaro, propose à son tour un concept novateur sur son Caimano, coupé à bulle sur plateforme d'Alfasud. A la planche de bord se substitue un double cylindre en plastique. Devant le conducteur, les infos "glissent" tandis que les aiguilles demeurent immobiles.

Maserati Boomerang (Concept car, Italdesign, 1972)

Cette fois, Giugiaro décide d'outrepasser les convenances. L'intérieur de cet engin cunéiforme se distingue par son module de commande s'avançant vers le conducteur. Les compteurs trouvent leur place au milieu d'un cerceau dépourvu de moyeu central visible. Les interrupteurs et commodos ne semblent pas placés au mieux... Mais quel "effet waouh" !

Citroën CX (Série, Citroën, 1974)

Tandis que les designers italiens défrichent les tendances sur des concept-cars, les Français passent à l'action en série. La CX, grande berline chargée de succéder à la DS, adopte un aménagement classique. Mais le combiné d'instrumentation conçu par le directeur du style intérieur, Michel Harmand, se distingue par ses lunules, remplaçant les compteurs traditionnels.

Alfa Romeo Eagle (Concept car, Pininfarina, 1975)

Alerte moumoute ! Si Pininfarina a moins expérimenté que Bertone ou Italdesign dans l'aménagement intérieur, le carrossier a néanmoins conçu quelques perles. Comme l'intérieur du concept Eagle, entièrement habillé de moquette azur, volant compris. Seuls le combiné d'instumentation, les aérateurs et six mystérieux boutons échappent au traitement. L'atmosphère ouatée et infiniment bleue aurait sans doute séduit Michou, le roi des soirées de Montmartre.

Lancia Sibilo (Concept car, Bertone, 1978)

Encore une oeuvre signée par Marcello Gandini, l'emblématique patron de Bertone. Cette fois, la base de Lancia Stratos est légèrement rallongée pour créer un engin monovolume marron, toujours en forme de coin. A bord, tout est simplifié. Le volant prend place autour d'un bloc en plastique regroupant les principales commandes. L'instrumentation est repoussée au sommet de la planche de bord.

Isuzu Asso di fiori (Concept car, Italdesign, 1979)

Ce concept réalisé pour la marque nippone par Giorgetto Giugiaro (le nom signifie " as de trèfle ") préfigure l'Isuzu Piazza de série, qui sera révélée deux ans plus tard. A bord, le cuir beige matelassé fait belle figure. Mais c'est surtout le combiné d'instrumentation qui laisse l'observateur ébaubi(e) : vitesse et régime s'affichent grâce à des diodes, placées le long de règles. Le dispositif sera repris en série, par exemple sur l'Alfa Romeo 90.

Volvo Tundra (Concept car, Bertone, 1979)

Ce concept de coupé aérodynamique est né de coup de crayon de Marcello Gandini. Le designer italien revendra plus tard la ligne de l'engin à Citroën... donnant naissance à la BX. A bord, la planche, très horizontale, devance les futures Renault (comme l'habitacle de la R25, du même auteur), avec leur casquette recouvrant l'instrumentation et la console centrale. L'oeil est aussi attiré par l'écran informant le conducteur ou la conductrice des températures. La teinte beige/marron de l'alcantara est bien évidemment caractéristique de l'époque.

Lancia Medusa (Concept car, Italdesign, 1980)

Cette berline aérodynamique - le second choc pétrolier vient d'avoir lieu - permet à Giorgetto Giugiaro de tester une nouvelle solution ergonomique : placer l'ensemble des commandes sur le volant. Les progrès de l'électronique embarquée permettent d'envisager cette solution... peu probante en virage. Au centre, on distingue un afficheur 7 segments (seven-segment indicator, ou SSD). Pour l'heure, celui-ci n'indique que l'heure.

Lamborghini Athon (Concept car, Bertone, 1980)

Marcello Gandini a quitté Bertone. Le designer Marc Deschamps prend le relais et dirige la conception de l'Athon, étonnant cabriolet XXL, surélevé et anguleux, présenté au salon de Turin 1980. A bord, les cuirs beige de rigueur habillent les innovations : volant monobranche, instrumentation digitale et satellite comportant feux, clignotants et essuie-glaces. Le détail qui tue ? Le dictaphone situé à portée de mains du passager ou de la passagère.

