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Stéphanie Sonolet / Cario.fr : “ Nous positionner comme un acteur majeur de l’Internet ”

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Lancé par le Crédit Agricole en avril, Cario.fr est à la fois un portail et un FAI. La banque veut faire de l’image et, à terme, proposer des services d’intermédiation bancaire.

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Action Commerciale — Le Crédit Agricole, qui lance Cario.fr, un portail généraliste, et devient fournisseur d’accès, c’est surprenant, non ? La banque n’est plus, ici, dans son coeur de métier…

Stéphanie Sonolet

— Détrompez-vous ! Vu de l’extérieur, Cario peut paraître très éloigné du métier originel du Crédit Agricole. Mais, en réalité, le portail a un positionnement qui reprend les fondamentaux de notre banque. Tout d’abord, c’est un portail qui revendique une proximité géographique : il n’y a pas un seul site Cario, mais 45 sites régionaux. C’est un aspect essentiel, car le Crédit Agricole est une banque de proximité. De plus, comme la banque, Cario a une cible familiale. Nous y offrons – grâce, notamment, à un partenariat avec Tf1.fr –, des contenus adaptés à toutes les tranches d’âge : Tfou pour les enfants, Plurielles pour les femmes, du sport pour les hommes, etc. Enfin, Cario propose un magazine de l’argent, qui traite des finances personnelles de l’internaute. Nous sommes donc proches des valeurs du Crédit Agricole. Le site est une offre complémentaire.

Action Commerciale — Et comment justifiez-vous le fait, pour une banque, d’être fournisseur d’accès à Internet ?

Stéphanie Sonolet

— Très simplement : le Crédit Agricole, tout au long de son histoire, a été à la pointe des nouvelles technologies, en apportant à nos 16 millions de clients tout ce qui est nouveau. Ce fut, à une époque où elle n’était pas du tout développée, la carte bancaire ; c’est aujourd’hui Internet. Nous voulons démocratiser le Web auprès de nos clients et nous avons la légitimité pour le faire, car nous sommes une banque grand public. Le fait d’être fournisseur d’accès nous permettra également – et nous sommes, là, tout à fait dans notre métier – de proposer à nos clients de nouveaux services d’intermédiation bancaire. Par exemple, nous pourrons proposer un portefeuille virtuel adossé à notre activité de fournisseur d’accès : le client qui commande sur un site Web sera débité sur sa facture téléphonique de connexion Internet. Qui, mieux qu’une banque FAI peut proposer ce service ?

Action Commerciale — L’objectif est donc bien de faire du business sur des services bancaires…

Stéphanie Sonolet

— Oui. À terme, notre objectif est d’offrir des services bancaires à partir du fournisseur d’accès. Mais Cario est également un moyen d’augmenter la fréquence de nos contacts avec les clients, qui auront affaire au Crédit Agricole lorsqu’ils nous appelleront, quand ils se déplaceront au guichet ou quand ils consulteront leurs comptes en ligne, mais aussi lorsqu’ils surferont au quotidien. C’est aussi une question d’image vis-à-vis des non-clients. Déjà, aujourd’hui, alors que nous venons de lancer la commercialisation de Cario.fr, le portail a un rôle de conquête de nouveaux clients. Sur les 30 000 abonnés au fournisseur d’accès, 10 % ne sont pas clients du Crédit Agricole. Vous imaginez bien les synergies possibles…

Action Commerciale — Pourquoi avoir choisi Cario, un nom très éloigné de Crédit Agricole ?

Stéphanie Sonolet

— Pour une raison technique d’abord : Crédit-agricole.fr est le site de gestion bancaire de nos clients, utilisé par 1,7 million de personnes actuellement. Nous ne voulions pas de confusion entre les deux. Cela ne nous empêche pas de faire des passerelles. La marque Crédit Agricole apparaît clairement sur Cario, ainsi que d’autres clins d’oeil graphiques.

Action Commerciale — Le réseau du Crédit Agricole est un atout pour la commercialisation de Cario. Comment l’exploitez-vous ?

Stéphanie Sonolet

— Effectivement, le Crédit Agricole possède 16 millions de clients et 8 000 points de vente en France. Pour lancer le site, nous avons donc placé des PLV dans les agences bancaires. Nous avons également parlé de Cario à ceux de nos clients qui utilisent déjà Internet pour gérer leur compte. Après, les différentes caisses régionales ont également organisé des événements ou des manifestations particulières, pour communiquer sur Cario. C’était à leur libre appréciation, mais il est certain que ce réseau est notre principal atout. Enfin, nous avons organisé une campagne de publicité télévisée.

Action Commerciale — Et quels sont les premiers résultats ?

Stéphanie Sonolet

— Ils sont encore difficiles à juger, sachant que le lancement a eu lieu seulement en avril. Je peux tout de même vous dire qu’à la fin du premier mois d’existence, Cario comptait déjà 30 000 abonnés pour la partie fournisseur d’accès ; nous avions 100 000 visites par semaine et 2 millions de pages vues. Notre objectif est, d’ici la fin de l’année, d’avoir 200 000 abonnés. Un chiffre tout à fait réaliste, car le projet est ambitieux.

Action Commerciale — Très ambitieux même. Car vous lancez un portail et une activité de fournisseur d’accès au moment où l’on assiste à des regroupements dans ce secteur (cf. Tiscali). Cela ne vous fait pas peur ?

Stéphanie Sonolet

— Pas du tout, parce que nous avons une offre très différenciante, à laquelle nous croyons. N’oubliez pas que Cario est, avant tout, un portail régional avec des informations et un contenu différent selon que vous vous trouvez à Paris, Brest, Aix-en-Provence ou Lille. Et ça, nous sommes les seuls, aujourd’hui, à le proposer. Nous pensons donc qu’il y a largement de la place pour nous et nous voulons vraiment nous positionner comme un acteur majeur de l’Internet. Pour cela, nous n’avons pas lésiné sur les moyens avec plusieurs millions d’euros investis (NDLR : le chiffre est tenu secret). Nous espérons un retour sur investissement d’ici cinq ans.

Parcours

Stéphanie Sonolet a 35 ans. Elle a effectué toute sa carrière dans la banque, en débutant à la Citibank ; puis elle a travaillé au CCF, où elle était en charge du développement des différents canaux de relation à distance pour les particuliers et les entreprises (minitel, téléphone, etc.). En 1997, elle entre au Crédit Agricole, pour s’occuper du lancement du service de télévision interactive et, de manière plus générale, du marketing pour les accès multiples, c’est-à-dire la banque multi-canal. L’année dernière, elle a pris la direction du projet Cario.fr.

L’offre

- 45 portails régionaux sont accessibles depuis le portail général Cario.fr : il suffit à l’internaute de taper le numéro de son département pour arriver sur les pages qui le concernent directement, avec ses informations locales. - Le portail est décliné en grandes parties : “Temps libres” offre des adresses pratiques, un agenda culturel, etc. ; la rubrique “News” offre de l’information déclinée selon les tranches d’âges, grâce à un partenariat avec TF1.fr ; “100% services” fournit des renseignements pratiques de proximité ; enfin, le “Magazine de l’argent” donne des conseils pour bien gérer son patrimoine. - Cario, c’est aussi un fournisseur d’accès à Internet, au même titre que Wanadoo ou Tiscali. Il propose donc différentes formules d’abonnement : 7 euros pour 5 heures de communication, 10 euros pour 12 heures et 18,50 euros pour 25 heures de connexion.

 
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Frédéric Thibaud

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