L'ADN des “executive women”
«Les femmes leaders seraient plus affirmées, plus persuasives, plus
enclines à prendre des risques que leurs homologues masculins.» C'est en tout
cas
ce qu'assène Herb Greenberg, docteur en psychologie et président de Caliper, un
cabinet américain de conseil en management des ressources humaines. Qui
conclut: «Si l'on combine ces qualités au fait que nous avons découvert
qu'elles sont également plus empathiques, flexibles
et sociables que les hommes, on se rend compte que
les hommes leaders pourraient apprendre beaucoup des femmes.» Cette enquête,
basée sur l'étude de 117 femmes leaders salariées de grandes entreprises
(Accenture, Ernst & Young, Morgan Stanley, Johnson & Johnson, etc.), nous
renvoie à des préjugés sexistes qui, décidément, ont la peau dure. Au début du
XXe siècle, le philosophe français Gustave Le Bon dissertait sur «la
versatilité
des femmes, leur inconsistance, leur absence de logique
et leur incapacité à raisonner». Or, cent ans plus tard, ces archaïsmes ont
toujours cours… Les femmes sont douées pour
le secrétariat, les relations presse
et la gestion des ressources humaines;
les “vrais” métiers – la vente, la finance
et la direction générale – sont plutôt pour les hommes.
Les filles auraient de l'intuition; l'intelligence, elle, serait plutôt le fait
des garçons. Ou, au contraire, comme l'affirme Herb Greenberg, «les femmes
seraient plus affirmées, plus persuasives, etc.». Cela revient au même. Dans
les deux cas, on laisse des élucubrations sexistes prendre le pas sur la
raison. Et l'on abandonne un exercice aussi stratégique que le recrutement à
des considérations fantaisistes.
Pourtant, il faut reconnaître à monsieur Greenberg un signe de bon sens. «Les
femmes font preuve d'une plus grande détermination à obtenir des résultats que
leurs homologues masculins», suggère-t-il. C'est sans doute vrai… Mais cela ne
tient certainement pas à leur ADN. Quand on sait que, dans notre pays, à peine
une femme sur dix est un haut dirigeant*, alors, effectivement, on peut en
déduire que
les rares à avoir gravi les échelons de la hiérarchie ont dû s'armer d'une
bonne dose de motivation. De quoi vous convaincre, peut-être, d'accueillir
quelques femmes supplémentaires au sein de votre force de vente?
* Selon un rapport publié en 2000
par le Comité économique et social (CES).