Citroën Karin (Concept car, Citroën, 1980)

Sans véritable éminence grise côté design depuis le rachat par Peugeot, Citroën finit par embaucher le franco-italo-britannique Trevor Fiore. Premier coup d'éclat : le concept-car Karin, présenté au salon de l'auto 1980. Sous la carrosserie pyramidale, l'habitacle au ton sable place le/la conducteur.rice au centre, tandis que la vitesse et le régime trouvent leur place aux extrémités de la rangée d'aérateurs. Le volant est doté d'un téléphone.

Mazda MX-81 Aria (Concept car, Bertone, 1981)

Entre Tundra et BX, il y eut le concept Mazda MX-81 Aria. Dessiné par Marc Deschamps, qui a succédé à Marcello Gandini chez Bertone, il reprend la silhouette " en coin " que l'on retrouvera sur la familiale aux chevrons. A bord, en revanche, c'est du délire : le volant est remplacé par une couronne en plastique, qui s'articule devant un boîtier regroupant les principales commandes. Au centre : un petit téléviseur à tube cathodique. A droite, en bas de la console centrale, les passagers découvrent une calculatrice... L'oeil est encore excité par la tente orangée des matériaux.

Italdesign Capsula (Concept car, Italdesign, 1982)

Ce curieux véhicule se caractérise par sa carrosserie amovible. Mais aussi par son intérieur très " zen ". L'espace est dégagé au maximum et l'ensemble des commandes est regroupé sur deux hubs : l'un est situé sur le moyeu du volant, l'autre sur la console centrale. L'atmosphère évoque l'univers des monospaces, qui déferleront bientôt sur le marché.

Lancia Orca (Concept car, Italdesign, 1982)

Le film Tron est sorti en cette même année 1982. Et dans l'équipe de Giorgetto Giugiaro, l'influence se fait sentir. L'intérieur de cette familiale sur base de Delta 4x4 turbo verse dans le tout électronique, avec une instrumentation Seiko aux graphiques spectaculaires. Le volant Personal porte les actions normalement dévolues aux commodos.

Nissan NRV-II (Concept car, Nissan, 1982)

Plus qu'un exercice de style, cette sage berline japonaise très typique de son époque - avec les rétros en bout de capot - est avant tout une démonstration technologique. Et face au conducteur ou à la conductrice, on retrouve déjà nos équipements d'aujourd'hui. GPS sur la console centrale, écran tactile, commande vocale, régulateur adaptatif et même un détecteur de fatigue. Celui-ci affiche votre état de fatigue en direct entre " normal ", " drowsy " (somnolent) et " very drowsy " (très somnolent).

Buick Questor (Concept car, Buick, 1983)

Les moelleux sièges en cuir blanc ne doivent pas détourner votre attention. Les designers de GM ont ici assemblé un habitacle aéré et surprenant. L'absence de planche de bord permet de laisser émerger une console centrale flottante, équipée de deux écrans pour la navigation et d'un magnifique lecteur de cassettes audio. Quant aux plastiques noirs brillants, ils figurent aujourd'hui dans tous les habitacles premium.

Italdesign Together (Concept car, Italdesign, 1984)

Cet exercice de style autour du monospace compact propose notamment deux sièges pivotant aux passagers avant. S'ils choisissent de faire face aux commandes, ils découvrent un tableau de bord conforme aux modes de l'époque. La surprise réside dans ce large écran regroupant les informations de base : navigation, vitesse, températures, position de conduite... Ce système ressemble étrangement à l'interface XXL présente sur les Mercedes d'aujourd'hui !

Nissan CUE-X (Concept car, Nissan, 1985)

Ce douillet cocon tendu de cuir beige et éclairé d'écrans turquoise constitue l'habitacle d'un concept de grande berline, aux faux-airs de Rover 800 tricorps. On admire la simplicité de l'instrumentation, le clavier à disposition du passager ou le volant monobranche. Ce dernier concentre les clignotants et les commandes audio en son centre, faisant disparaître les comodos.

