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Jacques Benn, président national des Dirigeants Commerciaux de France: «A quand le choc... de stabilité?»

Publié par La rédaction le

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Cette année 2012 qui s'achève aura été l'année des difficultés, des incertitudes, des doutes et de l'instabilité du cadre dans lequel les entreprises évoluent. Notre pays, déjà renommé pour sa créativité fiscale intarissable, y ajoute l'instabilité des règles et des normes. La coupe est pleine!

Les charges patronales et salariales devaient baisser, la TVA devait augmenter... mais un changement de majorité et une session extraordinaire auront suffi à orchestrer un virage à 180°. La promesse du choc fiscal étant en passe d'être tenue, voilà que l'on ressort l'idée d'un choc de compétitivité... Et que l'on reparle augmentation de la TVA, hausse des charges et augmentation de la CSG, en attendant la suite! Mais où va-t-on?

Notre vie politique est-elle celle d'une grande démocratie mature, soucieuse de compétitivité et empreinte de l'idée de continuité de l'Etat; ou bien est-elle en proie à des ajustements incessants qui fluctuent quotidiennement au gré de politiques dogmatiques?

L'instabilité réglementaire au sens large (normes, fiscalité) vient s'ajouter aux incertitudes économiques, pour créer un climat général extrêmement défavorable à la confiance, à l'investissement, et donc à la croissance tellement nécessaire.

Faute d'avoir le courage de réorienter fortement les politiques publiques vers une remise en question de la part de la dépense publique dans notre pays (56 % contre 49 % dans la zone Euro ou 45 % en Allemagne), nos gouvernants d'hier et d'aujourd'hui préfèrent gratter les fonds de tiroirs et aller chercher, centaine de millions par centaine de millions, des prélèvements nouveaux pour combler les milliards de déficit.

Dernière surprise sortie du chapeau du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, le plafonnement à six chevaux fiscaux de l'indemnité kilométrique déductible, à la fois pour faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'Etat et pour donner des gages aux écologistes. Remettre en cause la déduction des frais réels professionnels alors que l'on a, au contraire, besoin que les commerciaux ne comptent pas leur peine et leurs kilomètres parcourus pour décrocher plus de contrats, est une erreur, voire pire, une faute! Et en plus, c'est une mesure anachronique, alors que l'industrie automobile française a plus que jamais besoin de vendre davantage de véhicules de plus grande puissance fiscale, qui sont les plus profitables...

Les professionnels ne sont pas entendus

De ces décisions, parfois lourdes de conséquences pour les ménages, les salariés et les entreprises concernées, on retient surtout une totale surdité aux arguments des professionnels, faisant planer sur tous les acteurs de l'économie le risque d'être les prochaines victimes d'une mesure qui viendrait anéantir des années d'efforts.

Promouvoir la stabilité n'est pas pour autant promouvoir l'immobilisme. Il faut réorienter nos politiques, dans un esprit de convergence européenne, vers beaucoup moins de dépense publique et moins de pression normative. Il faut avoir le courage politique de maintenir ce cap dans la durée, au travers des alternances politiques. Les entreprises durent presque toutes plus longtemps que les gouvernements, et leurs investissements structurants ont une portée bien plus longue que celle offerte par le calendrier électoral.

Il faut changer les choses profondément pour mieux en finir avec cette tentation de la gestion à la petite semaine, des ajustements budgétaires brouillons qui exaspèrent les entrepreneurs, les ménages et les investisseurs.

L'ensemble des 2 500 Dirigeants Commerciaux de France sont et demeurent engagés depuis plus de 80 ans au service de la performance commerciale et de la réussite économique de notre pays.

Jacques Benn, président national des Dirigeants Commerciaux de France

Jacques Benn, président national des Dirigeants Commerciaux de France

Mais de grâce, chers gouvernants, écoutez les entrepreneurs, aimez-les et offrez-leur un peu de stabilité!

 
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