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Lionel Dreksler, directeur général du directoire du Palais Omnisports de Paris-Bercy. « J'ai réussi à faire revenir Michel Polnareff à Paris ! »

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Michel Polnareff. Après trente ans d'absence en France, il revient à Paris pour onze concerts à Bercy. Une affiche exceptionnelle que Lionel Dreksler est allé décrocher à Los Angeles pour “vendre” la salle parisienne à l'icône Polnareff.

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« J 'ai compr i s que Michel Polnareff se produirait à Bercy le soir où, au terme d'un dîner dans un restaurant de Los Angeles, il a enfin quitté ses fameuses lunettes de soleil blanches pour me regarder droit dans les yeux ! Mais avant de savourer ce privilège rare, nous avons dû batailler ferme pour le convaincre de faire son grand retour en France sur la scène du Palais Omnisports de Paris Bercy (POBP). Comme souvent dans pareille histoire, à l'origine de tout, il y a une belle part de chance et de hasard. L'aventure débute en septembre 2005. Cela ne fait que quelques mois que j'ai pris mes fonctions de directeur général du POBP, lorsque je rencontre, dans un avion, un producteur qui me dit : « La semaine prochaine, je pars à Los Angeles, car j'ai bien l'intention de convaincre Michel Polnareff de revenir chanter en France. » Sans hésiter, je lui réponds : « Ok, je pars avec toi, car si tu penses avoir la moindre chance de le convaincre, je veux que ce soit à Bercy . » Voilà comment nous nous sommes retrouvés quelques jours plus tard en Californie, où Polnareff vit depuis 1973. Durant quatre jours, je n'ai eu de cesse de convaincre cet artiste, mythique à mes yeux, que Bercy constituait la meilleure alternative pour son retour en France. Ce fut quat re journées assez incroyables. On rencontrait Michel le soir, jamais avant 16 h et les discussions pouvaient se prolonger très tard dans la nuit. J'ai découvert un personnage très exigeant. En fait, pour donner plus d'ampleur à son come-back, il pensait au Stade de France pour se produire devant 80 000 personnes, mais il hésitait. Moi je devais lui vendre une salle construite au début des années quatrevingt mais qu'il n'avait jamais vue, du fait de son exil américain. Je devais donc tout lui expliquer dans les détails, lui montrer des photos, des plans de la salle et lui assurer que nous pourrions faire face à tous ses désirs en termes de scénographie. Ce contrat, outre l'aspect affectif qu'il représentait pour moi, était très important pour le POPB. Car j'avais l'ambition de donner un vrai coup de neuf à Bercy pour faire face à la concurrence des autres salles européennes. Et je savais que décrocher une telle affiche donnerait une formidable impulsion au vaste chantier de rénovation à venir. Alors, le soir où Michel Polnareff a enfin daigné enlever ses lunettes, j'ai su qu'il y avait une bonne chance que nous fassions affaire. C'était, je crois, pour lui une vraie marque de confiance. Et aujourd'hui, avec le recul, je pense que le fait de venir à sa rencontre pour lui soumettre mon idée a vraiment fait basculer l'affaire en notre faveur. Nos concurrents, à l'époque, ne s'étaient pas déplacés. Je ne sais pas s'ils l'ont fait depuis, mais, à mon sens, nous avions déjà une bonne longueur d'avance. Pour autant, en repartant de Los Angeles, nous n'avions rien signé. Les négociations se sont donc poursuivies à distance. Il ne s'agissait pas tant de discussions financières, puisque le POBP a des tarifs encadrés : nous louons la salle 47 000 euros par soir pour un spectacle, quel que soit l'artiste. Un prix non négociable. Mais nous discutions beaucoup des prestations techniques annexes qui aident l'organisateur du spectacle à monter son plateau. Au final, nous avons signé le contrat en mai 2006. Et en moins de dix jours, nous avons vendu les 150 000 places pour les onze concerts de mars 2007. De toute l'histoire de Bercy, c'est un record. Jamais des billets ne sont partis aussi vite pour un même artiste. Ce contrat a été un moteur pour faire avancer les nombreux chantiers qui visent à faire du POBP une marque avec une vraie valeur commerciale. Je suis certain que la venue de Michel Polnareff permet de nous affirmer encore plus aux yeux des entreprises partenaires et du grand public comme un lieu incontournable. Et à titre personnel, moi qui ai une âme artistique et commerciale, c'est un des plus beaux coups de ma carrière. Avant nous, personne n'avai t su convaincr e Polnareff de revenir en France. Maintenant, il reste à réussir ces concerts exceptionnels. Je sens que la pression va être énorme. Les Français n'ont pas encore bien réalisé, mais Polnareff va chanter après plus de trente ans d'absence. Et ce sera au Palais Omnisports de Paris-Bercy ! »

Bercy : temple du sport et de la musique depuis vingt-deux ans.

Le Palais Omnisports de Paris-Bercy, inauguré en février 1984, symbolisait à l'époque l'éveil de l'Est parisien. Vingt ans plus tard, ce temple sportif et culturel demeure la plus vaste salle de spectacle de Paris intra-muros capable d'accueillir jusqu'à 17 000 spectateurs. Cet équipement appartient à la municipalité à travers une société d'économie mixte dont elle est l'actionnaire majoritaire aux côtés de la Régie immobilière de la Ville de Paris, du Comité national olympique et sportif français, de la Chambre de commerce et d'industrie de la capitale et de la société nouvelle du Palais des sports. Le POPB accueille en moyenne 1,5 million de spectateurs lors de 120 manifestations par an.

L'anecdote de vente

Lors des négociations avec Lionel Dreksler, Michel Polnareff a eu une demande particulièrement incongrue. « Il voulait savoir s'il était possible d'accrocher une paire géante de ses fameuses lunettes sur… la Tour Eiffel ! Comme cela avait l'air de lui tenir à coeur, j'en ai parlé au maire de Paris Bertrand Delanoë. Ce dernier, dans un premier temps assez séduit par l'idée, me répondit vite que ce n'était pas possible, car s'il cédait pour Polnareff, il ne pourrait plus rien refuser aux nombreux annonceurs qui souhaitent exploiter l'image du monument à des fins commerciales. » Il a dû annoncer la mauvaise nouvelle à l'artiste qui réfléchit sans doute à une autre idée aussi délirante…

 
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Ludovic Bischoff Rédacteur en chef

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