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Loi Aubry : question/réponses

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Les vendeurs, tout comme les cadres, posent des problèmes particuliers, car il s’avère difficile, et pratiquement impossible pour les itinérants, de mesurer leur temps de travail effectif. Alors, préparez-vous les services commerciaux au passage aux 35 heures, ou les excluez-vous du cadre de la loi ?

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“Des accords ont été signés au niveau des instances professionnelles pour les entreprises qui ne peuvent ou ne veulent pas aller aux 35 heures. C’est dans ce cadre que je négocie actuellement avec les partenaires sociaux au sein du comité d’entreprise.” P Guillaume Sarkozy, pdg de Tissage de Picardie, vice-président de l’Union des industries textiles Je n’ai pas fait appel à des cabinets de conseil en organisation, car j’estime que le meilleur organisateur c’est moi-même, en collaboration avec les cadres. Nous connaissons bien notre marché et donc nous sommes les plus à même d’en connaître les con-traintes. L’équilibre que j’ai trouvé, c’est de dire : vous garderez vos horaires de travail, vos salaires seront maintenus, mais il y aura pour les cadres cinq jours de repos supplémentaires dans l’année. Ils pourront être pris soit sous forme de congés, soit sous forme de demi-journée, et ce sera à discuter service par service, personne par personne. Travailler une semaine de moins, c’est environ 2,5 % de l’année, c’est quelque chose qu’on peut estimer comme marginal. Je pense que les cadres peuvent trouver en eux-mêmes les ressources pour gagner ces 2,5 % de productivité en plus, surtout que nous installons des outils informatiques puissants pour optimiser les méthodes de travail de chacun et permettre à nos commerciaux d’accéder à distance aux ressources de l’entreprise.” Le contexte ; Tissage de Picardie fabrique du fil industriel pour les entreprises. “Dans notre profession, le passage aux 35 heures pose le problème du temps de travail des cadres. Quand un commercial passe quatre heures chez un client, je ne sais si c’est deux, trois ou quatre heures effectives.” Julieta Toublanc, directrice des ressources humaines de Unisys Nous souhaiterions aboutir à un accord avant la fin du mois de juin 1999. Ce sera un accord sans aide de l’État car les contreparties sont pour nous trop lourdes à gérer. Mais nous avons une volonté de négocier car, de toute façon, l’échéance s’imposera à nous. Donc mieux vaut prendre le taureau par les cornes. La direction des ressources humaines est en charge du dossier. Nous n’avons aucune crainte, nous essayons d’être philosophe et de trouver des solutions qui ne se fassent pas au détriment de notre compétitivité et de notre croissance dans les années à venir. Nous n’avons pas encore négocié avec les partenaires sociaux, mais je pense qu’on va d’abord faire une enquête d’opinion auprès des salariés. Dans ce cadre-là, on va certainement faire appel à l’ARACT, un organisme reconnu par le ministère du Travail. Ils vont en effet nous aider à comprendre ce que pensent nos salariés parce qu’il y a ce que veulent les syndicats mais aussi ce que souhaitent les salariés : travailler quatre jours sur cinq, cumuler les jours, avoir un plan de retraite, etc. Je n’en sais rien, il faut donc sonder notre personnel, soit environ 80 % de cadres. Quand un commercial passe quatre heures chez un client, je ne sais pas si c’est deux, trois ou quatre heures effectives. Cette notion de travail effectif est importante et la société irait plutôt vers des contrats forfait tout horaire pour cette population, mais ce n’est encore qu’une idée.” Le contexte ; Unisys est une société de conseils et services informatiques. “Le 18 novembre 1998, nous avons signé avec les trois syndicats de l’entreprise un accord 35 heures payées 39 qui démarre le 1er janvier 1999. Les magasins en font partie, pas les commerciaux itinérants.” Jean-François Barbier, directeur général d’Adolphe Lafont Pour le personnel de production (en horaire de jour et en semi-continu), une annualisation du temps de travail, basée sur le flux d’activité, fait alterner 29 semaines de 4 jours de 8 heures avec 17 semaines de 5 jours de 40 heures. Nous procéderons à 10 embauches. Les administratifs, eux, bénéficient de jours de RTT mobiles dans la semaine. Nous avons discuté avec nos 15 commerciaux, mais la nature de leur travail nous pose des difficultés de contrôle des horaires. On a préféré ne pas les mettre dans l’accord, sortir du carcan de la loi. L’encadrement commercial recherchera avec eux une solution différente. Nous avons mis les magasins dans l’accord, soit 30 personnes. Cela nous a permis de construire des horaires par magasins, de moduler les plages d’ouverture. Les cadres sont exclus de l’accord, mais ils bénéficieront d’une RTT supplémentaire de cinq jours afin de prendre en compte la liberté d’organisation de leur travail. C’est clair, cela va nous coûter de l’argent. J’ai estimé l’impact à 2 ou 3 %, mais nous avons aussi limité les salaires sur deux ans.” Le contexte ; Adolphe Lafont (197 MF en 1998 dans le vêtement professionnel) est la branche française de Ehco-KLM.

 
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