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Flotte automobile : Attirer les candidats sans surenchère, c’est possible !

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La voiture peut attirer les candidats sans, pour autant, coûter une fortune. Mais pour y parvenir, l’entreprise doit faire preuve d’imagination.

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Les coûts inhérents au transport représentent, pour nous, un budget important (généralement, c’est le second budget des frais généraux après les salaires, ndlr). Autant dire qu’il ne faut pas se tromper dans ses choix et que la chasse au gaspillage peut rapporter gros ”, déclare Lydie Zizard, en charge de la flotte automobile au sein des services généraux de la société KDI, négociante en produits métallurgiques. Une gestion scrupuleuse qu’il faut assortir d’une politique de ressources humaines attrayante, afin d’allécher les candidats et fidéliser les commerciaux. L’entreprise doit donc résoudre cette délicate équation : séduire au moindre coût. Car, si la rémunération et les perspectives d’évolution restent les critères essentiels, aux yeux du commercial en quête d’un nouveau poste, il n’en demeure pas moins vrai que, face à deux offres équivalentes, le candidat peut tout à fait accorder sa faveur à l’entreprise qui lui offre la plus belle voiture. Pour rationaliser leur politique automobile, les sociétés ont plusieurs moyens d’action à leur disposition. “ Avant de définir leur propre stratégie, les entreprises ont intérêt à passer par la case “benchmarking”, à repérer les pratiques des concurrents ”, explique Jean-Christophe Baudet, directeur marketing opérationnel et communication chez Avis Fleet Services. Par exemple, est-il judicieux – ou raisonnable –, du point de vue de l’entreprise, de présenter dix modèles tous suréquipés si l’ensemble de la profession se contente de proposer des véhicules sans option et à deux places, de surcroît ? La réponse est “non”. Pour éviter ce type d’erreur, il est donc fortement conseillé de déterminer les contours de sa politique automobile, à partir des pratiques des entreprises susceptibles de retenir l’attention des mêmes candidats – par leur activité où leur situation géographique.

Réduire les coûts

En outre, quelques astuces assez simples peuvent contribuer à la réduction des coûts. “ Au lieu d’adopter une politique véhicule “horizontale”, c’est-à-dire ouverte à une multitude de marques, l’entreprise a tout intérêt à adopter une politique d’achat “verticale”, autrement dit, à concentrer ses achats sur un ou deux constructeurs ”, explique Jean-Christophe Baudet. Une stratégie particulièrement adaptée aux entreprises possédant un parc d’au moins cent véhicules : elles peuvent alors négocier des conditions privilégiées. Celles-ci varient, bien entendu, selon la puissance d’achat de l’entreprise. “ Si tous les constructeurs ne sont pas à l’affût de tels accords, les marques françaises sont plutôt bienveillantes ”, observe Jean-Christophe Baudet. Toujours dans un souci d’économie, certaines entreprises maintiennent des véhicules deux places pour leurs commerciaux, ce qui leur permet de récupérer la TVA. Astucieuse, la société KDI loue des véhicules initialement quatre places, transformés en deux places pour l’occasion. Ainsi, elle bénéficie non seulement de l’avantage fiscal, mais, de plus, étant donné que le loueur valorise davantage les véhicules quatre places à l’issue du contrat de location, KDI en profite pour négocier le loyer mensuel à la baisse. Pas très “sexy”, cette solution n’est retenue que par un nombre décroissant d’entreprises. Sans aller aussi loin, mais dans un double souci d’économie et de séduction, l’entreprise peut aussi offrir, à ses commerciaux, la possibilité d’opter pour des équipements additionnels, à condition, bien sûr, qu’ils les prennent à leur charge. Une astuce comme une autre, qui permet de respecter le budget de l’entreprise tout en donnant satisfaction aux collaborateurs à l’affût de lecteurs CD, de GPS et autres gadgets. La société KDI a adopté cette solution, mais elle en use à dose homéopathique. “ Nos commerciaux peuvent choisir, avec l’accord de la direction, des options complémentaires, à leur charge, indique Lydie Zizard. Toutefois, nous réservons ce traitement aux employés fidèles, en raison de la difficulté à transférer – au moment du départ d’un collaborateur – un véhicule ainsi “gadgétisé” vers un autre commercial. ”

