[Portrait] Olivier Ghenne (Leonidas), de DRH à dirco
Malgré la réussite de ces projets, celui qui, enfant, se rêvait épicier comme son oncle, "pour réassortir les fruits et les légumes", n'est pas "de nature à ronronner". Saisissant une opportunité en interne, il prend en 2008 la gestion du réseau de magasins en propre de Leonidas, qu'il réorganise et développe "tout en limitant au maximum les licenciements".
Quatre ans plus tard, nouveau changement de poste pour celui qui craint de s'ennuyer... Son passage à la direction commerciale s'est fait naturellement: "Il n'y a pas vraiment de différence avec mon ancienne fonction de DRH. Ce que j'aime, ce sont les contacts, le relationnel, les gens, explique ce père de deux garçons de 12 et 6 ans. Il est plus difficile de négocier avec des syndicats qu'avec des clients! Le commerce est à la fois plus facile... Et plus dangereux, car vous avez un chiffre à faire. Et puis on m'a toujours dit que j'avais un petit côté négo lorsque j'étais DRH...", poursuit-il.
"On est plus fort à plusieurs que tout seul"
Aujourd'hui plus que jamais, Olivier Ghenne croit que l'humain est la clé de la réussite. "Je délègue beaucoup, je suis dans une logique de partenariat, de partage", explique le manager. Basé à Bruxelles, il fait tout pour garder de la proximité avec son équipe et se rend à Paris deux fois par mois et aux Pays-Bas deux jours toutes les six semaines. Il instaure par ailleurs un rendez-vous Skype tous les lundis matins avec les responsables français du réseau.
Quatrième enfant d'une fratrie de cinq, Olivier Ghenne perd son père à l'âge de 17 ans. "Nous avons dû travailler pour payer nos études, notre inscription à l'université, raconte le manager. Nous avons appris très jeune la valeur du mot "travail" et, comme il a fallu se serrer les coudes en famille, nous avons également appris que l'on était plus fort à plusieurs que tout seul." Titulaire de bourses et autres aides, le jeune homme se tourne d'abord vers des études pour devenir assistant social, "pour rendre ce qu'on [lui] avait donné", puis s'oriente vers les ressources humaines afin "d'aider autrement les hommes".
Diplôme en poche (de gestion RH et de gestion du personnel), il exerce trois ans comme conseiller juridique avant de se tourner vers le conseil en ressources humaines chez PwC, Ernst & Young, ainsi qu'au sein d'une joint-venture formée par les constructeurs Ford, Renault et Citroën. Il se souvient des premiers licenciements qu'il a dû mener à ce poste. "J'ai appris en quoi les RH pouvaient être constructives ou destructrices. L'important est toujours le respect de l'autre", assure celui qui, au départ, n'avait pas d'affinité particulière avec l'univers du chocolat. Pour autant, il se revoit, chez ses grands-parents, déguster les Leonidas. "Au fond c'était dans mon ADN..."
Ce qu'il aime
Un sport: Le football! Ce supporter du Standard de Liège va également voir jouer son fils cadet et se rend aux matchs de tennis de son aîné. Sportif lui-même? "J'ai joué dans un club de basket évoluant en seconde nationale. Aujourd'hui, je fais un footing une ou deux fois par semaine."
Un autre hobby: Le vin. Bordeaux et surtout Bourgogne. Olivier Ghenne se rend régulièrement dans les foires aux vins et se souvient avec délice de dégustations au château du Clos de Vougeot (Bourgogne).
Une bonne table: Le Comme chez soi, 23, place Rouppe à Bruxelles. " Pour les grandes occasions, avec les actionnaires ou des clients. "
Un film: Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau, "avec un Depardieu au sommet de son art".
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