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Voyages de récompense

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Le tour du monde des destinations "in" Que le voyage accède au rang des dotations privilégiées par les entreprises pour leurs campagnes de motivation ne s’avère pas étonnant. Aucun support n’est en effet plus porteur de rêve que cet outil de marketing et de communication. Creuset d’idées de destinations à creuser en fonction de son budget.

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Comme tout ce qui compte dans la vie, un beau voyage est une œuvre d’art", aimait à penser l’écrivain André Suarès. Couchée sur les pages de la plaquette de lancement d’une campagne de motivation, la description de cette expression artistique originale, constitue, au regard des participants au challenge, un produit d’appel. Un Graal pour la conquête duquel les commerciaux livrent bataille des mois durant, à coup de "points acquis en fonction du chiffre d’affaires réalisé" ou de "notification obtenue sur une mesure de la qualité du service rendu et du travail effectué". Cependant, afin de faire germer cette envie de vaincre et de se surpasser au sein de la force de vente, le voyage de récompense se doit d’être attractif, sa destination alléchante et son contenu dense et varié. Or, chez les entreprises, il est parfois désormais coutume de penser que l’on a d’ores et déjà parcouru le monde entier. La source des Terra Incognita se tarirait-elle ? Certainement pas. La preuve en est. Le voyage "sans bourse trop délier" Selon les derniers chiffres publiés par l’Association française de tourisme & congrès (Aftac), 26 % des voyages relevant du tourisme d’affaires* se déroulent en France, 23 % en Europe (hors France), 14 % dans le bassin méditerranéen, 17 % en zone Amérique, 7 % en zone Afrique, 7 % sur des bateaux de croisière et 6 % en Extrême-Orient. Ces chiffres le confirment : nul n’est besoin de parcourir des milliers de kilomètres pour connaître les bienfaits du dépaysement. Carnet de route de quatre idées de destinations pouvant être découvertes en trois jours et pour moins de 6 000 F par personne. L’Hexagone regorge d’endroits pittoresques, qui ne demandent qu’à être découverts et sillonnés. Pour le repos de l’âme des commerciaux stressés, afin qu’ils retrouvent leur zen légendaire, rien ne vaut un séjour thalasso. Thalasso Évasion propose aux entreprises de nombreux sites pouvant abriter leurs convives, de Saint-Malo à La Baule en passant par Bandol. Au programme de ces destinations : des soins thalasso (hydrothérapie, algothérapie, relaxation), du sport (char à voile, oxygénation sur la plage, raids nautiques, 4 x 4), des loisirs (visite d’exploitations ostréicoles, casino), etc. Le tout pour 1 100 à 1 800 F par jour et par personne. Si le désir de traverser une frontière taraude les entreprises, le plat pays de Jacques Brel leur tend les bras. Grâce au Thalys, TGV raccordant Paris à Bruxelles en 1 h 25, la Belgique connaît une nouvelle dynamique sur le marché des incentives de courte durée. Plus originale que Bruxelles, Bruges, la capitale culturelle européenne de l’an 2002, abrite d’ailleurs de nombreuses curiosités. À l’affiche des prestations offertes par la Venise du Nord : concert des carillons du Beffroi donné pour les entreprises, jeux de pistes dans la ville, dîner sur un bateau naviguant sur les canaux, spectacle médiéval, etc. Bon à savoir, Thalys accorde aujourd’hui des conditions tarifaires avantageuses (de - 30 à - 35 %) sur la base de groupes de 10 personnes minimum. Une mer sépare le continent européen de l’Afrique du Nord, il suffit de la traverser pour redécouvrir le charme du monde arabe. Certes le Maroc ne représente plus la terra incognita pour bon nombre d’entreprises. Cependant, au fil des années, de nombreuses activités ont enrichi l’offre incentive. Ainsi aux éternelles visites culturelles et folkloriques se greffent désormais le survol du désert en montgolfière, des nuits passées dans des bivouacs abrités dans une oasis saharienne, des chasses aux trésors dans les souks, etc. Enfin, dernière idée pour un hiver doux : Malte. Située à moins de 3 heures de vol de la France, l’île possède une infrastructure adaptée (plus de 1 800 chambres haut de gamme et le Centre Méditerranée de La Valette, ancien hôpital des Chevaliers de Saint-Jean) et la palette d’activités assez riche pour divertir les petits comme les grands groupes. Exemple d’incentive monté à l’égard d’un groupe de 35 à 100 personnes pour cinq jours : un accueil avec une soirée folklorique, visites de la grotte où Ulysse a été retenu prisonnier pendant sept ans sur l’île de Gozo et des temples préhistoriques, croisière, dîner déguisé sur le thème de Popeye dans un décor ayant abrité le tournage du film, dîner de gala, pêche au gros, etc. Destinations pour porte-monnaie plus joufflu La barre fatidique des 6 000 F sautée, d’autres destinations s’ouvrent aux entreprises, avec des temps de voyage allongés ou des programmes intensifiés. Cinq destinations à la Une des voyages de récompense. L’Irlande, tout d’abord, qui célèbrera l’an 2000 avant l’heure. Le feu vert des festivités sera en effet donné dès la Saint-Patrick 1999. Pays ensorcelant, l’Irlande s’ouvre aujourd’hui au tourisme d’affaires sans compter. À l’affiche des incentives originaux : des courses de lévriers, des dîners de gala servis sur les rives du Lac du Connemara avec, en musique de fond, la voix de Michel Sardou, une participation au festival de l’huître de Galway, des challenges celtiques, etc. Côté continent africain, l’Afrique du Sud bénéficie actuellement d’un bon aura auprès des entreprises. Notoriété de Nelson Mandela et Coupe du Monde du rugby obligent. TV Incentive (Tourisme Verney) tire partie de la richesse de cette terre définie comme "le monde en un seul pays" en élaborant des programmes incentives sur mesure : un safari en 4 x 4 à la découverte des "big five", voyage dans l’univers du jeu de Sun City, etc. Le tout autour de 14 000 F en moyenne. Mais si l’Afrique du Sud attire l’œil des entreprises avides de destinations originales pour y organiser leurs voyages de récompense, il en est de même pour un "petit Émirat devenu grand" : Dubaï. Classée par Interpol comme "la destination la plus sûre au monde", elle a également été élue "meilleure destination incentive" des Business Travel Awards 98. Carnet de route d’un incentive productif et original : courses de chameaux avec remise de certificat de l’école de conduite, démonstration de chasse aux faucons, chasse aux trésors dans les souks, soirée Mille et Une Nuit dans un palais d’Orient, régate de boutres (bateaux traditionnels en bois), shopping dans le paradis de la détaxe, ski sur les dunes du désert, etc. Et un événément à ne manquer sous aucun prétexte : la Dubaï World Cup 99, qui réunira le 28 mars prochain les plus beaux chevaux de course de la planète avec un premier prix de 4 millions de dollars. Des dunes du désert aux sommets de l’Himalaya, il n’y a qu’un pas. Itinéraires en Terre Inconnue propose, en marge de la Mongolie, de la Terre de Baffin et d’un voyage chez les Amérindiens, un séjour de 18 jours au Bhoutan, pays du Dragon, des seigneurs de la loi, des lamas et des chaînes de l’Himalaya (32 205 F par personne sur une base de 10-12 personnes, prix à négocier pour les entreprises). À l’affiche, beaucoup de visites de monastères et châteaux, randonnées, promenades à dos d’éléphants, etc. Enfin, dernière destination prestige, après avoir sillonné l’Europe en VSOE, et la Birmanie à bord du Mandalay : le groupe Orient-Express a mis sur les rails du Sud Pacifique, le Great South Pacific Express, Orient-Express de l’Australie. Le prestige d’un train légendaire tout en traversant les contrées de Sydney, Brisbane et Cairns. De quoi marquer à jamais les esprits. *À ne pas confondre avec un voyage d’af-faires. Ce terme est employé lorsqu’un salarié effectue un déplacement à titre individuel pour le compte de son entreprise, dans le cadre de son activité quotidienne. Collaborer avec une agence de tourisme d’affaires Trois points à respecter : 1) Mettre en concurrence un nombre limité d’agences détentrices d’une licence : jamais plus de 2 ou 3 sauf pour les grands projets (jusqu’à 5). 2) Consacrer le temps nécessaire au projet : bien analyser les tenants et aboutissants du voyage et laisser le temps à l’agence de concevoir une opération sur mesure. Compter au minimum 15 jours, voire 1 ou 2 mois d’études pour de gros projets. 3) Établir un cahier des charges en bonne et due forme dans lequel l’entreprise s’ouvre réellement. Il doit comporter un historique détaillé de l’entreprise, une bonne définition de la cible de l’opération (nombre de personnes, âge, milieu socioculturel, etc.) et consigner les objectifs à atteindre. SBDL

