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Curriculum Vitae. Alliez la concision à la précision

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Un bon CV est clair, lisible, aéré. Mais, surtout, il met en exergue l’essentiel de l’information que cherchent les recruteurs : expériences professionnelles récentes, savoir-faire et savoir-être du candidat.

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Lorsque l’on recherche un emploi, le premier contact avec les entreprises ou les cabinets de recrutement s’opère via le curriculum vitae (CV). Adressé par courrier ou par mail, ce document synthétique est, en quelque sorte, la carte d’identité professionnelle du candidat. S’il est bon, riche, s’il suscite l’intérêt tant par sa forme que son fond, le CV permettra au cadre de décrocher un rendez-vous et, par suite, le poste qu’il convoite. A contrario, un CV flou, mal construit, embrouillé, peut causer l’élimination d’un excellent candidat. Si elle ne constitue pas une science exacte, la rédaction d’un CV obéit à des règles immuables et universelles. D’un point de vue formel tout d’abord, le CV doit être présenté sur un papier de couleur pâle et sobre – « le blanc n’est en rien obligatoire », note Florian Mantione, président fondateur du groupe Éponyme, spécialisé dans le recrutement et l’outplacement – et être bref (deux pages maximum), clair et aéré. « Nous recevons 250 CV par semaine, témoigne Laurent Gousset, directeur du développement et des opérations de Norma Performances, autre cabinet de conseil en recrutement et formation. Dans ces conditions, nous avons peu de temps à consacrer à chaque document. » Il est donc important de faciliter la tâche du lecteur et, pour ce faire, “d’aligner à gauche l’ensemble des éléments (…) et de revenir à la ligne pour toute nouvelle information”, comme l’explique Jean-Paul Vermès, vice-président du groupe de recrutement TMP Worldwide, dans son Guide du CV. Ceux qui tiennent à sortir des sentiers battus pourront opter pour un format moins classique que l’A4 (21 x 29,7 cm). « L’originalité ne me dérange pas, tant qu’elle ne nuit pas à la lisibilité, reprend Laurent Gousset. Mais il ne faut pas perdre de vue que le CV sera ensuite transmis à une entreprise, qui n’appréciera pas nécessairement la fantaisie ! » Pour sa part, Jean-Paul Vermès exhorte les managers à la prudence : « L’originalité ? Pourquoi pas, à condition qu’elle seye au personnage, ce qui est rare ! » Une chose est sûre : le contenant doit se garder de neutraliser le contenu, et rien ne peut enjoliver un parcours décevant. Pour éviter la monotonie visuelle, donc, jouez plutôt sur les polices de caractère (qui doivent rester, elles aussi, très lisibles), les alinéas et les espaces.

La photo : pour ou contre ?

Autre “truc” pour attirer l’œil : faire figurer, en encadré ou en titre, un bref descriptif de ses fonctions ou aspirations : “directeur commercial et marketing ; souhaite accéder à une fonction de directeur général”. Outre son agrément visuel, cette “accroche” permet au lecteur de comprendre, dès le premier coup d’œil, à qui il a affaire. Attention, toutefois, à n’être ni trop précis – peu d’entreprises retiendront votre candidature – ni trop évasif – l’encadré n’apporte alors aucune information réelle. Enfin, certains professionnels du recrutement conseillent vivement aux candidats, surtout commerciaux, de faire figurer leur photo, d’autres, pas. « La photo apporte un “plus” à la page, et elle est réellement utile lorsque l’on recrute un dirigeant commercial qui, par nature, est amené à communiquer à travers son image, sa physionomie, son sourire », estime Didier Simon de Bessac, directeur du pôle “recrutement” du cabinet Taillandier. Un avis que ne partage pas Jean-Paul Vermès, qui conseille de ne faire figurer de photo que « si l’annonce le précise ». Si vous optez pour la photo, choisissez un cliché de qualité, et bannissez les formats “timbre poste”.

