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Le Wap, futur outil des commerciaux ?

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Les entreprises françaises équipées de mobiles Wap se comptent sur les doigts de la main. Et pour cause : les applications sont trop peu nombreuses et les infrastructures techniques peu performantes. Néanmoins, ces prochaines années, le Wap pourrait devenir un outil utile aux commerciaux. Dans un an, 35 % des salariés des entreprises seront nomades, contre seulement 23 % aujourd’hui, selon une étude de Forrester Research. Cette croissance des itinérants, dont les commerciaux constitueront la plus grande part, va rendre non seulement nécessaire mais aussi vital le développement, au sein des entreprises, des technologies de connexion sans fil au sens large. Dans la pano-plie de ces technologies, le Wap, c’est-à-dire le pro-tocole d’accès à Internet depuis un terminal mobile, est, bien évidemment, intéressant. Une « évolution qui, comme l’affirme Pierre Van Beneden, general manager de Lotus Development, permet aux entreprises d’optimiser leur efficacité. »Tempérons cet optimisme, sans doute un peu excessif, en transposant la phrase au futur. Car, pour l’heure, les applications Wap ne sont pas légion sur le marché. Éditeurs et prestataires informatiques les lancent discrètement, Éric Vivien, consultant chez Alladin Technologies, reconnaissant même que nous sommes « encore en phase de rodage ». Ainsi, aujourd’hui, un commercial itinérant qui serait équipé d’un mobile Wap ne pourrait guère faire autre chose que de gérer son agenda et recevoir et envoyer des messages. Des tâches qui, à l’évidence, sont bien trop simples pour justifier un tel équipement. Certes, les éditeurs proposent déjà des offres un peu plus alléchantes, mais encore trop récentes pour être pleinement abouties. Ainsi, Selligent, spécialiste de la gestion de la relation client, commercialise Selligent pour W@p, une solution qui permet aux commerciaux de créer et de mettre à jour en temps réel la base de données de l’entreprise. L’éditeur américain Saratoga propose une offre quasiment identique. Lotus lance, pour sa part, Domino Everyplace Quick Start, un logiciel de messagerie reliant les terminaux mobiles à l’intranet de l’entreprise. Enfin, d’autres éditeurs, comme Business Objects, SAS ou Siebel ont, eux aussi, une offre qui se limite encore à l’adaptation des logiciels existants au “langage” Wap. La base de données en temps réelUne offre réduite au minimum donc, mais qui laisse entrevoir des possibilités intéressantes. Le principal attrait du Wap, pour une entreprise, est en effet de pouvoir relier ses collaborateurs itinérants en permanence et en temps réel à la base de données. Jusqu’à présent, aucune technologie ne permettait de le faire. Ainsi, les commerciaux équipés d’un PC doivent-ils attendre de synchroniser leurs données pour mettre à jour les informations. Avec l’Internet mobile, il en va tout autrement, et un commercial peut connaître, par exemple, l’état des stocks à un instant donné. Assurément, lorsque les éditeurs auront développé de véritables applications “métier”, les offres Wap seront intéressantes. À quelques conditions, toutefois, qui tiennent aux infrastructures techniques. D’abord, aujourd’hui, les débits de transmission sur un téléphone mobile sont largement insuffisants pour assurer une connexion rapide. Les transmissions étant trop lentes, il est particulièrement laborieux d’accéder à la base de données de l’entreprise dans de bonnes con-ditions. Ce point technique devrait être résolu ces prochaines années avec l’arrivée sur le marché des téléphones de nouvelles généra-tions – GPRS et UMTS –, dont les débits pourront atteindre jusqu’à 115 Kbits/s pour le premier, et jusqu’à 2 Mbp/s pour le deuxième. Autre problème actuellement : l’ergonomie. Essayez donc de surfer, même sur un site “adapté”, depuis un écran et un clavier de téléphone pas plus grand qu’une photo d’identité ! Là encore, des solutions peuvent être imaginées : les mobiles conçus pour le Wap laissent déjà plus de place à l’écran, mais les entreprises devront adapter l’interface graphique de l’intranet pour que celui-ci soit clairement lisible. Enfin, dernier problème et non des moindres : la sécurité. Avec le Wap, les données sont généralement transmises à l’opérateur et décodées chez lui avant d’être basculées vers l’entreprise. Or, dans cette architecture, rien (sauf l’engagement moral de l’opérateur) ne garantit la confidentialité des données. La solution, là encore, existe : l’entreprise doit installer la passerelle Wap directement dans ses locaux. Un investissement d’autant plus lourd que le nombre de commerciaux est grand. On peut ainsi aisément atteindre les 50 000 francs (environ 8 000 euros)… Sans compter l’investissement initial (équipement en terminaux Wap, achat d’un logiciel, refonte de l’interface graphique de l’intranet, etc.). Au final, le Wap se révèle donc très cher par rapport aux gains qu’il procure. Les entreprises peuvent donc attendre avant d’équiper leurs commerciaux de ce qui n’est encore qu’un gadget et qui deviendra peut-être un outil… d’ici à quelques années.

 
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Frédéric Thibaud

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