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Dossier 5/8 :La SSII Neurones privilégie les sites de recrutement

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La moitié des commerciaux de Neurones est recrutée par les job-boards sur Internet. Un canal privilégié pour cette entreprise de conseil et de services informatiques.

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Comment recruter quand on est une société de conseil et de services informatiques ? Par le Net évidemment ! « Même si ce n’est pas notre seul mode de recrutement, les job-boards [ou sites de recrutement, ndlr] nous fournissent au moins la moitié des candidatures », assure Sandrine Leprillard, directrice des ressources humaines du groupe Neurones. Chaque année, la SSII utilise l’e-recrutement, aussi bien pour des postes d’ingénieurs que de commerciaux. Dans cet univers high-tech, le Net est un réel vivier pour les ingénieurs d’affaires, les responsables commerciaux en agences et les emplois d’avant-vente. « Nous avons donc choisi de faire appel à Monster, qui est l’un des job-boards les plus adaptés à nos besoins : c’est un portail à fort trafic, très performant sur les cibles de cadres, voire sur des profils plus complexes et plus haut de gamme, explique la DRH. Nous recrutons, tous les ans, une trentaine de collaborateurs ayant une formation commerciale, ce qui est assez peu, mais nous avons besoin de personnes très qualifiées. » L’avantage de travailler avec un site à fort trafic ? « Cela nous permet de toucher un large éventail de candidats, répond Sandrine Leprillard. Nous préférons recevoir un grand nombre de curriculum vitae et, ensuite, les trier pour ne retenir que les meilleurs. » Ainsi, pour une annonce passée sur le job-board, Neurones reçoit, dans la semaine qui suit, quelque 350 candidatures. Cela suppose, en aval, un lourd travail de sélection. Des critères discriminants permettent de faire ce tri : si le postulant ne possède pas suffisamment d’années d’expérience ou s’il n’a pas le diplôme requis, sa candidature est aussitôt éliminée. « Mais attention, précise Sandrine Leprillard, nous conservons le CV, car un candidat qui ne fait pas précisément l’affaire pour un poste peut parfaitement convenir, quelques semaines plus tard, pour une autre mission. » En outre, Neurones étant un groupe possédant plusieurs filiales et entités distinctes, les candidatures sont mutualisées : « Les CV qui peuvent être intéressants pour d’autres départements du groupe leur sont systématiquement transmis. De cette façon, nous “rentabilisons” le passage d’une annonce. »

Des coûts réduits

Par ailleurs, pour éviter une gestion trop lourde des recrutements, toutes les candidatures reçues sur le Web font l’objet d’une réponse automatique par e-mail. Le principe ? Chaque personne reçoit un accusé de réception précisant que, si l’entreprise ne lui répond pas sous quatre semaines, c’est qu’elle n’a pas été retenue pour le poste à pourvoir. Cette procédure informatique automatisée évite ainsi toute perte de temps ultérieure et, de plus, elle instaure une transparence pour les candidats. Car la directrice des ressources humaines le reconnaît : le Net suscite un grand nombre de réponses, même si cela n’a plus rien à voir avec les flots de CV électroniques des débuts de l’Internet. « Il y a encore deux ans, ce type de recrutement était à l’origine d’un vrai problème. Dès que nous passions une annonce sur un site, nous étions inondés d’e-mails de candidatures ! Aujourd’hui, les postulants ont compris que cela ne servait à rien de répondre si leur profil n’est pas en parfaite adéquation avec la demande. » Et puis, grâce au job-board, le passage d’une annonce n’est pas systématiquement nécessaire. L’entreprise cliente peut, en effet, aller puiser dans la “CVthèque”, un espace du site sur lequel des candidats ont déposé leur curriculum vitae. « Nous consultons régulièrement les candidatures, que nous pouvons rechercher grâce à un moteur de recherche multicritères. Nous recrutons ainsi autant de candidats que par les petites annonces dans la presse », explique Sandrine Leprillard. Autant d’avantages inhérents aux sites d’emploi, qui ont permis de réduire d’environ 30 % les coûts de recrutement de la SSII. Reste que Neurones ne peut en aucun cas se satisfaire de ce mode de recrutement, aussi adapté à sa cible soit-il. Pourquoi ? Parce que seules les personnes en veille, et donc potentiellement à la recherche d’un emploi, déposent leur CV et consultent les offres des job-boards. « Internet représente environ la moitié de nos recrutements, explique Sandrine Leprillard. Sur cette proportion, environ 80 % des candidats sont orientés vers la DRH de Neurones par le job-board, le reste arrivant par d’autres sites de recrutement ou par des candidatures spontanées envoyées directement sur le site Web de l’entreprise. » Les autres outils de recrutement sont les cabinets, auxquels Neurones fait appel pour des profils hautement qualifiés. La société de conseil et de services informatiques mise aussi sur la cooptation, qui représente 15 % de ses recrutements.

L’œil du spécialiste

Philippe Sgroï, expert en recrutement à la Cegos, groupe de conseil en management « Les job-boards, un outil complémentaire » « Qu’une SSII recrute ses commerciaux sur Internet, rien de plus logique !, souligne Philippe Sgroï. Cet outil est parfaitement adapté à la problématique de Neurones. D’autant qu’aujourd’hui, le Web a atteint sa maturité : il y a moins de “déchets” dans les candidatures reçues. » Malgré tout, le Net reste un outil facile qui pousse les candidats, même s’ils ne sont pas précisément dans le profil, à envoyer leur CV. « écrire un e-mail est tellement plus simple qu’une lettre manuscrite ! Résultat : l’entreprise qui recrute massivement par ce biais risque de recevoir un très grand nombre de candidatures qu’elle devra ensuite trier. » L’expert estime par ailleurs que le recrutement par les job-boards pose un certain nombre de problèmes. « Neurones a choisi un portail à fort trafic, ce qui n’est pas forcément la meilleure solution : mieux vaut un site cohérent avec la cible visée, c’est-à-dire pour une société informatique, un portail plus spécialisé dans la high-tech. Il y aura alors moins de retours, mais ceux-ci seront certainement plus qualifiés. » Enfin, pour Philippe Sgroï, « Internet ne saurait constituer le seul moyen de recruter des collaborateurs. Neurones l’a d’ailleurs bien compris puisque cette société n’utilise pas que les job-boards, mais fait aussi appel à des cabinets. »

Repères

- En dix-neuf ans, Neurones est devenue l’une des plus importantes SSII françaises indépendantes. Son chiffre d’affaires (92,6 millions d’euros) a cru de 8 % en 2002 et son résultat a progressé de 7,7 % (5,6 millions d’euros). - L’entreprise s’est développée par croissance interne (en moyenne 30 % par an depuis 19 ans). Elle emploie 1 200 personnes et recrute, chaque année, entre 200 et 300 collaborateurs.

 
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Frédéric Thibaud

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