Transports: toujours plus de flexibilité et de confort pour les businessmen
1 Les voyages d'affaires n'échappent pas à cet inévitable réflexe d'acheteur: payer toujours moins cher. «Les entreprises mettent en oeuvre des politiques voyages de plus en plus directives et ont des objectifs de maîtrise des coûts de plus en plus élevés», confirme Jérôme Salemi, chef de marché affaires chez Air France. Pour fidéliser la clientèle business qui pèse lourd en valeur, les professionnels du transport multiplient les offres tarifaires attractives incluant des services de confort, souplesse et flexibilité. Au milieu d'un tel choix faut-il préférer le train à l'avion et vice versa? Pour les déplacements «domestiques», la SNCF reste incontournable puisqu'elle dessert un grand nombre de villes au départ de la capitale, comme des métropoles de province, à raison d'un train toutes les demi- heures en direction des destinations «affaires» comme Lyon. Le train - en général moins cher que l'avion - demeure attractif lorsque le trajet aller est inférieur à trois heures. A noter que Strasbourg est depuis juin dernier à 2 h 20 de Paris en TGV, contre 4 heures auparavant.
L'offre business de la compagnie ferroviaire se traduit, en premier lieu, par des accords «entreprises» signés chaque année avec les grands clients qui leur donnent droit à des remises a posteriori calculées sur le chiffre d'affaires qu'elles réalisent. Mais depuis peu, la SNCF songe à proposer à ses grands clients des tarifs nets négociés: «Nos commerciaux testent ces nouvelles modalités avec leurs clients», confirme Sylvie Latour, directrice commerciale TGV. Afin de satisfaire au mieux sa clientèle affaire, la société de transport planche également sur une offre TGV ciblée «voyageurs d'affaires». Normalement commercialisée à l'automne 2007, elle aura pour objectif de répondre aux attentes des 2 000 businessmen interrogés lors d'une grande enquête de satisfaction réalisée au cours des 18 derniers mois. «Il en ressort que l'homme d'affaires, lorsqu'il voyage en TGV, se considère dans son univers professionnel. Il recherche dans nos trains un maximum de confort, de la tranquillité et une information en temps réel en cas de retard ou d'incident», souligne Sylvie Latour. Autre nouveauté sortie en mai 2007: la carte «Grand Voyageur le Club».
Réservée aux 10 000 meilleurs clients déjà détenteurs de la carte «Grand Voyageur» et ayant cumulé 14 000 S'miles (points de fidélité) en moins d'un an, cette nouvelle carte gratuite donne accès à des services exclusifs: billets de première classe au prix de la seconde, possibilité de monter à bord du train sans échanger son billet plus ou moins une heure avant ou après l'horaire de départ initial prévu, etc. La carte «Grand Voyageur», au prix de 30 euros TTC pour trois ans, continue de faciliter le quotidien des hommes d'affaires grâce à l'accès en gare à des salons privés équipés d'Internet ou à l'échange à la dernière minute des billets par téléphone.
Pour autant, l'offre business de la SNCF n'oublie pas les PME et leur dédie même un produit baptisé «Pass' entreprise». Son principe? Pour 150 euros TTC par an, le dirigeant reçoit dix cartes utilisables par tous ses collaborateurs. Cartes qui leur donnent droit à 5 % de réduction sur le plein tarif en première et en seconde classe. Autre produit business: l'abonnement juin 2007, «Fréquence» qui permet de bénéficier de billets à moitié prix sur une destination, en contrepartie de l'achat d'un coupon nominatif valable 3, 6 ou 12 mois. Par exemple, pour 419 euros TTC par an, tous vos allers-retours Paris-Lyon seront à moitié prix.
Et pour parfaire le tout, depuis le mois de juin 2006, le site de la SNCF dédie aux PME une page de réservation baptisée «espace pro». Gratuit, ce service permet aux entreprises, qui organisent elles-mêmes les déplacements du personnel, d'acheter plus rapidement leurs billets et de suivre leurs commandes. Le rail est encore compétitif pour sortir de nos frontières. Eurostar assure, à lui seul, seize navettes aller-retour quotidiennes entre Paris et Londres, en 2 h 35 (2 h 15 en novembre prochain). La compagnie, qui réalise 50 % de son chiffre d'affaires avec la clientèle professionnelle, propose une offre corporate complète. Depuis l'automne 2005, Eurostar propose à sa clientèle affaires de voyager dans la classe business premier. Pour un aller-retour, disponible à partir de 459 euros TTC, les managers profitent d'un service tout confort incluant un enregistrement réduit à dix minutes, un repas gastronomique servi à la place du voyageur, un siège équipé de prises électriques, etc. A partir d'un montant d'achat de 218 euros TTC, le voyageur d'affaires accède également au programme de fidélité d'Eurostar. Il cumule des points convertibles en billets, bénéficie d'un service téléphonique dédié et d'un enregistrement express. Les clients les plus fidèles se voient ensuite attribuer la «Carte blanche Eurostar» qui leur réserve un traitement de faveur: accès prioritaire aux guichets et à l'embarquement, service de taxi à l'arrivée à Londres, etc. Autre acteur de poids en Europe: Thalys, qui transporte, par exemple, les voyageurs d'affaires de Paris à Bruxelles en 1 h 22 à raison de 25 allers-retours quotidiens. Les entreprises peuvent adhérer au «Thalys corporate program» et bénéficier d'une réduction à l'émission du billet de 15 %, en contrepartie du paiement d'une cotisation annuelle allant de 550 à 800 euros HT en fonction du type de contrat.