Travailler sa cote de popularité

Toujours pour doper sa cote de popularité, l’entreprise a tout intérêt à multiplier les modèles à l’intérieur d’une même catégorie, en proposant, par exemple, une petite voiture très équipée ou un véhicule sans finition particulière, mais familial. Ainsi, elle peut répondre aux attentes et statuts des différents collaborateurs. “ Ces attentions donnent de très bons résultats, à la fois en termes de motivation et de maîtrise du budget ”, souligne Jean-Christophe Baudet. Sans parler de généraliser cette pratique à l’ensemble des entreprises, celle-ci devrait néanmoins intéresser les sociétés qui évoluent dans des secteurs “généreux” ou dans lesquels on se fait la guerre aux talents. Chez KDI, les commerciaux ont le choix entre une Clio et une Ford Fiesta. Certes, comparé à celui de certaines entreprises, il est vrai que l’éventail peut sembler bien pauvre. Pourtant, les commerciaux qui y travaillent depuis trois ou quatre ans ont pu noter des améliorations substantielles. “ Nous sommes passés de véhicules bon marché, sans climatisation ni direction assistée et considérés comme de simples outils de travail, à des modèles attrayants, bien équipés et confortables ”, explique Lydie Zizard. Mais est-ce suffisant pour emporter l’adhésion des jeunes talents en recherche d’emploi ? Hélas non ! Comme le confesse la responsable de flotte KDI, au moment du recrutement, la voiture ne constitue pas un argument décisif. La société en est consciente et l’assume. Il revient donc à chaque entreprise de peser, d’un côté, la “cote” de l’automobile qu’elle entend attribuer à un candidat, et, de l’autre, l’investissement qu’elle est prête à effectuer. Il existe finalement autant de réponses que de sociétés… À chaque employeur de choisir sa ligne de conduite.

Témoignage

Lydie Zizard

, responsable de la gestion de la flotte automobile de la société KDI “ Grâce à une gestion scupuleuse, nous répondons mieux aux attentes des vendeurs ” Le parc automobile de la société KDI, spécialisée dans le négoce de produits métallurgiques, est composé de quelque 600 véhicules, dont 80 % destinés à la force de vente. Depuis quelques années, la société a sensiblement amélioré son offre, proposant, en outre, des véhicules mieux équipés. Parallèlement, dans un souci d’économie, elle a affiné la gestion de son parc en ne travaillant qu’avec deux constructeurs et en multipliant les cartes Total Elf Fina ou Speedy. L’entreprise – qui change, bon an mal an, entre 2 500 et 3 000 pneus chaque année – a signé un accord lui permettant de réaliser “ de 15 à 25 % d’économie ”. De plus, KDI étudie actuellement un autre accord avec Carglass. “ Cette stratégie nous permet d’offrir plus à nos collaborateurs sans gréver notre budget flotte ”, souligne Lydie Zizard.

A retenir

- Dans un premier temps, les entreprises doivent repérer les pratiques de la concurrence pour agir en connaissance de cause. - Pour bénéficier de conditions d’achat ou de location privilégiées, l’entreprise a intérêt à se limiter à une ou deux marques. - Elle peut aussi laisser à ses commerciaux la possibilité de prendre des options à leur charge. - Toujours pour bénéficier d’un attrait maximum, l’entreprise peut offrir le choix entre plusieurs modèles de voitures, de façon à coller aux besoins de ses collaborateurs (petite voiture équipée, grande familiale, etc.).

 
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Anne-Françoise Rabaud

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