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Un troisième cycle pour progresser

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Un MBA, un programme en management à HEC ou à l’Essec, etc. Pourquoi pas ? Encore faut-il savoir quand l’envisager, comment s’y préparer et, surtout, lequel choisir.

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À l’aube de la trentaine, je pense qu’il faut se projeter sur ses quarante ans », témoigne Vincent Klein, trente-trois ans, responsable du développement européen chez General Electric Real Estate, qui a entrepris, il y a trois ans, un MBA. « Un cycle en management général peut être envisagé à trente-cinq, quarante et même à quarante-cinq ans, estime, pour sa part, Carole Le Meur, directrice associée de Transearch International, spécialisé dans la chasse de dirigeants et cadres, parce que les entreprises recherchent de plus en plus de managers “quincadres”. » Pour envisager ces programmes supérieurs en management, pas vraiment besoin d’ordonnance. Que faut-il ? « Avoir la carrure et le potentiel d’un dirigeant et être ambitieux », énumère Manuelle Malot, directrice du service emploi de l’Edhec. « Ces programmes de management s’adressent à des profils qui sont d’ores et déjà sur une belle orbite », déclare, de son côté, Bernard Ramanantsoa, directeur général du groupe HEC. Ainsi, les cadres soucieux de leur future employabilité doivent se l’im-poser, voire le négocier avec leur employeur. L’occasion de tout mettre à plat : qu’ai-je accompli ?, que me reste-t-il à faire ?, qu’ai-je envie de réaliser ?, etc. « Aucun de ces programmes ne peut se faire en dilettante, ajoute le directeur de HEC. On peut l’envisager sans avoir de proposition d’évolution ferme, mais il faut, dans ce cas, avoir une idée précise de ce que l’on souhaite faire après. » Un réseau de pairs Reste à savoir ce qu’il faut en attendre. Assurément beaucoup. Pour Christiane Maréchal, directrice du cabinet Lombard, conseil en gestion de carrière des cadres et dirigeants, « un MBA, ou un autre diplôme supérieur de management, va apporter au directeur commercial un savoir, du recul et une image. Lorsqu’un cadre postule pour la première fois à un poste de directeur général ou de responsable de centre de profit, il ne possède pas encore l’image requise pour cette fonction. Le MBA va l’aider à convaincre le recruteur sur ses capacités, son potentiel. Le MBA va lui permettre d’aborder des disciplines aussi variées que le marketing, les RH, etc., et va lui faire découvrir des champs de savoir qui lui manquaient. » Mais ce n’est pas tout : le cadre va également en retirer un sentiment de sécurité, d’assurance. « Le MBA va l’aider à mieux vivre le passage de l’un à l’autre de ces univers. » Il va également élargir et renforcer considérablement son réseau. « C’est un point non négligeable. Disposer autour de soi d’un réseau de pairs permettra, par exemple, au directeur général – seul pour prendre la plupart des décisions – de s’entourer de con-seillers avertis, sans faire appel aux autres dirigeants de son entreprise. Enfin, disposer d’un réseau, c’est important lorsque l’on entame une recherche d’emploi. » Une marque de dynamisme En d’autres termes, de tels cursus permettent à des spécialistes de développer des compétences de généralistes. Didier Defert, directeur des programmes dirigeants de l’ESSEC, relève d’autres atouts majeurs : « Nous nous attachons à transmettre à ces “cadres étudiants” l’esprit de groupe et le partage du savoir. Pour nous, il est très important qu’ils sortent du schéma “savoir égal pouvoir”. » Ce type de formation vise également à donner une vision stratégique et non plus partisane aux cadres. « Dans bien des entreprises, directions commerciale et financière ont du mal à se comprendre. À travers les cours de finance qu’ils suivent pendant la formation, les “étudiants” multiplient leurs angles de vue, prennent du recul par rapport aux guerres intestines entre services. » Ces programmes donnent également les outils de management qui permettront aux cadres de tirer le meilleur de leurs collaborateurs et abordent les nouvelles technologies (notamment destinées à la fonction commerciale). « Vis-à-vis d’un employeur, un candidat titulaire d’un MBA prouve qu’il a de l’ambition, qu’il est motivé, qu’il sait s’investir personnellement. Le MBA traduit une forme de dynamisme », constate au quotidien Carole Le Meur. Les bénéfices de tels programmes sont multiples. Alors, lequel choisir et quand l’envisager ? Il n’y a pas vraiment de réponse. La seule contrainte sur laquelle tout le monde s’accorde est la nécessité de disposer d’une certaine maturité. « Pour être réellement efficace, il est important que ce cursus s’appuie sur une première expérience », indique seulement Christiane Maréchal. Si vous bénéficiez de l’une de ces formations tout en travaillant, votre DRH doit être en mesure – à l’issue du programme – de répondre à vos nouvelles attentes. « Le manager a changé, il a pris de l’étoffe, il est plus visionnaire, explique le directeur des programmes dirigeants de l’Essec. Il faut répondre à ses attentes. »

