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Ces directeurs commerciaux qui osent une nouvelle vie

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Directeur commercial la semaine et fan de nature, de vin, de théâtre ou encore de musique le week-end. Rien d'extraordinaire. Mais parfois, l'activité se transforme en passion, et, pourquoi pas, en nouveau métier! C'est l'aventure poursuivie par cinq managers commerciaux qui, à force de patience, de travail et d'un grain de folie, ont réussi à changer de vie.

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Jean-Michel Lacat, sculpteur animalier dans la Somme

Vendeur pendant 13 ans, puis directeur commercial pendant les sept années suivantes, la carrière commerciale de Jean-Michel Lacat était bien lancée.

Pourtant, à l'âge de 45 ans, il décide de laisser derrière lui la vente de conduits de cheminée. « En tant que manager commercial, je parcourais plus de 85 000 km par an... Une pression de tous les jours que je compensais par ma passion: observer les oiseaux et les sculpter », raconte Jean-Michel Lacat. Et puis un jour, sa passion pour la nature devient plus forte que son métier de commercial. Il monte alors, avec sa femme, des chambres d'hôte dans la Baie de Somme. Désormais, il organise des sorties nature, des cours de sculpture et de photographie d'oiseaux et expose ses oeuvres. Depuis sa chère région picarde, l'ex-dirco, s'il ne regrette pas d'avoir abandonné son premier métier, n'en renie pas pour autant son passé: « Ma précédente carrière m'a aidé à construire mon projet efficacement: appréhension du marché et de son potentiel, relation client, échange avec des prospects et techniques de séduction lors des expositions... » Jean-Michel Lacat a su finalement transposer sa fibre commerciale au service de sa passion.

Alain Griaud, viticulteur en Dordogne

Directeur commercial chez Cap Gemini pendant dix ans dans le Sud de la France, à Toulouse, Alain Griaud reçoit une promotion en 2005, qui nécessite de quitter sa région pour rejoindre la capitale. « Mon bureau aurait été situé à La Défense, au siège social de l'entreprise ai refusé, j'ai ressenti comme un déclic », confie-t-il. D'autant que ce passionné de vin avait déjà acheté un domaine viticole auquel il se consacrait les week-ends, alors qu'il était toujours en poste chez Cap Gemini. C'était donc le bon moment de dire adieu à son métier de directeur commercial et de s'adonner à 100 % à sa passion. « Après dix ans d'apprentissage et d'insertion dans le milieu viticole, j'ai enfin eu l'occasion de sauter le pas », explique-t-il. Une nouvelle activité qu'il a fallu construire avec patience et méthode: « J'étais mal perçu par les gens du milieu, qui me voyaient comme un industriel venu tout droit de son bureau... A force d'écoute et de respect je me suis fait une place dans ce monde », raconte Alain Griaud. L'ancien directeur commercial se lance ainsi dans la production de monbazillac, en Dordogne. Sa clientèle a été toute trouvée, grâce à son bagage professionnel: « Comme j'avais commencé mon projet tout en étant directeur commercial, mes clients d'hier sont également mes clients d'aujourd'hui... Je fais même des livraisons à La Défense! », ironise Alain Griaud, qui ne regrette en aucun cas d'avoir succombé à sa passion.

Pascal Dujols, vendeur sur les marchés toulousains

Après avoir été manager commercial dans la restauration collective pendant dix ans, Pascal Dujols, avec sa femme, effectue un véritable virage professionnel en devenant vendeur de fruits et légumes sur les marchés. « J'ai souhaité me rapprocher de mes enfants, qui venaient de naître. En tant que cadre, j'étais toujours entre deux avions, souvent absent... » En 1995, il saute sur l'occasion quand son oncle prend sa retraite et lui propose de reprendre l'affaire. A 34 ans, le défi est de taille et le doute reste présent: « Au lancement, nous ne pouvions pas nous verser de salaire et nous vivions sur notre épargne », se souvient-il. Une autre vie commence alors. Pascal Dujols entame les négociations avec ses fournisseurs et développe le contact avec la clientèle. « J'ai toujours été à l'aise dans les relations commerciales, explique-t-il avant d'ajouter : C'est toutefois très différent d'autrefois, car aujourd'hui, j'ai un vrai rapport humain avec ma clientèle dont je connais parfois les habitudes et même quelques anecdotes de vie! » N'étant généralement sur les marchés que les matinées et quatre jours par semaine, Pascal Dujols en profite pour s'investir auprès de ses enfants, mais également dans diverses associations - professionnelles, culturelles et religieuses. « J'apprécie de pouvoir consacrer davantage de temps pour m'occuper des autres! », résume-t-il.

Jean-François Malet, comédien dans Plus belle la vie

Mémoriser des textes, être à l'aise en public, susciter l'émotion d'un auditoire, travailler en équipe: des qualités aussi nécessaires pour un commercial... que pour un comédien! Il y a six ans, Jean-François Malet, 49 ans, quitte ainsi l'univers de la vente pour les plateaux de télévision. En effet, cet ancien vendeur et directeur commercial tient aujourd'hui le rôle d'un policier dans la série Plus belle la vie. A 18 ans, alors qu'il rêve de cinéma et attend le succès en multipliant les castings, il choisit pourtant le commerce par nécessité de gagner sa vie. Il se découvre alors de réelles facilités... Sans formation particulière, Jean-François Malet exerce, en effet, comme commercial B to C puis en tant que directeur de magasin au sein du réseau K par K et, enfin, comme directeur commercial de Fermoba, autre entreprise spécialisée dans la menuiserie, où il manage jusqu'à 50 personnes. Suite à un licenciement, il revient vers ses premières amours: la comédie. Il peut consacrer alors plus de temps pour passer des castings et finit par décrocher un rôle dans cette série familiale. S'il goûte pleinement à cette nouvelle vie, il garde cependant un très bon souvenir de son passé de vendeur. « Si ma carrière d'acteur devait s'arrêter demain, même si ce n'est pas ce que je souhaite, je retournerai dans la vente avec plaisir... », conclut-il.

Olivier Tabanon, responsable d'un parc d'accrobranche

Pour Olivier Tabanon, ancien directeur commercial du Sud de la France, l'accrobranche n'est pas à proprement parler sa passion. Mais pour soutenir le projet de son fils handicapé, il s'adonne corps et âme, avec sa famille, à la création d'un parc dédié. Pour y parvenir, Olivier Tabanon se décide alors à quitter son métier de directeur commercial, qu'il a exercé pendant plusieurs années et dans différents secteurs. Il profite de sa dernière année en poste pour monter et valider le projet. « Je me suis investi dans cette aventure avec mes armes de manager et de vendeur », souligne-t-il. Et d'expliquer de son accent chantant comment il a réalisé une étude de marché, contacté des écoles de management pour recruter des stagiaires, réalisé des présentations pour tous les organismes régionaux qu'il a dû convaincre. Finalement, le projet aboutit après un an de travail, en 2010, sous le nom d'Happy Forest. « Il s'agit d'un domaine où l'on pratique de l'accrobranche, où l'on peut visiter une ferme animalière mais aussi réserver une salle de séminaire et organiser des journées de team building », précise Olivier Tabanon. L'ancien manager commercial est fier d'annoncer qu'il a d'ores et déjà accueilli deux clients B to B de marque pour des opérations de réunification d'équipes: EDF et Airbus Toulouse. « L'accrobranche est un excellent moyen de se surpasser et d'améliorer la confiance et le travail d'équipe. Une activité de motivation que j'aurais pu moi-même proposer à mes commerciaux! », assure-t-il.

 
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Laure Tréhorel, Amélie Moynot

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