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L'Executive MBA a-t-il un impact sur le salaire

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Prendre du recul, acquérir de nouvelles méthodes et une vision plus transversale de l'entreprise… l'Executive MBA offre toutes ces perspectives. Mais permet-il d'améliorer la rémunération ?

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Jean-Mathieu de Rigaud, chef de produit au marketing stratégique chez Air Liquide

Jean-Mathieu de Rigaud a décroché son Executive MBA à Dauphine en 2002. Ce cadre à haut potentiel de 35 ans qui a fait l'ensemble de sa carrière chez Air Liquide à différents postes commercial et marketing est intarissable quant à l'impact de ce diplôme sur son parcours professionnel . Il l'est toutefois moins quant à l'évolution de son salaire. « Avant même de suivre ce cursus, j'ai occupé plusieurs postes au service commercial d'Air Liquide. Puis, on m'a confié le poste de “market maker” (aide à la vente sur des nouvelles technologies et des marchés de prospection). » En 2001, une grosse mission lui a été confiée sur l'Amérique du Nord. Il a vite compris qu'il devait s'adapter à la culture locale. Il a donc décidé, avec sa hiérarchie, de développer cette fibre multiculturelle à travers l'Executive MBA de la faculté de Dauphine. « La formation a duré deux ans, à raison de trois jours par mois. Au-delà de l'aspect multiculturel, ce cursus m'a aidé à révéler ma créativité au service de la performance. J'ai appris à aller de l'avant, à mieux mettre en oeuvre les travaux de groupe… » Trois mois après avoir débuté la formation, Jean-Mathieu de Rigaud s'est vu proposer le poste de manager commercial sur une grande région commerciale d'Air Liquide France comptant 32 départements. « Il est difficile d'affirmer que cette promotion découle de mon inscription à Dauphine. Mais au cours des entretiens avec ma hiérarchie et la DRH, j'avais été identifié comme un collaborateur motivé. Par ailleurs, les cadres qui, comme moi, travaillent en étroite collaboration avec la direction générale, ont suivi une formation complémentaire de type MBA. » Alors, aux anges Jean-Mathieu de Rigaud ? Presque, mais pas tout à fait… En effet, lorsqu'il dresse le bilan post-cursus de son Executive MBA, il subsiste à ce jour une zone d'ombre : il constate, en effet, que cette formation n'a pas eu d'impact véritable sur sa rémunération. « Mon évolution de salaire est comparable à celle de mes collègues qui n'ont pas décroché un MBA ou un diplôme équivalent. Mon employeur a financé la moitié de ma formation et m'a, depuis, fait évoluer en termes de responsabilités, mais pour le moment rien sur un plan pécuniaire. Mon constat serait sans doute différent si j'avais changé d'entreprise. C'est à ce type d'occasion que l'on valorise le mieux son MBA. Il est clair que l'ouverture de nouvelles perspectives professionnelles a été importante pour moi, mais à terme, elles ne suffiront pas. Si dans trois ou quatre ans mon niveau de rémunération n'a pas fait de bond significatif, il est fort probable, qu'alors, je m'impatiente .»

Lionel Wolff, directeur marketing International d'Arval

Ce sont des raisons professionnelles mais surtout personnelles qui ont amené Lionel Wolff à suivre, entre la fin 2003 et le début 2005, l'Executive MBA du CPA (Centre de perfectionnement aux affaires), baptisé depuis Executive MBA d'HEC. « Je n'ai pas suivi ce programme dans un but carriériste, mais véritablement pour l'intérêt intellectuel qu'il offrait. J'étais arrivé à un stade de ma carrière où j'avais envie et besoin de toute l'ouverture qu'offre ce cursus. » Alors directeur général adjoint chez DCS Fleet Management (groupe Daimler Chrysler), Lionel Wolff avait derrière lui une douzaine d'années d'expérience : un parcours de commercial puis de manager commercial et marketing dans l'univers de la gestion de flotte automobiles. Fin 2003, alors qu'il occupe le poste de directeur général adjoint, on lui propose de prendre progressivement le poste de directeur général. « J'avais 38 ans. L'Executive MBA m'a semblé le bon programme pour passer de nouvelles étapes. » Un projet largement soutenu par sa direction de l'époque qui a financé la totalité de la formation. Début 2004, alors qu'il entame le cursus au CPA, Lionel Wolff se voit confier les rênes de la direction générale de DCS Fleet Management. Il décroche son diplôme un an plus tard. « Cette année de formation a été très bénéfique. J'ai pu remettre en question mes pratiques et acquérir une vision transversale des problèmes soulevés dans l'entreprise. J'en retire également une vraie méthodologie immédiatement applicable. » Puis, durant l'été 2005, Lionel Wolff a été “débauché” par Arval. « C'était une opportunité qui offrait des perspectives de carrière très intéressantes. L'Executive MBA est un vrai catalyseur qui permet de changer de job. La plupart de ceux qui ont suivi le programme avec moi ont changé de poste et/ou d'entreprise. » Financièrement ? Lionel Wolff est satisfait de la courbe suivie par sa rémunération, avec, en outre, deux paliers : l'un est intervenu quelques mois après le début des cours, lorsqu'il s'est vu confier le poste de directeur général, l'autre, un an plus tard, lorsqu'il a changé d'employeur. « Entre le moment où j'ai décidé de suivre ce programme, il y a près de deux ans et demi et, aujourd'hui, mon salaire a augmenté de 20 % à 30 %, ce qui me donne entière satisfaction. Si c'était à refaire, je le referais, bien que le rythme ait été soutenu durant un peu plus d'un an empiétant de fait sur ma vie de famille. J'ai aujourd'hui le sentiment d'avoir réussi à valoriser, dans tous les sens du terme, mon Executive MBA.

 
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Anne-Françoise Rabaud

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