Hôtels haut de gamme et lieux atypiques séduisent les entreprises
Pour s'assurer de la réussite de leurs événements, les décideurs misent sur l'hôtellerie, de préférence haut de gamme. Principal atout de ces structures: elles concentrent, sur un même site, les salles, la restauration et l'hébergement.
Je m'abonneEn dépit des difficultés liées à la conjoncture, l'hôtellerie reste aujourd'hui indétrônable. En effet, selon le Baromètre 2011 Tourisme d'affaires de Coach Omnium, réalisé en partenariat avec Bedouk Meetings & Events Média, 82 % des sociétés choisissent des établissements hôteliers pour l'organisation de leurs manifestations professionnelles. Et ce n'est pas un hasard. Si cette solution séduit autant les professionnels, c'est qu'elle dispose d'un atout majeur: regrouper sur un même site les salles, la restauration et l'hébergement. Une unité de lieu qui permet de limiter les déplacements et, par conséquent, de gagner du temps. Une aubaine à l'heure où la durée des opérations tend à se raccourcir. Mais ce n'est pas tout. L'hôtellerie, c'est aussi une offre de salles et d'équipements de premier choix, associée à un professionnalisme affirmé.
Ainsi, même pour les journées d'étude (sans hébergement), elle est devenue incontournable. La préférence des entreprises va toujours aux hôtels trois et quatre étoiles. Cependant, contrairement aux années précédentes où, crise économique oblige, les organisateurs tendaient à se rabattre sur les établissements trois étoiles, l'étude révèle un regain d'intérêt pour les quatre étoiles en 2010. Autre tendance confirmée par l'étude: l'attrait des organisateurs pour les lieux atypiques, cités juste après les hôtels. Châteaux et demeures de caractères, mais aussi villages de vacances, parcs d'attractions, golfs, cinémas ou musées: de nombreux sites inattendus et originaux proposent des prestations de plus en plus professionnelles pour diversifier leurs activités et s'ouvrir au marché du Mice (meetings, incentives, conferencings, exhibitions). Ces endroits originaux contrastent avec l'offre plus standardisée des hôtels, garantissant le dépaysement des participants et marquant durablement les esprits. Ils peuvent toutefois présenter quelques faiblesses, comme leur capacité d'accueil parfois restreinte et leur localisation éloignée des grands axes autoroutiers et des gares TGV.
Pour ce qui est des destinations retenues, comme les années précédentes, l'Hexagone, et notamment l'Ile-de-France, région qui arrive en tête, accueille la grande majorité des événements organisés par les entreprises françaises et étrangères implantées en France. Moins de 30 % des sociétés mettent en place des manifestations à l'international. Ces dernières se déroulent principalement en Europe, qui reste la destination favorite, suivie par les Etats-Unis, le Maghreb (Maroc), et, c'est une nouveauté en 2010, la Chine et l'Inde.
Trois questions à Mark Watkins, président-fondateur du cabinet d'études Coach Omnium
« Un marché plus dynamique et moins austère »
Comment se porte le marché du tourisme d'affaires?
Après le recul historique de 7,8 % enregistré en 2009, le marché redémarre! Selon notre étude, les entreprises établies en France ont dépensé en 2010 un volume global estimé à 8,81 milliards d'euros sur le marché des groupes affaires, soit une hausse établie à + 4,2 % par rapport à 2009. En pratique, les sociétés n'ont pas revu leur budget moyen à la hausse, mais elles ont organisé davantage d'événements et réuni des participants en plus grand nombre. Deux raisons à cette tendance. Primo, l'effet paralysant de la crise s'est quelque peu atténué. Deuzio, les directions commerciales ont ressenti à nouveau la nécessité de réunir leurs collaborateurs et / ou clients pour les motiver et leur faire passer des messages.
La période de rigueur budgétaire et d'austérité serait-elle derrière nous?
Plus que la recherche absolue de réduction des coûts, c'est la dépense intelligente qui prédomine depuis quelques années dans les entreprises. Celles-ci ont en effet réussi, grâce aux baisses de tarifs consenties par les prestataires depuis deux ans et à leur marge de négociation, à stabiliser leurs dépenses moyennes par participant. Ce qui leur importe, ce n'est plus uniquement de payer moins cher, mais d'éviter tout ce qui peut paraître ostentatoire, trop «blingbling». Ainsi, même en obtenant des tarifs très réduits auprès de prestataires inscrits dans le luxe, l'enjeu depuis ces trois dernières années est de ne pas se réunir dans ces endroits trop tape-à-l'oeil. Une tendance qui semble toutefois vouloir s'inverser en 2010.
Les établissements quatre étoiles ont été davantage plébiscités par les organisateurs qu'au cours des deux années précédentes. De même, les activités périphériques (cours de cuisine et d'oenologie...), qui avaient fortement diminué ces dernières années, reviennent au goût du jour.
Ces signaux positifs laissent-ils présager une bonne année 2011?
Il est encore trop tôt pour parler de reprise durable. Certes, les débuts de l'année sont prometteurs. Le démarrage a été bon et le marché plus dynamique qu'à la même période en 2010. Reste à savoir, dans un climat économique fluctuant, quel sera le bilan du deuxième semestre 2011. Dans tous les cas, les entreprises continueront à emmener leurs collaborateurs et clients en voyage, mais elles privilégieront sans doute, comme en 2010, la proximité. Avec en premier choix la France et des destinations urbaines comme Lyon, Strasbourg ou Toulouse. Mais aussi des capitales européennes telles que Prague ou Berlin.