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Outplacement : Un coup de pouce pour repartir du bon pied

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L’outplacement offre le soutien d’un professionnel aux demandeurs d’emploi. L’occasion, également, de rencontrer d’autres cadres dans le même cas.

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Retrouver un emploi ? De l’avis de tous les experts, ce moment de la vie professionnelle requiert un investissement à temps plein. “ Il faut l’aborder comme une véritable activité professionnelle et ne surtout pas verser dans l’amateurisme ”, déclare Bruno Jackowski, directeur en charge de l’outplacement chez TMP Worldwide. Né aux États-Unis, l’outplacement a fait son entrée en France dans les années 70. Il offre aux cadres et managers l’occasion d’adopter une démarche de recherche d’emploi “intelligente”. Le principe ? Au moment de se séparer de son ex-employeur, le cadre est épaulé, dans sa recherche, par un consultant spécialisé. Une aide qu’il sollicite ou qui lui est spontanément proposée par l’entreprise, la mission pouvant être à durée indéterminée ou comporter une échéance fixée par avance. Côté résultats, l’efficacité de la méthode n’est plus à prouver. Selon Bruno Jackowski, l’aide d’un cabinet d’outplacement réduit le temps de recherche de moitié. De fait, une récente enquête du cabinet Right Management Consultants fait apparaître que 58 % des cadres retrouvent un emploi en moins de six mois.

Du bilan au projet

D’un cabinet d’outplacement à l’autre, la démarche varie peu. Le cadre travaille en binôme avec un consultant coach. Pour que la mission soit couronnée de succès, il est important que le type d’accompagnement soit adapté à la personnalité du bénéficiaire. Certains cabinets sont très structurés et suivent de près les collaborateurs, tandis que d’autres lâchent plus de lest ; de même que certains consultants sont stricts, d’autres, paternalistes, etc. Dans un premier temps, le cadre réalise un bilan de carrière approfondi. Il identifie ses atouts et lacunes sur un plan comportemental et professionnel. Cette première phase est souvent extrêmement bénéfique pour la suite. “ Les gens réussissent d’autant mieux qu’ils ont conscience de leurs forces et faiblesses ”, note Francis Dubien, consultant spécialisé en outplacement au sein du cabinet Right Management Consultants. Le consultant aide ensuite le cadre à bâtir un projet professionnel solide, conforme à ses attentes et au marché. Le cabinet lui fournit aussi des armes pour entrer en contact avec le monde du travail. Une phase clé, y compris pour les managers commerciaux. “ S’ils possèdent une assez grande facilité de contact, les managers commerciaux ont souvent tendance à banaliser leur présentation, note Francis Dubien. Curieusement, rares sont ceux qui savent mettre en valeur leur expérience ou argumenter correctement face à un recruteur. Ils sont souvent imprécis dans le recensement de leurs compétences. ” Le consultant leur apprend donc à construire un CV, à répondre aux annonces, à se comporter durant un entretien de recrutement, etc. Tout cela prend environ un mois. Les recherches peuvent alors démarrer. La mission d’outplacement sensibilise le cadre à d’autres univers que ceux des annonces et des chasseurs de têtes, “ deux canaux qui marchent bien, surtout jusqu’à 40 ou 45 ans ”, précise Francis Dubien. Sous la tutelle du consultant, le cadre part à la découverte du spontané, ciblé d’après son projet professionnel, et explore ses relations. “ Exploiter son réseau est un exercice délicat qui doit être préparé, poursuit Francis Dubien. Par exemple, le cadre a souvent le réflexe de solliciter en premier son réseau le plus proche, alors qu’il faudrait commencer par le réseau lointain, celui qui va périr le plus vite. ” L’apport d’une mission d’outplacement ne s’arrête pas aux techniques de recherche d’emploi. Le cabinet met à la disposition des cadres l’ensemble des moyens techniques nécessaires au bon déroulement des recherches : téléphone, Internet, fax, presse, services de documentation et, dans certains cas, une assistante à temps partagé. Passer un peu de temps au cabinet permet, en outre, de rencontrer d’autres cadres, de dédramatiser une situation pas toujours évidente à vivre et, surtout, de tisser des liens, d’échanger ses expériences, etc. “ Rechercher un emploi avec l’appui d’un outplacer, c’est “s’habiller” tous les matins pour passer au cabinet et, donc, continuer à se valoriser et à voir du monde ”, explique Guy Feisthauer, directeur d’une agence Générale Incendie, qui a bénéficié d’un outplacement.

Rester soi-même

Certes, le consultant livre les ficelles de la recherche d’emploi, mais le cadre doit rester lui-même. “ Si le recruteur a le sentiment qu’on lui récite une leçon, l’outplacé court à l’échec ”, explique Maurice Besse, consultant chez DBM. Une fois que le cadre entre en recherche active, les rencontres avec le consultant s’espacent et deviennent hebdomadaires. Mais le lien qui s’est noué perdure parfois au-delà de la mission. Certains cadres sollicitent l’avis du consultant plusieurs mois après avoir retrouvé un poste, soit parce que cette clause est contractuelle, soit parce qu’entre eux, “ le courant est bien passé ”. D’ailleurs, la plupart des grands cabinets disposent d’un club d’anciens, qui constitue un réseau captif et réceptif. Le Right amical club regroupe 900 anciens outplacés dont les coordonnées sont accessibles sur Internet. Des cabinets proposent même des rencontres conviviales, au cours desquelles certains cadres, ayant renoué avec le marché du travail, viennent parler de leur expérience.

Témoignage

Guy Feisthauer, directeur d’agence Général Incendie à Bièvres (Essonne) “ Sur le plateau, il y a vingt-cinq personnes prêtes à échanger, à vous réconforter ” Courant 1996, Guy Feisthauer, alors âgé de 44 ans, perd son poste de chef des ventes grands comptes chez Xerox. Dans le package de départ, une mission d’outplacement. Après un bilan de compétences, l’ex-cadre entame ses démarches. “ Avec le coach, nous avons repéré, puis valorisé mes compétences : je me suis aperçu que j’avais formé des vendeurs, récupéré des clients, animé des réunions… Au départ, j’axais mes recherches vers le secteur des photocopieurs ; grâce à la mission d’outplacement, je me suis mis dans la peau d’un manager commercial. ” Au bout de six mois, Guy Feistauher a retrouvé un emploi, mais il a été de nouveau en recherche cinq mois plus tard. “ J’ai recontacté le cabinet Conviction (Right Management Consultants). Grâce à eux, j’ai renoué avec le monde du travail au terme de six nouveaux mois de recherche. ” Il entre alors chez Général Incendie. “ Rechercher un emploi avec l’appui d’un outplacer, c’est travailler sur soi et apprendre à être pro en entretien. C’est aussi bénéficier de moyens de recherche, s’ouvrir au spontané, apprendre à solliciter ses relations et mieux cibler les entreprises. ”

 
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Anne-Françoise Rabaud

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