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Dossier 3/4 : Sport : révélez les talents par l’action

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Pour la détente ou la prouesse technique, les entreprises utilisent de plus en plus souvent le sport comme vecteur pédagogique. Une méthode qui dope les talents.

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Quel est le dénominateur commun aux collaborateurs d’une entreprise ? « Le sport ! », répond Carlo Olejniczak, responsable des ventes et de l’organisation chez Business Solutions Disneyland Resort Paris, département B to B de Disneyland. Les entreprises l’ont bien compris, qui intègrent de plus en plus fréquemment, dans le programme de leurs séminaires de travail, quelques heures d’activité physique. « Quant aux commerciaux, ils sont encore plus réceptifs que la moyenne aux valeurs du sport », renchérit Gilles Fallet, directeur d’Aventure Sport Organisation. Ce spécialiste de l’organisation d’événements sportifs pour les entreprises compte un tiers de vendeurs parmi les effectifs qu’il accueille. « Le but premier d’un intermède sportif est d’offrir aux participants un moment de plaisir partagé, reprend le porte-parole de Disneyland. Dans ce cas de figure, on recherche davantage le “fun” que la performance sportive. » Et d’évoquer, entre autres, les Olympiades, l’un des produits phares du moment. Il s’agit d’un enchaînement d’activités de plein air en équipe : Baby-foot géant, course de garçons de café, tir à l’arc, ski sur gazon, etc. « À mi-chemin entre jeu et sport, ce genre de challenge met à l’honneur l’émotion collective », poursuit Carlo Olejniczak.

Une stratégie commune

Dans le même esprit, le vaste complexe de Marne-la-Vallée propose également des chasses au trésor, sortes de rallyes pédestres en équipes. Munis d’appareils photo, les concurrents prennent des clichés des indices qu’ils traquent tout au long de leur parcours. Quant à la société Aventure Sport Organisation, elle programme, à la demande de ses clients, des raids multisports alternant efforts physiques – course d’orientation (avec boussole), VTT, voile, etc. – et ateliers ludiques « qui permettent aux moins sportifs de faire valoir leurs talents », argumente Gilles Fallet. Ces ateliers font appel à la mémoire (les participants doivent apprendre par cœur leur carnet de route) mais aussi à la précision (une équipe doit décrire un tableau à une autre, qui s’applique à le reproduire sans jamais l’avoir vu), etc. « L’avantage de ces activités est d’inviter les collaborateurs à capitaliser sur les qualités de chacun, observe Gilles Fallet (Aventure Sport Organisation). L’équipe gagnante est généralement celle qui a le mieux identifié les talents de ses divers membres, et qui a su les exploiter au plus juste. Cela suppose un travail de concertation, de dialogue et de délégation, en vue d’élaborer une stratégie commune. » Pour aiguiser encore le sens collectif de commerciaux naturellement individualistes et solitaires, les experts conseillent les sports nautiques : régates et croisières, par exemple. Comme le souligne Gilles Fallet, « quand un ensemble de personnalités s’embarquent sur un même bateau, la cohésion est indispensable pour arriver à bon port ! »

