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Avantages en nature : ce qui est in, ce qui est out

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L’avantage en nature permet de fidéliser ses collaborateurs et de créer du lien avec l’entreprise. Encore faut-il bien le choisir…

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Les avantages en nature prennent le pas sur la rémunération financière ”, pouvait-on lire dans le Baromètre de l’innovation du management, réalisé en juillet dernier pour le compte de Manpower. Les chiffres de l’enquête parlent d’eux-mêmes : entre 2001 et 2002, le nombre d’entreprises interrogées ayant intégré les avantages en nature dans leur politique de rémunération a quasiment doublé, passant de 16 à 30 %. L’objectif ? Fidéliser les collaborateurs en dehors des critères de réussite individuelle qui jouent, quant à eux, sur la partie variable de la rémunération ou sur les gains issus des challenges. La société Ricoh, qui a récemment revu son système de rémunération, a notamment repensé les avantages en nature, “ parce qu’ils permettent d’améliorer les performances des salariés, de montrer aux commerciaux qu’ils sont des collaborateurs importants et même, de transmettre aux clients une image valorisante de l’entreprise ”, souligne Élie Choukroun, directeur du développement des ventes France. Des objectifs accessibles, mais à plusieurs conditions.

Développer un sentiment d’appartenance

En premier lieu, il ne faut pas considérer l’avantage en nature comme faisant partie de la rémunération, mais comme un élément de la rétribution globale, permettant de valoriser un collaborateur, de développer chez lui le sentiment d’appartenance à l’entreprise. “ Si le salaire développe l’esprit “chasseur de primes” et peut, dans certains cas, accentuer le turn-over, l’avantage en nature joue, quant à lui, sur des aspects culturels et d’appartenance, souligne Thierry Magin, associé gérant de MCR Consultants, conseil en rémunération. Un concurrent qui proposerait à l’un de vos collaborateurs une rémunération cash plus importante que celle que vous lui accordez, mais avec moins d’avantages en nature, risquerait fort de ne pas être convaincant ! ” De toute évidence, les avantages en nature constituent un élément fort de fidélisation à condition, bien entendu, de soigneusement les choisir.

Ce qui est “in” ?

La bureautique nomade !Dans l’idéal, on peut offrir à ses collaborateurs des avantages “à la carte”, mais certains ont plus la cote que d’autres. D’après une récente enquête du Journal du Net, ce qui marche bien, aujourd’hui, c’est la connexion ADSL à domicile et le PC portable. La raison principale ? Leur prix ! Car bien qu’il ne soit pas prohibitif, il freine encore bon nombre de personnes qui souhaiteraient pourtant s’équiper. “ La bureautique nomade, avec sa panoplie d’options et de satellites (ligne ADSL à domicile, Pocket PC avec écran couleur, MP3 avec graveur, etc.) est un réel outil de valorisation, un avantage apprécié des bénéficiaires, surtout lorsque l’entreprise les renouvelle fréquemment ”, observe Thierry Magin. Un avantage en nature qui fonctionne mieux encore avec les jeunes commerciaux. Si la bureautique nomade est “in”, il n’en va pas de même pour le téléphone portable jugé sévèrement par les équipes : il ne fait la différence que pour 6,5 % des collaborateurs, toujours selon le Journal du Net. “ Le téléphone portable est extrêmement banalisé ”, renchérit le gérant de MCR Consultants. À une nuance près : la “générosité” du contrat proposé par l’entreprise, autrement dit la possibilité, pour le collaborateur, d’utiliser son mobile à des fins privées dans le cadre du forfait entreprise. Parmi les autres avantages en nature, la mise à disposition d’un véhicule de tourisme utilisable en dehors du travail garde le vent en poupe. “ À partir du moment où l’entreprise attribue des véhicules plus confortables et mieux équipés que ce que requiert véritablement la fonction, les commerciaux y voient un réel avantage en nature ”, observe le représentant de MCR Consultants. Bien évidemment, l’employeur devra, comme pour le téléphone portable, estimer ce qui résulte de la mise à disposition de ce bien au salarié (voir l’encadré ci-dessus). Ce dernier conserve néanmoins un intérêt certain dans cette solution, compte tenu du faible niveau de ses frais.

