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Sécurité garantie avec l’e-carte bleue

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Ce nouveau moyen de paiement devrait convaincre les internautes de passer commande en ligne. Un espoir pour les e-marchands.

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Seulement 54 % des internautes français ont déjà fait leurs achats en ligne. C’est ce que révèle une étude menée, en 2002, par l’Observatoire annuel du commerce électronique. On peut alors se demander ce qui empêche les 46 % restants de profiter de l’extraordinaire souplesse qu’offre la commande de biens et services sur la Toile. “ Lorsque l’on interroge les internautes sur les raisons qui les empêchent d’acheter en ligne, plus de 95 % déclarent ne pas vouloir laisser leur numéro de carte de crédit sur les sites, affirme Frédéric Toumelin, directeur des nouveaux produits du Groupement Carte Bleue. Quant à ceux qui parviennent à surmonter cette crainte, ils le font uniquement sur des sites qu’ils estiment “sérieux”. Mais ils sont beaucoup trop rares ! ” Enfin, ceux qui achètent en ligne sont tout de même plus de 40 % à ne jamais utiliser la carte bancaire pour régler leurs achats. Les sites marchands, qui reçoivent de nombreuses visites, en arrivent tous à la même conclusion : les produits sont intéressants puisque les internautes vont jusqu’à remplir les fameux “paniers virtuels”, mais dès qu’il s’agit de payer, plus de la moitié d’entre eux abandonne la transaction. Cela représente donc autant de “business râté” pour les e-marchands. C’est en partant de ce constat que le Groupement Carte Bleue a décidé de lancer un nouveau produit qui devrait convaincre les internautes les plus réfractaires : l’e-carte bleue.

Une mise en place et un fonctionnement très simples

Cette carte de crédit “virtuelle” est la première du genre à voir le jour en France. Après en avoir fait la demande à sa banque, l’internaute reçoit, par courrier, un identifiant, un mot de passe et l’adresse du site Internet sur laquelle il peut télécharger le logiciel idoine. Celui-ci permet le fonctionnement de l’e-carte bleue, et son installation ne prend que quelques minutes. À l’issue du téléchargement, une icône matérialisant le service e-carte bleue apparaît dans la barre d’outils de l’écran. Ainsi, au lieu de saisir son numéro de carte bancaire, l’internaute n’a qu’à cliquer sur cette icône pour obtenir un numéro de carte à usage unique, qui ne fonctionnera que pour cette opération. Et c’est là que réside tout l’intérêt de ce nouveau concept : il est impossible de pirater le numéro puisque celui-ci bénéficie d’une durée de vie limitée à un seul achat. “ L’e-carte bleue n’est pas vraiment un nouveau moyen de paiement, explique Frédéric Toumelin. C’est plutôt la déclinaison de la carte traditionnelle avec tous les avantages qu’elle comporte. ” À un détail près, et de taille : le service présente un coût supplémentaire. Et pour l’heure, deux banques seulement proposent l’e-carte bleue avec des types de tarification bien différents : la Société Générale facture six euros de frais d’inscription et un demi euro par transaction, tandis que le forfait est de mise à la Caisse d’Epargne, pour un euro par mois. Dès la rentrée, La Poste, le Crédit Lyonnais et la Banque Populaire devraient intégrer cette carte virtuelle à leurs prestations.