Fonctionnel versus opérationnel

Côté contenu, les candidats ont le choix entre deux grandes familles de CV : l’“ opérationnel”, le plus répandu, passe en revue et décrit les différentes entreprises et missions, par ordre antichronologique, c’est-à-dire de la plus récente à la plus ancienne ; le “fonctionnel”, plus rare, commence par zoomer sur les fonctions occupées, avant de reprendre les grandes étapes du parcours professionnel, classées par ordre antichronologique. « Ce type de présentation convient aux candidats à l’expérience longue et riche », note Didier Simon de Bessac. Quel que soit le choix, il est important de faire figurer en tête les informations capitales : coordonnées complètes, âge, situation familiale, formations les plus significatives, langues, et surtout, dernier poste occupé. Celui-ci fera l’objet de plus de précisions. « La première demi-page est décisive, elle dit l’essentiel ; le reste n’est que complément d’information », observe Jean-Paul Vermès. Pour lui, le rédacteur doit se mettre dans la peau du lecteur, afin de lui donner toutes les informations qu’il attend, et rien qu’elles. « La plupart des managers commerciaux ont eux-mêmes recruté, ils devraient se souvenir de ce qu’ils attendaient des CV qui arrivaient sur leur bureau ! » En clair, renseignez intelligemment, proscrivez les poncifs et lieux communs : « Un polytechnicien n’a pas besoin de préciser qu’il a son bac », poursuit le porte-parole de TMP Worldwide. De même, si l’employeur attend de vous des informations percutantes sur vos réalisations, vos succès, les projets que vous avez défendus, les équipes que vous avez encadrées, les budgets que vous avez gérés, évitez toute fausse révélation qui passera pour évidente, du type “J’ai fait progresser significativement le chiffre d’affaires”. En revanche, expliquer que l’on a choisi de passer d’une stratégie de vente indirecte à un schéma de vente directe par catalogue, téléphone et Internet est véritablement intéressant, surtout si l’on peut prouver, grâce à un chiffre clé, le bien-fondé de cette tactique. « Attention, tout de même, note Didier Simon de Bessac, à ne pas divulguer d’information confidentielle : cela risque d’inquiéter votre employeur potentiel. » « En répondant à une annonce, renchérit Florian Mantione, on connait les attentes du recruteur. Il faut en profiter pour mettre en avant, visuellement, les qualités, diplômes et expériences susceptibles de faire pencher la balance. » Enfin, souvenez-vous que l’honnêteté reste une qualité très prisée des recruteurs : sans pêcher par excès de modestie – ce qui trahirait un manque d’assurance préjudiciable à un manager commercial –, évitez de vous “survendre”, d’annoncer, par exemple, une pratique courante de l’anglais quand vous êtes tout juste capable de tenir une conversation. « Il n’y a rien de pire, conclut avec humour Jean-Paul Vermès, quand on a loué sur catalogue une splendide villa avec piscine, que de découvrir une affreuse bâtisse flanquée d’un bassin à poissons rouges ! »

Rappel

Le lexique des langues Rares sont les candidats qui décrivent correctement leur niveau de langues, parce qu’ils le surestiment ou parce qu’ils méconnaissent le jargon des spécialistes. • Vous pouvez vous présenter comme “bilingue” lorsque vous parlez et écrivez une langue étrangère presque aussi facilement que votre langue maternelle. • Vous parlez “couramment” lorsque vous êtes capable de vous exprimer sans la moindre hésitation et sans jamais commettre de faute grave. • “Maîtrise de l’anglais”, “anglais moyen” : votre niveau est correct, vous pouvez soutenir une conversation courante, guère plus. • N’hésitez pas à préciser vos compétences si nécessaire : “anglais business”, “anglais technique”, etc.

B.A.-BA

Les “must” du CV Huit items doivent impérativement figurer dans votre CV : • vos prénom, nom, adresses postale et électronique et numéro de téléphone, • votre âge, • votre situation de famille (“marié, deux enfants”), • vos diplômes les plus significatifs (rarement plus de deux), • votre projet professionnel, • vos expériences professionnelles, leur contenu, leur durée, etc., • les langues que vous parlez, • votre mobilité géographique. À ces informations, peuvent s’ajouter : • vos activités extraprofessionnelles (loisirs, sport, vie associative), si elles constituent un élément distinctif de votre personnalité ; il est intéressant de savoir que vous avez participé à une course transatlantique en équipage, moins que vous faites une heure de tennis par semaine… Sachez, d’ailleurs, qu’aucun bon recruteur n’écartera votre candidature sous prétexte que vous n’avez pas fait figurer de hobbie sur votre CV. • votre rémunération présente ou vos prétentions, si elles se situent à un niveau de marché. • vos connaissances bureautiques et informatiques, si elles sont particulièrement étendues.

Avis d’expert

Jean-Paul Vermès, vice-président du groupe de recrutement TMP Worldwide et auteur du Guide du CV « Le CV a un rôle de teasing : il suscite la curiosité. » « Lorsqu’ils rédigent leur CV, la plupart des candidats font preuve d’un narcissime contemplatif et satisfait ! » Jean-Paul Vermès ne mâche pas ses mots. Pour lui, rares sont les dirigeants qui parviennent, lorsqu’ils deviennent rédacteurs, à répondre aux attentes de leur futur lecteur : « Les cadres écrivent pour se faire plaisir, pas pour être lus. Or, un bon CV est synthétique, informatif et surtout, elliptique : il ne faut surtout pas chercher à tout dire. L’objectif est d’exprimer l’essentiel, le reste sera dit en entretien. »

À RETENIR

_ Le CV doit être lisible et fonctionnel : présenté sur papier, clair, aéré, concis (deux pages maxi). _ Sa forme sera, de préférence, classique ; il se détachera de la masse par sa présentation soignée : présence d’un titre ou d’un encadré, par exemple. _ Il doit mettre en exergue, au début de la première page, les informations les plus importantes, et donc les plus récentes. _ Insistez sur vos succès et réalisations, et donnez, pour cela, quelques indications chiffrées.

 
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Stéfanie Moge-Masson

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