Et les acheteurs dans tout ça… ?
Les arguments écologiques distillés par les entreprises sont-ils vraiment pris en considération par les clients ?
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Si les entreprises brandissent de plus en plus l'arme écologique pour mieux
vendre, les acheteurs qui leur font face y sont-ils sensibles ? Selon
Jean-Louis Bergey de l'Ademe, le mouvement s'amorce doucement mais sûrement,
notamment dans les grandes entreprises. Et certaines sont précurseurs. En
témoigne, l'action du constructeur télécoms Nokia, qui, il y a trois ans, a
demandé à plusieurs chaînes d'hôtels quelle était leur politique en matière
d'environnement. Une manière de sélectionner les lieux où loger ses commerciaux
pendant leurs déplacements. Pour Harry Ganashavel, directeur au sein du groupe
Hollyday Inn, qui a fait le choix de l'énergie verte dans ses trois
établissements parisiens, les entreprises posent de plus en plus fréquemment ce
type de questions. « Elles sont sans doute prêtes à mettre quelques euros de
plus dans une chambre si ces critères sont mis en avant », soulignet- il. « Les
requêtes concernant l'écoconception se multiplient également », remarque
Jean-Louis Bergey de l'Ademe. Les grandes entreprises sont, en effet, de plus
en plus sensibles à la provenance des produits qu'elles achètent et à la façon
dont ils sont fabriqués. Est-ce simplement pour préserver leur image de marque
ou s'agit-il d'un réel souci pour l'environnemen t ? Quelle que soit la
réponse, les faits sont là. En témoigne le choix de La Poste qui a lancé
l'année dernière un appel d'offres pour les vêtements des postiers : 70 000
tee-shirts pour femmes seront ainsi fabriqués par la société Armor Lux avec du
coton équitable. « Les critères d'achats qui prédominent restent le prix et la
qualité, souligne Patrick Widloecher, directeur du développement durable du
groupe La Poste. Mais le développement durable est aujourd'hui tout aussi
important, quitte même à payer plus cher !