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Altran, un géant à l'esprit d'entrepreneur

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30 ans après sa création, Altran, spécialiste du conseil en ingénierie, conserve une âme entrepreneuriale, en s'appuyant notamment sur des commerciaux autonomes, de leur «business unit ».

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Ci-contre une séance de créa le manager et ses équipes.

@ BENOIT DECOUT/REA

Ci-contre une séance de créa le manager et ses équipes.

Environ 17 000 collaborateurs, une présence dans 20 pays, 1,4 milliard d'euros de CA en 2011... Le groupe Altran est un poids lourd de l'économie nationale. Pourtant, cette entreprise française, créée en 1982, reste aussi discrète que modeste, au point de ne pas envisager d'événement particulier pour fêter ses 30 ans. Créée par deux ingénieurs, Alexis Kniazeff et Hubert Martigny, l'entreprise est un pionnier dans le domaine de l'externalisation. Son offre consistait alors à mettre à disposition de ses clients industriels un vivier d'ingénieurs répondant à leur besoin de flexibilité. L'entreprise exporte rapidement son modèle vers les pays voisins, et procède à des opérations de croissance externe. « Le groupe a effectué 60 rachats d'entreprises entre 1993 et 2000 », relate Pascal Brier, directeur général adjoint, en charge des grands comptes et du développement. A la faveur de ces acquisitions, Altran étoffe ses compétences et propose des prestations de conseil en systèmes d'information, à l'instar des SSII.

Une offre clarifiée

Au tournant des années 2000, le groupe s'implante aux Etats-Unis et rachète en 2002 le cabinet de conseil Arthur D. Little. Puis, il procède à une autre acquisition notable, celle de la société de conseil britannique Cambridge Consultants. « Dès lors, le groupe ajoute un nouveau métier à son actif: le conseil en management et stratégie à l'attention des directions générales » , indique Pascal Brier. Altran possède alors 150 filiales et 120 marques commerciales.

@ HAMILTON/REA

A partir de 2005, la nouvelle équipe dirigeante décide de simplifier et de clarifier l'offre. L'arrivée en 2011 de l'actuel p-dg Philippe Salle accélère le mouvement: la filiale Arthur D. Little est revendue en 2011 (ce qui occasionne des pertes pour le groupe) et Altran se recentre sur deux marques, Altran Technologies et Cambridge Consultants. La première pour les activités d'ingénierie et de conseil, la seconde en tant que laboratoire de recherche. Altran conçoit ainsi des pièces industrielles pour le compte de grands groupes, qui préfèrent se centrer sur leur coeur d'activité et sur la fabrication «stratégique». « Nous créons par exemple des produits d'électronique embarquée pour l'automobile », précise Pascal Brier. Altran possède par conséquent des ingénieurs spécialisés, qu'il s'agisse d'électroniciens, d'acousticiens ou de mécaniciens, par exemple. Cette spécialisation se retrouve dans le domaine commercial, où les 400 commerciaux de l'Hexagone se répartissent par industrie. Il y a d'une part l'automobile-infrastructure-transport, l'aéronautique-spatial-défense, puis l'énergie-industrie-sciences de la vie, sans oublier le secteur médical et la finance- secteur public. Au total cinq domaines par pays, où oeuvrent les commerciaux. Lesquels ont un profil bien particulier.

Repères Altran

Activité
Conseil en innovation et ingénierie avancée
CA 2011 France
760,3 millions d'euros
Effectif France
8 910 salariés
Force de vente
400 commerciaux

Des commerciaux-patrons

« Nous recrutons nos commerciaux à bac + 5, sans qu'ils aient nécessairement un cursus ou un parcours technique, puisque nous assurons leur formation et leur tutorat pendant les 1 8 premiers mois » , souligne Pascal Brier. Chaque nouvelle recrue passe par l'IMA (Institut du management Altran, créé en 1997) où elle alterne les modules de formation d'une à deux semaines avec le travail de terrain, sous l'oeil d'un coach issu de sa division. Offres, besoins du client, mais aussi management des ressources et recrutement sont étudiés en profondeur. Un programme vaste qui s'explique par le fait que les commerciaux ont des responsabilités étendues. « Ils gèrent entièrement leur business unit qu'ils font fonctionner en recrutant les ressources humaines nécessaires à chaque projet. Ils sont également responsables du compte de résultat de leur BU », révèle Pascal Brier. De quoi attribuer une réelle autonomie aux commerciaux qui, d'ailleurs, sont désignés en interne sous le nom de «business managers». Monter un centre de services de 15 personnes pour calibrer des moteurs automobiles, déployer un ERP, prospecter un pays étranger avant d'y ouvrir une filiale... Toutes ces missions font partie des demandes clients, pour lesquelles le responsable de chaque BU «pioche» parmi les compétences disponibles dans son équipe et, au besoin, auprès des autres business managers. Le travail d'Altran s'effectue sur mesure, et l'accroissement du business repose sur les commerciaux qui savent détecter et gérer des projets à valeur ajoutée. « Il y a une vraie mentalité d'entrepreneur dans le groupe, malgré sa grande taille. Beaucoup de nos commerciaux avaient dans l'idée de monter leur société, avant de rejoindre Altran » , souligne Pascal Brier.

@ BENOIT DECOUT/REA

Enjeux chinois

Si en 30 ans, le groupe Altran a évolué au rythme du développement des technologies (Internet, GPS, etc.), des demandes des clients et de la montée en puissance des acheteurs dans les entreprises, les prochains défis du groupe se situent en Extrême-Orient. « Notre savoir-faire est encore peu présent en Chine, tout l'enjeu est de former des équipes multiculturelles et pluridisciplinaires pour répondre aux besoins de ce marché émergeant », explique Pascal Brier. A l'Est, le renouveau?

Dates-clés

1982
Création de la société.
1993
Marque le commencement d'une période de rachat de sociétés. 60 entreprises seront reprises en sept ans.
2002
Le groupe s'implante aux Etats-Unis en rachetant Arthur D. Little.
1997
Création de l'Institut du management Altran.
2003
Lancement du magazine interne Altitude.
2010
Recrute 2750 personnes.
2011
Recentre ses activités sur ses métiers de conseil en innovation et en système d'information.

 
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Olga Stancevic

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