Vers un dépassement de soi

Beaucoup plus ambitieux en terme sportif, d’autres challenges favorisent la performance physique et le défi. C’est le cas des activités qui, bien que pratiquées dans de parfaites conditions de sécurité, cultivent les notions de risque et de sensations fortes : parcours aériens (d’arbre en arbre, par exemple), courses sur circuit automobile, spéléologie, etc. Le dépassement de soi est aussi le leitmotiv de la société Koroibos, dont le département formation utilise le sport de haut niveau comme vecteur pédagogique. « Pratiqué à un niveau professionnel, le sport suscite l’enthousiasme des commerciaux, témoigne Christophe Inzirillo, directeur associé. De fait, il véhicule des valeurs de compétition acharnée qui sont aussi celles des forces de vente. Entre sportifs de haut niveau et commerciaux se crée une véritable complicité. » L’objectif de ce type de formation consiste à attiser le goût de l’effort, du travail, du risque, du challenge, et de transmettre un véritable contenu pédagogique. Un exemple ? Avec le club de rugby professionnel d’Agen, Koroibos a bâti un parcours de deux jours, qui alterne séances en salle et pratique sportive. « Le stage est conduit par un consultant spécialiste du parallèle entre sport et entreprise, précise Christophe Inzirillo. Il fait aussi intervenir Christian Lanta, l’entraîneur professionnel du club d’Agen, qui vient parler de son vécu, des outils de performance qu’il a expérimentés, des facteurs de performance auxquels il croit le plus, etc. » Plutôt adapté à des managers, ce stage aura bientôt un équivalent pour les forces de vente – “Surpassez-vous avec le PSG” – qui se déroulera, cette fois, au Parc des Princes. « Il ne s’agira plus de travailler sur les qualités d’un coach, mais plutôt sur l’efficacité personnelle des coéquipiers eux-mêmes », explique le dirigeant de Koroibos. Dans un autre registre, certains cursus pédagogico-sportifs visent à développer la maîtrise de soi et la gestion du stress. C’est le cas, notamment, d’un stage très original, imaginé par Aventure Sport Organisation, qui propose aux collaborateurs de se mettre, l’espace d’une demi-journée, dans la peau d’un boxeur pro. « La séance commence par des échanges entre éducateurs sportifs, boxeurs professionnels et stagiaires, réunis en petits groupes de dix, explique Gilles Fallet. Puis, tout le monde se dirige vers la salle de boxe, où, dans des conditions de sécurité optimales, les formateurs invitent les stagiaires à mettre en pratique les concepts qu’ils ont abordés précédemment. » L’idée étant d’apprendre au participant à canaliser ses émotions et à vaincre son appréhension.

À chaque sport son objectif

Le football développe la performance individuelle dans le respect de la dimension collective.Le tennis mobilise les talents des individualistes forcenés.Le volley-ball, jeu de passe à distance dans lequel la notion d’équipe est hypertrophiée, apprend au groupe à bâtir une stratégie collective.Le golf est un sport de l’extrême mental, dans lequel la performance est beaucoup plus liée à la concentration qu’à l’action. La voile est le plus collectif de tous les sports (exception faite du rugby). Il est parfait pour affûter la cohésion d’équipe.Le rugby, comme la voile, est un sport collectif qui intègre une notion de combat, d’affrontement physique. Il apprend à riposter à l’attaque et à surmonter la blessure.Le sport automobile offre l’occasion de travailler sur la notion de conduite de projet. L’équipe est symbolisée par l’écurie, entièrement au service du pilote, qui lui, incarne le client.

Témoignage

Claude Mellana, agent général chez Winterthür, compagnie d’assurances « L’équipe rentre gonflée à bloc » L’agence générale Winterthür de Morges, en Suisse, compte douze collaborateurs dont neuf commerciaux. Chaque année, Claude Mellana, son dirigeant, investit quelques milliers d’euros pour emmener son équipe en incentive, afin de vivre une semaine sportive. « La fourchette d’âge est assez large et les conditions physiques, diverses. Nous privilégions donc des activités accessibles à tous. Personne ne doit se trouver en situation d’échec ! » Après avoir proposé une semaine sur un voilier en 2002, Claude Mellana a opté, en 2003, pour un programme alternant VTT, parcours d’aventure, chasse au trésor et raid en catamarans, ponctué d’un bivouac sur la plage. « Nous avons alterné les défis individuels et la réussite collective. À la fin de la semaine, tout le monde avait appris à se connaître vraiment. C’est important, car les commerciaux, naturellement individualistes, ont besoin de travailler sur cette notion d’esprit d’équipe. »

 
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Stéfanie Moge-Masson

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