« Le MBA vous sort de votre zone de confort ! » Vincent Klein, responsable du développement européen chez General Electric Capital Real Estate Après avoir “valorisé” pendant cinq ans son diplôme d’ingénieur, Vincent Klein a été attiré par la fonction de manager de centre de profit. Il a opté pour le MBA de HEC, à temps plein, sur seize mois. Aujourd’hui, il est responsable développement européen chez General Electric Capital Real Estate. Sa mission : développer les parts de marché, trouver de nouveaux partenaires, établir des stratégies de croissance, etc. « Le MBA est une véritable boîte à outils qui permet d’avoir une vision à 360° de l’entreprise. L’autre intérêt de ce type de programme ? Vous mettre en contact avec des profils extrêmement différents, des personnes qui ont des “schémas mentaux“ très variés. C’est une expérience humaine très forte. Autre chose : le MBA démystifie l’entreprise, ainsi que les affaires, et développe la notion de “bon sens“. C’est un véritable tremplin pour changer de fonction et/ou de secteur. Les entreprises susceptibles de vous recruter se présentent d’elles-mêmes sur le campus et vous proposent des emplois. Grâce au MBA, tous les métiers de l’entreprise s’ouvrent à vous, ce qui permet, à terme, d’accéder à un poste de dirigeant. Entre l’avant et l’après MBA, le gain de salaire est de 100 000 francs (15 245 euros) par an en moyenne, mais j’ai vu des salaires doubler. Aujourd’hui, j’ai trente-trois ans. Je projette de diriger un centre de profit d’ici à deux ou trois ans. »

« La formation s’est terminée par la constitution d’un projet de groupe dont les liens perdurent. » Dominique Aymard, directeur commercial de E2G (European Graphic Group), groupe Hachette Filippachi. À la sortie de l’ESC Clermont-Ferrand, Dominique Aymard a travaillé chez Michelin, puis est entré aux Nouvelles Messageries de Presse Parisienne (NMPP), où il a occupé plusieurs fonctions, avant de prendre en charge la direction d’une filiale. « J’avais trente-quatre ans. En accord avec la DRH, j’ai commencé un cycle en management général à l’Essec (IMD). Cette formation s’est déroulée sur un an à raison de deux vendredis et samedis par mois. L’objectif ? Me donner une vision stratégique de l’entreprise, prendre du recul par rapport à son fonctionnement et remettre certaines de mes connaissances au goût du jour des nouvelles technologies. J’ai également étoffé très sensiblement mon réseau. »

Quelques exemples de cursus, selon votre expérience Le MBA s’adresse à des cadres d’environ trente ans, souhaitant formaliser leur première expérience professionnelle. « Ce type de formation sera de plus en plus décisif pour l’évolution de la carrière d’un cadre », affirme Bernard Ramanantsoa, directeur général du groupe HEC. Toutefois, l’expérience professionnelle antérieure au MBA n’est pas sans conséquences sur la manière de le valoriser ». Autre clé de réussite : le MBA doit être un projet familial, parce que très impliquant. Vient ensuite, pour des cadres âgés de trente-cinq ans environ, l’Executive MBA. « À HEC, il s’agit d’un programme très international, qui s’adresse à de très hauts potentiels », précise Bernard Ramanantsoa. Contrairement au MBA, l’initiative en revient la plupart du temps à l’entreprise. « L’Executive MBA est un véritable tremplin pour la carrière », indique Didier Defert, de l’Essec. Pour les trente-cinq, quarante ans et plus, l’Essec propose un programme en Management général international (MGI), référencé comme Advanced Management program. Il s’adresse à des cadres qui souhaitent, à terme, gérer un centre de profit ou accéder à la direction d’une entreprise. Pour cette même tranche d’âge, HEC propose un programme CPA diplômant.

Combien ça coûte ? 109 000 francs (17 000 euros) pour le MGI de l’Essec, 162 000 francs (24 700 euros) pour l’Executive MBA. 87 000 dollars, soit environ 678 000 francs (103 000 euros) pour l’Executive MBA de HEC (programme international) et 140 000 francs (21 300 euros) pour une formation CPA diplômante. 105 000 francs (16 000 euros) pour le MBA de l’Edhec. 114 800 francs (17 501 euros) pour l’Euro MBA d’Audencia (Nantes).

 
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Anne-Françoise Rabaud

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