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Train ou avion: profitez du match!

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1«La demande des entreprises évolue, constate Soline de Montrémy, directrice du marketing opérationnel chez Air France. Longtemps, leur seul souhait était d'avoir des billets flexibles. Depuis un an, elles désirent aussi des réductions, et pour cela sont prêtes à accepter certaines contraintes comme le fait de réserver leurs billets à l'avance.» Dans les directions commerciales, le mot d'ordre est clair: voyager confortablement, mais pas à n'importe quel prix. Et c'est possible. En France comme en Europe, les compagnies de transport aérien et ferroviaire se livrent une guerre des prix sans merci et multiplient à l'égard de leur clientèle business les offres de remises et les programmes de fidélité. Pour les déplacements franco-français, la SNCF et Air France se disputent le marché. Tous deux desservent un grand nombre de villes et proposent, pour les liaisons les plus empruntées par les hommes d'affaires, comme Paris-Lyon, des vols et des TGV toutes les demi-heures aux heures de pointe. Deux grandes différences pourtant: la durée du trajet et le prix du voyage. «Dans 90 % des cas, le train est moins cher que l'avion, souligne Sylvie Latour, directrice marketing de Voyageurs France Europe à la SNCF. C'est le temps de parcours qui fait la différence.» Un aller Lille-Marseille en TGV en heure de pointe coûte environ 112 euros et prend 4h50. Le même trajet avec Air France durera 1h40. Mais la note sera plus salée: 560 euros en moyenne prix grand public, si vous partez tôt le matin ou aux alentours de 19 heures.

Des produits pour les entreprises

Heureusement, les entreprises peuvent compter sur les remises octroyées par les deux compagnies à leurs clients “business”. Des remises qu'il faut négocier directement avec les compagnies et dont le taux reste confidentiel. Mais la politique “corporate” des deux transporteurs ne s'arrête pas là. La SNCF propose aux entreprises, notamment celles qui n'ont pas un volume d'affaires suffisant pour signer avec elle un contrat partenaire, deux autres produits. Le premier, baptisé “Pass' Entreprise”, permet aux sociétés de bénéficier d'une réduction systématique de 5 % calculée sur le prix plein tarif en première ou en seconde classe, moyennant une adhésion annuelle de 150 euros. Ce tarif donne droit à dix cartes non nominatives utilisables par l'ensemble des collaborateurs. Autre offre entreprise: l'abonnement Fréquence. En achetant un coupon nominatif valable trois, six ou douze mois, pour une seule destination ou sur la France entière, la société bénéficie de billets à moitié prix (le coupon annuel première classe France entière est à 690 euros). Aux hommes ou femmes d'affaires qui effectuent au moins 50 trajets par an, la SNCF propose le programme “Grand Voyageur”. Le principe? Avec une carte (30 euros) valable trois ans, le businessman cumule sur chaque trajet des points convertibles en billets gratuits. Il profite également de services lui facilitant le quotidien: un échange direct de son billet jusqu'à la dernière minute sur un simple appel, l'accès en gare à des salons dotés d'une connexion Internet et d'un espace réunion, etc. Même avantage chez Air France avec la carte Flying Blue, qui permet aux managers de cumuler des “miles” sur des trajets professionnels et de gagner des billets gratuits utilisables à titre personnel. La compagnie aérienne propose également aux PME/PMI le programme “Voyageur Rewards”, accessible gratuitement. Le principe est simple: chaque vol effectué par les collaborateurs rapporte à l'entreprise – et non pas au voyageur –, des points convertibles en billets d'avion, surclassements, etc. «Pour gagner, par exemple, un billet gratuit, la PME doit effectuer 25 allers-retours sur la France», indique Soline de Montrémy. Autre service concocté par la compagnie aérienne à destination des entreprises: la gamme “Semaine”. «Ce produit comprend quatre tarifs qui affichent des réductions pouvant atteindre 84 % par rapport au plein tarif, selon la date d'achat.»

Rude concurrence en Europe

Du côté d'EasyJet, même si la ligne Paris-Marseille est fermée, la compagnie low cost dessert toujours Nice et Toulouse depuis la capitale à des prix imbattables. Et les entreprises ne s'y trompent pas. «45 % de notre chiffre d'affaires est réalisé par la clientèle business», indique Stéphane Farguette, responsable des relations publiques de la compagnie. Ici, pas de tarif entreprise. Sociétés et particuliers sont logés à la même enseigne. Mais plus vous réservez à l'avance, plus les prix sont attractifs. Et sur Internet, c'est 5 euros de moins que via le call-center. Pour exemple, un aller-retour Paris-Nice réservé la veille pour le lendemain coûte 273 euros. Acheté une semaine à l'avance, il n'est plus qu'à 123 euros, et deux mois à l'avance, il revient à 67 euros. Si vos collaborateurs voyagent en Europe, ils peuvent également bénéficier de tarifs avantageux. Pour Bruxelles, l'avion est très rudement concurrencé par le Thalys, qui relie par rail Paris à la capitale belge en 1h25, à raison de 25 allers-retours quotidiens. Les entreprises peuvent adhérer au “Thalys Corporate Program” et bénéficier d'un tarif allégé de 15 % sur tous leurs billets affaires. Pour Londres, vous avez le choix entre le train Eurostar et l'avion (Air France, British Airways et EasyJet). Avec 71 % de parts de marché, Eurostar est le leader incontesté sur cette destination. En 2h35 (2h15 en 2007), il emmène hommes et femmes d'affaires au cœur de Londres, à raison de 16 navettes quotidiennes. Depuis le mois d'octobre 2005, la compagnie propose une classe spéciale affaires baptisée “Business Premier”, avec à la clé des services pour managers pressés: enregistrement 10 minutes avant le départ, repas gastronomique, sièges équipés de prises électriques, etc. Le prix? À partir de 459 euros l'aller-retour. Un tarif négociable selon votre politique voyages et votre chiffre ­d'affaires. Côté avion, EasyJet dessert l'aéroport de Luton, situé à une cinquantaine de kilomètres de Londres (plus loin qu'Heathrow ou Gatwick, donc). De son côté, British Airways propose onze vols pour Heathrow au départ de Paris, mais aussi de villes de province comme Nice, Lyon, Bordeaux, Marseille, Montpellier, Nantes, Mulhouse, Toulouse et Grenoble. En termes de prix, la compagnie britannique et Air France affichent des tarifs plus bas en heures creuses, équivalents à ceux pratiqués par Eurostar aux heures de pointe. Des tarifs qui peuvent être revus à la baisse dans le cadre d'un contrat entreprise spécifique. Pour les autres destinations business en Europe, comme Madrid ou Genève, l'avion s'impose face au train.

Par Emmanuelle Sampers et Karine Balland

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