Mazda MX-03 (Concept car, Mazda, 1985)

Décidément, l'heure est au tout techno à bord des voitures japonaises. En 1985, Mazda dévoile au salon de Tokyo un grand coupé qui entend signaler le savoir-faire technologique de la marque. Aéro soignée, moteur tri-rotor, roues arrière directrices... Et pour contrôler tout cela, vous disposez d'un volant inspiré par l'aviation. Le passager ou la passagère pourra également s'accrocher à une curieuse rambarde située le long de la console centrale.

Volkswagen Orbit (Concept car, Italdesign, 1986)

Présenté au salon de Turin 1986, cet engin inventé par Italdesign sur une base de Golf II entend réviser notre conception de l'espace. Mais aussi celle de l'intérieur. La planche de bord prend l'aspect d'une arche surmontant les aérateurs et le levier de vitesse. On admire surtout la profusion d'écrans et de technologies d'époque. A gauche, toutes les infos essentielles se lisent sur des diagrammes et afficheurs 7 segments (seven-segment indicator, ou SSD). A droite, le passager gère le système hi-fi et le lecteur compact disc. Pas très pratique si vous roulez seul(e).

Oldsmobile Incas (Concept car, Italdesign, 1986)

Encore une création d'Italdesign. Sous la bulle en plexiglas de cette maxi-berline, l'inspiration aéronautique est évidente. Au volant se substitue un manche bardé de boutons et de commodos. Il prend place devant un vaste mur d'informations diverses : la vitesse et le régime trouvent place sur la casquette. Notons aussi le compte-tours inversé (comme sur les 308 d'aujourd'hui) ou l'épaisse moquette, qui donne envie de conduire pieds-nus.

Nissan Leopard Ultima X (Concept car, Nissan, 1987)

Dérivé de la luxueuse Leopard, présente sur un marché japonais au zénith, ce concept de cabriolet très sobre offre surtout un condensé des fantasmes du " décideur " des eighties. Téléphone mobile, autoradio amovible, écran Sony " coins carrés "...

Pontiac Pursuit (Concept car, Pontiac, 1987)

La forme en coin s'adoucit et déjà, les formes organiques du " biodesign ", la grande tendance du design auto des années 1990, s'annoncent sur ce concept-car américain. Mais dans le cockpit, le modernisme reste de mise : le volant prend des allures de double-joystick. Les commandes permettent de contrôler un système d'info-divertissement qui n'est pas sans rappeler nos virtual cockpits... Mieux encore, le cerceau n'est relié aux roues que par des liens électroniques : le steer-by-wire n'est toujours pas proposé en grande série de nous jours.

Italdesign Aztec (Concept car, Italdesign, 1988)

Une ère se termine pour Giorgetto Giugiaro. Avec la fin des années 1980, l'agencement intérieur des concepts Italdesign se simplifie. Sur cette étude de style de barquette biplace sur base d'Audi, on ne trouve plus d'instrumentation électronique ou d'acné de boutons sur le volant. Mais l'écran " coins carrés " de Sony annonce déjà la navigation, tandis que l'interaction vocale fait son apparition. Le passager à tout de même droit à son propre jeu de commandes...

Italdesign Marlin (Concept car, Italdesign, 1984)

Cette berline aérodynamique aux faux-airs de Renault 21 est présentée au salon de Turin 1984, en même temps que l'Italdesign Together. A bord, les designers ont opté pour une approche totalement différente. Ici, la configuration est proche des véhicules de série de l'époque. En revanche, les commandes sont regroupées sur le volant ou autour du cerceau.

Nissan Chapeau (Concept car, Nissan, 1989)

Changement d'atmosphère. A la fin des années 1980, les constructeurs japonais abandonnent le modernisme au profit du néo-rétro et des formes " biologiques ". Ils ouvrent la voie aux autres marques. A bord du concept Chapeau - qui possède, comme son nom l'indique une surprenante forme de couvre-chef - on abandonne les écrans, on revient aux aiguilles sur fond blanc et l'on simplifie les formes. En série, ce mouvement donnera naissance à des autos attachantes et/ou bizarres comme la Nissan Figaro, Pao ou Mazda 121.

Andy David

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