Réservez à l'avance votre place de parking
C'est nouveau. Depuis la fin de l'année 2006, Aéroports de Paris proposent aux voyageurs d'affaires le service «parking premium». Moyennant un forfait de 12 a 36 euros I lu selon la durée de son stationnement, il est possible de réserver, via le site www.aeroportsdeparis.fr et, ce, jusqu'au jour de son départ, une place de parking parmi les mieux situées aux aérogares de Paris-Charles-de-Gaulle et d'Orly Ouest. Un service identique est proposé dans trente gares françaises par la société Effia Stationnement, filiale du groupe SNCF Vous pouvez réserver, jusqu'à minuit la veille de son départ, une place de parking située à proximité de l'accès aux quais, sur le site www.resaplace.com ou au 0825 888 826. Coût du service: 5 euros TTC.
Et dans l'air
Face au train, l'avion est également très présent sur les liaisons domestiques et européennes. Acteur majeur, Air France améliore sans cesse son offre corporate afin de concurrencer le rail et les compagnies aériennes low cost. Des tarifs inférieurs aux prix publics sont négociés avec les entreprises, à partir de 60 000 euros HT de commandes annuelles. Air France propose également à sa clientèle affaires des réductions sur le plein tarif sur les vols moyens et longs courriers, selon le principe du «dynamic »« pricing». En clair, plus vous réservez tôt, moins vous déboursez d'argent. Selon la date d'achat de votre billet, vous pouvez bénéficier jusqu'à 80 % de réduction par rapport au prix public. Par exemple, un aller-retour Paris-Londres en classe affaires réservé 21 jours à l'avance coûte 126 euros TTC au lieu de 604 euros TTC plein tarif.
Air France va encore plus loin et propose aux hommes d'affaires, depuis décembre 2006, de voyager à des prix très attractifs sans date limite d'achat, sur six destinations, - une en Allemagne, trois en Scandinavie et sur les liaisons Lyon-Francfort, Lyon-Bruxelles et Nice-Londres. «On a supprimé la condition qui consiste à réserver son billet 21 ou 14 jours à l'avance. Ces bas tarifs sont accessibles jusqu'au dernier moment. Bien sûr, les vols du matin et ceux du soir doivent être réservés très tôt. Mais l'homme d'affaires, qui voyage en heures creuses, pourra bénéficier de prix très attractifs jusqu'à la veille de son départ. Ce qui n'était pas le cas jusqu'alors», explique Jérôme Salemi, chef de marché affaires chez Air France. Pour les voyageurs réguliers, Air France propose une carte d'abonnement métropolitaine nominative au coût annuel de 580 euros TTC (hors frais de services) qui donne droit de 26 à 32 % de réduction sur le plein tarif et sur tous les vols. Selon la compagnie, cette carte est amortie en quatre à sept voyages aller-retour. Les PME ne sont pas en reste, puisqu'elles ont accès, gratuitement, au programme «voyageur rewards» qui leur est dédié. Le principe est simple: chaque vol effectué rapporte à l'entreprise des points convertibles en billets gratuits, en surclassement, etc.
Enfin, les voyageurs d'affaires peuvent profiter de la carte «flying blue» et cumuler lors de chaque vol des miles convertibles en billets gratuits à usage professionnel ou personnel. Pour voyager à petits prix en France et en Europe, vous pouvez opter pour Easyjet. La compagnie low cost dessert Nice et Toulouse depuis la capitale, ainsi qu'une longue liste de capitales européennes, à des tarifs souvent moins élevés que ceux d'Air France, à condition toutefois de réserver à l'avance son billet. Car plus la date du départ se rapproche, plus le tarif augmente. La compagnie, qui ne dispose pas d'une offre corporate, vient toutefois de créer un service dédié aux hommes d'affaires, baptisé «embarquement express». Pour 3,75 à 11,25 euros TTC de supplément par vol, vous montez prioritairement dans l'avion et pouvez ainsi vous placer où vous le souhaitez, le placement étant libre. Autre nouveauté: la possibilité, si l'on a raté son avion, de prendre le vol suivant, moyennant 52 euros TTC de frais supplémentaires. «Auparavant dans un tel cas, l'homme d'affaires perdait son billet et devait en racheter un», indique Thomas Meister, le porte-parole d'Easyjet. Et le concept des low cost s'étend désormais aux longs courriers.
Depuis le 3 janvier 2007, la compagnie française Elysair propose, via son concept baptisé «L'Avion», des liaisons Paris-New York en classe affaires, à partir de 1 600 euros TTC, soit un tarif 40 à 50 % inférieur à celui pratiqué par les compagnies classiques. Pour l'heure, seul le Boeing 757-200, entièrement aménagé en classe affaires (90 sièges sont répartis des deux côtés de l'allée centrale alors que l'appareil dispose initialement de 220 places), assure les liaisons, à raison de six allers hebdomadaires au départ d'Orly et de six voyages retour au départ de New York. Seul bémol: la compagnie ne dispose pas, dans les deux aéroports respectifs, de «hub», plateforme assurant les correspondances des passagers en transit. Et pas de programme de fidélité pour le moment, mais cela ne devrait pas tarder, un tel système de récompense des meilleurs clients est en cours d'élaboration...