Aborder les avantages en nature “à la carte”

La plupart des entreprises se limitent à ces avantages. Pourtant, il existe d’autres pratiques originales et novatrices qui se développent peu à peu, comme les massages au bureau ou encore les divers services de conciergerie (pressing, cordonnerie, baby-sitting, etc.). Phénomène de mode ? Il est encore trop tôt pour le dire. Chaque entreprise doit raisonner en fonction du profil de ses commerciaux. Ainsi, le choix du type d’avantage se fera notamment en fonction de l’âge des bénéficiaires, de leur niveau de rémunération, du secteur d’activité dans lequel ils évoluent, etc. Idéalement, l’entreprise a tout intérêt à aborder les avantages en nature comme un élément “à la carte”. Elle peut, par exemple, consacrer un budget de base pour les avantages en nature classiques et attribuer le reste à des avantages plus originaux, laissés aux choix des collaborateurs. Pour fidéliser leurs salariés, certaines entreprises vont même jusqu’à réaliser un audit auprès de leurs collaborateurs afin de répondre du mieux possible à leurs attentes. “ Une approche véritablement intéressante et à creuser ”, souligne Thierry Magin.

Témoignage

Élie Choukroun, directeur du développement des ventes de Ricoh France “ La voiture et l’ordinateur portable sont deux éléments forts de reconnaissance ” Depuis deux ans, Ricoh France a mis sur pied un véritable plan de fidélisation de sa force de vente. Les commerciaux disposent aujourd’hui d’un terminal avec un forfait mensuel de deux heures, le dépassement étant à leur charge. Il sont équipés d’un ordinateur portable avec lecteur DVD, connexion à Internet et divers logiciels, notamment de cartographie. Dans le même temps, Ricoh revoit sa politique voiture : “ À compter d’octobre, nos commerciaux bénéficieront d’une utilisation privée de leur véhicule, et choisiront entre plusieurs modèles équipés. ” Jusqu’à présent, les commerciaux avaient le choix entre un remboursement forfaitaire mensuel ou une Clio deux places, dont l’utilisation était limitée aux déplacements professionnels. En deux ans, le turn-over de l’effectif a “ très sensiblement diminué ”.

Ce que dit la loi

Maître Dominique-Paule Dupart, avocat au Barreau de Paris Les prestations en nature sont considérées comme un élément du salaire Les prestations en nature sont soumises aux cotisations de la Sécurité sociale ainsi qu’à la CSG CRDS. Elles sont évaluées à leur valeur réelle. Dans le cas de la fourniture d’un véhicule de fonction en pleine propriété, la valeur réelle et l’avantage tiré de son utilisation à des fins privées sont soumises à cotisation. L’avantage est estimé selon le montant des dépenses supportées par la société pour l’entretien et l’amortissement du véhicule, frais qui peuvent être appréciés à l’aide du barème de prix de revient des véhicules publié chaque année par l’administration fiscale. L’Urssaf évalue cet avantage à deux septièmes de la charge annuelle du véhicule. Le don d’ordinateur ou son attribution pour un prix inférieur au prix de revient est exclu, dans la limite de 1 525 euros, de l’assiette des contributions et des cotisations de la Sécurité sociale, à condition que cet avantage résulte d’un accord d’entreprise conclu entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2002. Les avantages en nature entrent dans le calcul du salaire minimum, des indemnités de rupture et doivent être intégrés dans l’assiette de calcul de l’Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP).

À retenir

_ Grâce aux avantages en nature, l’entreprise peut fidéliser ses collaborateurs, les valoriser et développer chez eux un sentiment fort d’appartenance. _ Ce qui marche : la bureautique nomade et le classique véhicule de fonction. _ En revanche, le téléphone portable n’est plus vraiment considéré comme un avantage. _ À étudier : le massage au bureau, le service de conciergerie qui propose cordonnerie, pressing, baby-sitting, etc. _ Dans l’idéal, l’entreprise a intérêt à faire des propositions “à la carte”, voire de sonder les attentes de ses collaborateurs.

 
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Anne-Françoise Rabaud

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