Des espoirs fondés pour les entreprises

Du côté des sites marchands, en revanche, l’utilisation de l’e-carte bleue ne nécessite ni équipement, ni adaptation particulière en termes techniques. De fait, l’intérêt économique est d’autant plus intéressant et évident pour les entreprises. “ Même si, affirme Thierry Leblond, directeur de mission chez Ernst & Young, il n’existe pas de solution miracle face à une roblématique de confiance. ” Pourtant, nombreuses sont les entreprises qui misent sur l’arrivée de l’e-carte bleue pour faire décoller leurs ventes en ligne. C’est notamment le cas du site ChateauOnline qui a décidé de la promouvoir, conjointement avec la Société Générale, en offrant de rembourser les frais d’inscription en chèques-cadeaux. Reste que tous les sites marchands ne sont pas concernés par les avantages que procure l’e-carte bleue. “ Certaines entreprises, qui ont des sites marchands, utilisent les numéros de cartes bancaires à d’autres fins que le paiement, explique Frédéric Toumelin. C’est le cas notamment de la SNCF, dont les bornes interactives, situées dans les gares, imposent aux clients de présenter leur carte de crédit et de rentrer leur code secret afin d’obtenir leurs billets de transport. ” Il semble évident, ici, que l’utilisation d’un numéro à usage unique est impossible. De ce fait, la SNCF a dû rédiger un message informatif, spécifiant à ses clients que le paiement par e-carte bleue n’est pas autorisé sur le site. “ Mais nous travaillons activement à l’élaboration d’une solution technique qui permettrait de lever ces obstacles ”, assure Frédéric Toumelin. Bien que l’e-carte bleue ne soit pas une solution miracle pour les sites marchands qui tentent de faire décoller leurs ventes en ligne, ce nouveau concept ne représente pas moins une avancée technologique certaine. Elle devrait, en effet, permettre d’accroître le volume des commandes passées sur le réseau des réseaux, notamment pour les PME qui n’ont pas toujours les moyens de s’offrir des solutions sophistiquées de sécurisation des paiements.

Enquête

La sécurité, première attente des internautes La sécurité figure en tête des desiderata des internautes. Tel est le résultat d’une récente enquête réalisée par l’Observatoire Carte Bleue du commerce électronique. Viennent ensuite, par ordre décroissant, la simplicité d’utilisation et l’acceptation d’un moyen de paiement par la totalité des sites marchands.

Témoignage

Tristan Depauw

, directeur marketing de ChateauOnline “ Nous comptons beaucoup sur l’e-carte bleue pour toucher de nouveaux clients ” Actuellement, le site ChateauOnline compte environ 50 000 clients, mais pour le directeur marketing, l’arrivée de l’e-carte bleue devrait faire croître ce chiffre rapidement. “ Pour l’instant, nombre de nos visiteurs, abonnés à la newsletter, viennent régulièrement consulter les nouveautés, les promos et commencent même à remplir leur panier. Mais, au moment de l’achat, ils ne vont pas jusqu’au bout, par crainte de laisser leur numéro de carte de crédit sur un site Internet. ” Et cela prive le site d’un revenu non négligeable. “ Si tous les abonnés à notre newsletter avaient une e-carte bleue, nous pourrions facilement doubler notre chiffre d’affaires. ” Quant à promouvoir ce nouveau moyen de paiement sur le site, Tristan Depauw avoue n’avoir rien décidé pour le moment. “ Nous attendons la rentrée 2002, quand plusieurs banques proposeront l’e-carte bleue, pour définir un vrai plan d’actions. Mais nous allons bien entendu promouvoir ce moyen de paiement en organisant des opérations. ” La première action de promotion a été organisée conjointement avec la Société Générale : pour toute demande d’abonnement au service e-carte bleue, les clients de la banque recevront par courrier une proposition émanant du site et leur proposant le remboursement du prix de l’abonnement, sous forme de chèques-cadeaux.

À retenir

- L’e-carte bleue est un dérivé de la carte bancaire traditionnelle permettant de sécuriser des transactions sur Internet, grâce à un numéro à usage unique. - Pour les sites marchands, l’e-carte bleue ne nécessite aucune adaptation technique particulière puisque le numéro est bâti sur le même modèle sur celui des cartes bancaires classiques. - Pour l’heure, seules deux banques commercialisent l’e-carte bleue : la Société Générale et la Caisse d’Épargne. La Poste, Le Crédit Lyonnais et la Banque Populaire devraient la proposer à leurs clients d’ici la rentrée.

 
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Isabelle Condou-Sallard

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