Étude | Transparence salariale et marché sous tension : les commerciaux au centre des mutations
Entre modération salariale, directive européenne sur la transparence et pénurie de compétences, les commerciaux restent au coeur des tensions du marché. PageGroup France a publié ce mardi 9 septembre son étude de rémunération 2026, menée par Michael Page, qui met en lumière les spécificités et perspectives des fonctions commerciales.

La Directive européenne sur la transparence salariale entrera en vigueur en France en juin 2026. Dans ce contexte, PageGroup, cabinet international spécialisé du recrutement et de l'intérim, a dévoilé son étude de rémunérations 2026, qui analyse plus de 900 métiers et 25 secteurs, le 9 septembre 2025. Dans les fonctions commerciales, 77% des employés considèrent que leur employeur manque de transparence sur les questions de rémunération. "La rémunération n'est plus seulement un sujet de salaire : c'est un levier stratégique de fidélisation et d'engagement", présente Laurent Blanchard, directeur général de PageGroup France. En plus, 55% pensent que la réduction des inégalités salariales doit être un enjeu prioritaire pour les organisations.
Après des augmentations moyennes de rémunération comprises entre 1,5% et 2% en 2025, la hausse moyenne devrait rester similaire en 2026 pour tout type de métier/secteur, estime le cabinet. En effet, on observe une modération salariale chez les commerciaux. "Sur les deux ou trois années précédentes, c'était un peu la course à l'échalote pour attirer les meilleurs profils. Les entreprises n'hésitaient pas à casser leur tirelire pour les recruter. Désormais, elles se montrent plus prudentes", témoigne Laurent Blanchard.
Dans les fonctions commerciales, les cas de rachat sont fréquents, ce phénomène persiste. Même si, le directeur général de PageGroup constate que l'entreprise qui avait initialement débauché le candidat renonce souvent, faute d'avoir prévu un budget plus élevé. Et 53% des candidats jugent nécessaire de bénéficier d'une augmentation de salaire au moment de changer de poste. Cette tendance s'observe dans la plupart des secteurs, comme la grande consommation, l'industrie ou les services. Le seul domaine un peu plus préservé reste l'IT, compte tenu des virages technologiques. En effet, de nombreuses entreprises y font évoluer leurs produits et recherchent des solutions plus performantes.
Entre prudence des entreprises et pénurie de compétences
En 2025, le marché du recrutement des commerciaux est resté tendu et sélectif avec des défis persistants pour attirer les jeunes diplômés et fidéliser des cadres confirmés en quête d'évolution professionnelle et de flexibilité. "Les entreprises se montrent un peu plus prudentes, mais elles continuent de remplacer les commerciaux partants, car il reste essentiel de maintenir la relation avec les clients et de soutenir les ventes. L'activité, de ce point de vue, demeure stable", décrypte Laurent Blanchard. D'autant plus, la pénurie de compétences commerciales s'accentue.
Face aux transformations rapides du marché, les entreprises recherchent désormais, selon l'étude, non plus de simples vendeurs mais d'acteurs stratégiques, agiles, connectés à leur environnement et capables de développer une relation de proximité avec leurs clients. Dans l'industrie, l'énergie et les équipements professionnels, les ingénieurs commerciaux (55K€)* et technico-commerciaux BtoB (45K€) seront recherchés tandis que dans la grande consommation, les postes de responsable grands comptes (100K€) et de direction commerciale (130K€) seront en tension. Enfin, quel que soit le secteur d'activité, les commerciaux grands comptes, confrontés à des cycles de vente longs, resteront complexes à recruter.
*Les rémunérations sont exprimées en milliers d'euros (K€) et correspondent au salaire moyen brut annuel fixe en région parisienne.
Sur le même thème
Voir tous les articles Ressources humaines