Au nom de la loi Toutes les agences qui proposent et facturent, globalement ou en détail, des prestations de services incluant l’organisation ou la vente de voyages ou de séjours, ou bien encore de services visés de l’article 1 de la loi du 13 juillet 1992, doivent compter dans leurs bagages une licence d’agence de voyages. L’obtention de cette licence est par ailleurs subordonnée à deux conditions. En effet, les agences ont, d’une part, pour obligation d’être détentrices d’une assurance de responsabilité civile. Et elles sont, d’autre part, soumises à une caution légale calculée au prorata de leurs chiffres d’affaires respectifs. En cas de dépôt de bilan du prestataire, les entreprises se trouvent ainsi protégées. Ne pas faire appel à une agence conseil en tourisme d’affaires détentrice d’une licence constitue, de nos jours, une hérésie. Les entreprises doivent prendre conscience que si l’un des invités se blesse au cours du voyage, ce dernier se retournera en premier vers celui qui l’a convié, à savoir : l’entreprise. Brigitte Gauglere, avocat au cabinet Francis Levebvre, conclut sur ce sujet : "Une agence non-titulaire d’une licence s’expose à des sanctions pénales et expose ses clients à une garantie insuffisante voire à des recours infructueux ou du moins difficiles devant les instances judiciaires."

Les coûts Selon l’OMT, les budgets alloués au tourisme d’affaires (55 Md$ de CA, dont 15 % attribués à l’incentive) sont compris entre 2 000 F et 12 000 F par personne et pour 2,8 jours. La moyenne se situerait autour de 6 000 F.

Avis d’expert : les budgets des voyages de récompense "Un voyage de récompense doit rester un moment exceptionnel pour les forces de vente." Pierre Heumann, pdg d’Ormès, président de l’Aftac. Globalement, les budgets consacrés à ce type d’opérations croissent d’environ 5 à 10 % depuis deux ans. Cela n’a pas toujours des conséquences positives : en y consacrant un budget un peu plus étoffé, les entreprises ont tendance à penser qu’elles peuvent recourir à des voyages à très grande distance et ce, à coûts réduits. Or, elles ignorent souvent que si les tarifs aériens ont régulièrement baissé depuis 1992, ils remontent depuis environ six mois. D’autre part, vouloir organiser des voyages de récompense à l’autre bout du monde n’est pas forcément un bon calcul. Mieux vaut envoyer ses commerciaux ou les membres de son réseau moins loin, mais avec un voyage plus riche, que de les envoyer très loin, avec, finalement, un voyage banal.

 
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N. BONNET

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