Le commercial, le moine et un emploi à vie
Laurent Bailliard Rédacteur en chef adjoint
L'image parfois écornée, du commercial que certains aiment à décrire volontiers comme beau parleur, capable de vendre n'importe quoi, s'intéressant moins aux besoins du client qu'à sa commission, est en train de changer. Il faut dire qu'ils ont pour eux la bonne parole! Vous savez, cet argumentaire que vos commerciaux ont appris et qu'ils transmettent avec aisance et conviction. Et bien, cette capacité à porter la bonne nouvelle chez des clients parfois mécontents, souvent exigeants et jamais totalement satisfaits a séduit, contre toute attente, des moines suisses. Ces derniers, pour étoffer leurs effectifs, recherchent de nouveaux frères. Pour cela, ils ont fait paraître une petite annonce par laquelle ils recrutent de préférence des banquiers, des cadres commerciaux (et même des journalistes) entre 22 et 35 ans. Sur l'annonce, les moines vantent un emploi à vie. Avouez qu'en ces temps de vaches maigres, l'argument est imparable. Quant à porter la bonne nouvelle, les commerciaux ont l'habitude... Tout cela n'aura probablement aucune incidence sur votre force de vente. Mais que des moines, à l'opposé du monde des affaires, en viennent à vouloir recruter des commerciaux, c'est bien la preuve d'un changement de perception à l'égard d'un métier souvent mal valorisé. Au-delà des commissions et des primes, le commercial est aussi perçu comme une personne généreuse, ouverte, sociale, spirituelle... Des qualités que vous, directeurs commerciaux, devriez peut-être mieux prendre en compte aussi bien dans les challenges que dans la façon de manager vos équipes.