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Comment limiter les accidents de voiture de vos commerciaux

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Vos vendeurs sont toute la journée sur les routes et encourent donc d'importants risques d'accidents. Taule froissée, immobilisation du véhicule et du commercial... Ils ont d'importantes répercussions sur le plan financier et humain. Mais des mesures peuvent être prises pour les limiter.

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Multiplication des radars sur les routes, campagnes d'information sur la sécurité routière dans les médias, tolérance de plus en plus proche de zéro pour l'alcool au volant... tout est fait pour réduire le nombre d'accidents sur les routes françaises. les entreprises sont de plus en plus nombreuses à relayer à leur tour ces messages auprès de leurs collaborateurs nomades. et en premier lieu auprès de leurs commerciaux qui passent leur journée sur la route.

Pour prévenir les accidents de la route, la première règle d'or est de sensibiliser vos équipes. Bien sûr, votre entreprise peut accrocher des affiches sur la sécurité routière ou tenir un discours de conduite responsable auprès des commerciaux, mais cela n'est pas suffisant. en tant que directeur commercial, vous avez un rôle direct à jouer. souvent, en phase de recrutement, vous évaluez la capacité du candidat à savoir vendre, mais vous omettez fréquemment de vérifier ses compétences de conducteur. les premières semaines, pourquoi ne pas profiter d'une visite client en commun pour demander à votre nouvelle recrue de prendre sa voiture, et non pas la vôtre, afin de juger son comportement au volant ? C'est alors l'occasion de rectifier tout de suite une conduite que vous jugez dangereuse et de lui faire comprendre que vous attendez de lui qu'il se comporte d'une manière sérieuse au volant. ainsi, une conduite nerveuse et rapide augmentera les risques d'accidents, et coûtera plus cher à l'entreprise notamment en termes de consommation d'essence et d'usure des pneus. Vous pouvez aussi veiller, tout comme vos managers intermédiaires, au bon entretien des véhicules de vos troupes en jetant régulièrement un coup d'oeil sur leur état. Une voiture malmenée par son conducteur, ça se voit ! enfin, vous pouvez aussi généraliser les rapports d'accident afin d'être toujours informé sur l'état des véhicules.

L'expert

Bernard Roland, consultant expert en gestion de parc auto.

Mettre en place un programme de formation

face à des défauts de conduites ou à un taux d'accident anormalement élevé, des mesures de correction s'imposent. la formation peut être la solution. Depuis quelques années, les loueurs d'automobile longue durée proposent à leurs clients des formations de conduite. mais il faut rester circonspect face ces stages. apprendre à conduire sur glace ou neige, c'est bien, mais c'est loin d'être la principale cause d'accident des commerciaux. en revanche, il est peut-être plus utile de suivre des formations dites de «conduite défensive», qui visent à éviter ou à tout le moins à réduire au minimum le risque d'accident. il s'agit d'apprendre à deviner le comportement des autres conducteurs, à se garer de façon à ne pas gêner un autre véhicule même si ce dernier est très mal garé, à stationner sa voiture sans toucher les pare-chocs des véhicules avant et arrière... Voilà de quoi éviter nombre de «petits» accidents du quotidien.

La carotte ou le bâton ?

mais vous pouvez aller plus loin encore pour inciter vos vendeurs à être prudents sur les routes en prenant des mesures coercitives. Certaines entreprises facturent ainsi aux commerciaux le coût de l'accident... mais dans certains cas seulement. Car le principe est totalement interdit par le code du travail dans le cadre de l'utilisation professionnelle d'un véhicule. en revanche, un accident qui intervient avec la voiture de la société pendant un usage privé, le week-end par exemple, pourra déboucher sur une demande de remboursement de la part de l'employeur. mais cette mesure ne saurait être totalement efficace pour limiter les accidents, surtout en absence de tiers. le commercial qui aura abîmé sa voiture de fonction pendant le week-end pourra toujours déclarer l'accident le lundi. la solution est peut-être de mettre en place une prime pour «non-accident», en récompensant le vendeur qui n'en aurait pas eu pendant l'année. Celle-ci peut varier entre 150 et 300 euros par an. Vous pouvez aussi impacter une partie de la rémunération variable des commerciaux qui sera alors liée à des objectifs de bonne conduite.

Enfin, n'oubliez pas de responsabiliser vos commerciaux. il n'est pas question de passer un accident sous silence. au contraire, demandez à votre vendeur de rédiger une déclaration d'accident. L'idée est de l'amener à réfléchir sur ce qu'il vient de vivre. ainsi, il lui sera demandé d'expliquer son accident, de mentionner les causes réelles, de dire si l'accident pouvait être évité, etc. le document servira de base à un dialogue qui s'ouvrira ensuite avec son responsable hiérarchique. il sera ensuite envoyé au service des ressources humaines afin qu'il soit consigné dans le dossier du commercial. De cette manière, le commercial sait que l'accident pourra ou non avoir une incidence sur son évolution professionnelle, cela l'amènera peut-être à faire évoluer sa conduite pour éviter une récidive. toujours dans l'idée de responsabiliser les conducteurs, après chaque accident, vous devez prendre soin de signifier au commercial, par lettre, le coût de l'accident pour la société. et ce, dans le but de lui faire comprendre que son accident n'est pas anodin.

Vous pouvez enfin établir un tableau de bord des sinistres. Ce dernier, pas forcément nominatif, sera rendu public afin de sensibiliser les commerciaux et souligner dans quel service se trouvent les plus mauvais conducteurs.

Des équipements qui améliorent la sécurité

Au-delà des plans de formation ou de sensibilisation, il ne faut pas oublier que certains équipements, souvent en option, ont un réel impact sur la réduction du nombre d'accidents. Voici les principaux :
- Le régulateur de vitesse. Avec un coût de 5 Euros par mois et par véhicule (dans le cadre d'un contrat de LLD), il s'agit d'un bon moyen de réduire les accidents en permettant au conducteur de réguler sa vitesse, surtout sur autoroute. De plus, il diminue de façon sensible la consommation de carburant.
- L'ESP (Electronic Stability Program). Il permet de corriger la trajectoire en agissant sur le système de freinage ainsi que sur le couple moteur et évite au conducteur de perdre le contrôle de son véhicule pendant un virage pris à trop grande vitesse. Son coût ? 14 Euros par mois et par véhicule.
- Le GPS. Il indique facilement les coordonnées d'un client ou prospect et permet de réduire de manière significative le nombre de kilomètres parcourus et donc le risque d'accidents.
- La climatisation. Elle offre un vrai confort pendant l'été. Moins affecté par de grosses chaleurs, le commercial sera donc moins fatigué, sans compter qu'il arrivera chez son client dans de meilleures dispositions. Comptez environ 12 Euros en plus.
- Le kit téléphonique main libre. Difficile d'interdire l'usage du téléphone en voiture à des commerciaux. La solution réside certainement dans le kit oreillette Bluetooth pour, en moyenne, 10 Euros par mois et par véhicule.

 
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Laurent Bailliard

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