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Tout comprendre du phénomène de l'entreprise libérée

Publié par Laurent Bailliard le | Mis à jour le
Tout comprendre du phénomène de l'entreprise libérée

La liberté, l'autonomie, la responsabilisation comme principes de management. Voilà, en quelques mots, les bases de l'entreprise libérée. Décryptage.

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Les origines du concept

Le phénomène de l'entreprise libérée n'est pas nouveau... Le légendaire patron de 3M, McKnight, expliquait déjà en 1924 que si vous mettiez des barrières autour des collaborateurs, vous obteniez des moutons. Voilà pourquoi il a mis en place un environnement libérant la créativité et l'initiative. Plus récemment, c'est surtout le livre d'Isaac Getz (professeur à l'ESCP Europe), Liberté & Cie, qui a de nouveau mis en lumière le concept, tout comme l'homme d'affaires indien Vineet Nayar avec sa célèbre phrase " l'employé d'abord, le client après ".

Ce qui caractérise une entreprise libérée

L'objectif final est de rendre l'entreprise plus performante avec des collaborateurs libérés de la hiérarchie et du contrôle. Le but est de les rendre responsables en leur accordant largement confiance et autonomie, jusqu'à leur permettre par exemple de définir leur propre système de rémunération ou de choisir eux-mêmes leurs fournisseurs ou clients. Il s'agit davantage d'être dans une logique du pourquoi (expliquer la mission) plutôt que d'être dans le comment (quel procédé suivre). Ce qui compte étant l'objectif et non pas la façon d'y arriver. Dès lors, exit les procédures détaillées à suivre, les autorisations hiérarchiques, les freins à l'innovation... (A regarder aussi la vidéo sur le sujet)

Quels bénéfices ?

L'entreprise libérée économiserait donc sur des coûts de structure que sont les différents niveaux hiérarchiques ou encore les services de contrôle. La philosophie étant que les collaborateurs libérés et passionnés par l'atteinte d'un objectif ne frauderont jamais à hauteur des coûts engendrés par les divers contrôles. Avec des collaborateurs plus engagés, l'entreprise diminuerait le turnover et serait plus productrice de valeurs.

Quelles sont les entreprises dites libérées ?

Les exemples sont nombreux et touchent tous les secteurs, à l'image de W.L.Gore (inventeur du Gore-Tex), de Favi en Picardie (équipementier automobile), de Poult à Montauban (biscuiterie). mais cela peut concerner aussi de plus grosse structure à l'image de Michelin, qui tente depuis un an le ­management autonome de la performance ou encore de Sol (N°2 du nettoyage finlandais), et de HCL (géant des télécommunications).

Un concept pour les commerciaux ?

Si les commerciaux sont mieux lotis que les autres collaborateurs (rémunérations plus élevées, autonomie, récompenses...), ceux-ci sont " pris de schizophrénie car d'un côté, ils ont le sentiment d'être bien récompensés au regard de leur fiche de paie, de l'autre, ils ne sont pas toujours appréciés pour leur intelligence au sein d'une organisation commerciale qui les considère comme des exécutants " , constate Isaac Getz. Ainsi, en janvier 2014, PepsiCo a décidé de responsabiliser ses vendeurs en les laissant choisir leurs modalités de bonus, plus adaptées aux réalités locales. Ils décident donc sur quels critères ils vont pouvoir toucher, trois fois par an, un bonus équivalent à 10 % de leur salaire.

Chrono Flex récompensée pour son management

Depuis le basculement de sa société en entreprise libérée, Alexandre Gérard, p-dg de Chrono Flex spécialiste du flexible hydraulique, préfère se définir comme un "animateur". Ainsi, les différentes équipes de Chrono Flex s'organisent librement et les symboles hiérarchiques sautent les uns après les autres : places de parking réservées, bureau, réunion du codir ouverte à tous, management horizontal... L'entreprise a reçu en 2015, le Trophée management lors de la Semaine nationale de la performance commerciale orchestrée par les DCF.

3 chiffres

12 000 €. C'est le coût par an / salarié du désengagement en 2014, selon l'Ibet.

61 % des managers créeraient un climat de travail démotivant, selon Hay Group (2013).

71 % des collaborateurs restent très impliqués dans leur travail, selon Cegos 2015.

A lire aussi : Passez au management 3.0, c'est urgent !

 
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