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Comment rédiger une proposition commerciale

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Arguments mal présentés, réponses stéréotypées, absence de critères spécifiques... Les propositions commerciales sont souvent bâclées. Voici comment faire de ce document un réel outil au service de la vente.

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Vos commerciaux sont des «vendeurs nés». Ils ont le sens de la repartie, le contact facile, le verbe aisé. Ils maîtrisent les techniques de vente et leur argumentaire produits. Pourtant, bien (trop!) souvent, ils n'arrivent pas à conclure une vente... Que s'est-il passé entre le moment où le commercial quitte son client et l'instant où il apprend que sa solution n'est pas retenue? Le vendeur a tendance à oublier que l'acte de vente ne s'arrête pas à la poignée de main au terme du face-à-face, mais continue avec la rédaction de la proposition commerciale, trop souvent bâclée. Selon une enquête Enquête réalisée entre avril et mai 2006 auprés de 150 décideurs français. réalisée par le cabinet P-Val Conseil auprès de 150 décideurs, la proposition commerciale compte pour 35% dans la décision d'achat. Il s'agit tout simplement du critère le plus important aux yeux de ces décideurs, devant l'entretien commercial (28%). Face à ce constat, le commercial doit absolument apprendre à rédiger convenablement sa proposition. D'autant que cette enquête révèle aussi que dans 78% des cas, le document sera soumis à trois personnes au sein de l'entreprise prospectée dont deux n'auront pas forcément été présentes lors de l'entretien de vente...

L'expert

Bruno Jourdan est fondateur du cabinet P-Val Conseil, spécialisé dans le management et la vente de solutions complexes.

Cernez correctement les besoins

Une «propal» réussie reflète la discussion que le commercial a eue avec son client. Pour ce faire, le vendeur doit parvenir à cerner, lors de l'entretien, l'ensemble des besoins de son prospect pour lui expliquer comment son produit ou son entreprise pourra y répondre. Le document doit donc être personnalisé et ne comporter que les éléments sur lesquels le commercial et le prospect sont tombés d'accord. De fait, seul le commercial présent en entretien de vente doit rédiger la proposition tandis que les documents stéréotypés et écrits à l'avance sont à bannir. A noter, ce texte ne pourra, en aucun cas, rattraper un process commercial mal engagé.

Que mettre dans une proposition commerciale? Vous travaillez certainement dans une formidable entreprise avec une belle histoire et des produits exceptionnels... Malgré tout, ce n'est certainement pas par ces informations que votre proposition doit commencer! Le document doit mettre en avant le client et les problèmes qu'il rencontre. Mais attention à ne pas vous appesantir sur son organisation. En effet, il connaît certainement celle-ci mieux que vous et vous risqueriez de faire des erreurs. Vous devez donc exposer, dans une première partie, la problématique du client le plus objectivement possible, afin de lui montrer que vous avez cerné ses besoins. Afin de rester neutre sur ces constats et de ne pas apparaître comme un «donneur de leçon», vos phrases peuvent ainsi commencer par «vous estimez que...», «vous constatez que...».

La deuxième partie du document explique en quoi votre entreprise peut répondre aux attentes du client. Là encore, la tentation est grande de faire un copier-coller de votre plaquette commerciale, ou d'exposer un argumentaire général qui peut être ainsi repris pour l'ensemble de vos réponses à un appel d'offres. Cette démarche est pourtant à proscrire. En effet, ce n'est pas au client de faire le lien entre ses besoins et vos points forts. Vous devez donc expliquer en quoi l'histoire de votre société prouve que vous pouvez apporter une solution aux problèmes du client. Cette recherche de crédibilité peut ainsi vous pousser à mettre en avant certaines références très proches de la problématique du client. Il est judicieux, à ce stade, d'évoquer les différentes certifications obtenues tant sur le process de fabrication de vos produits que sur vos solutions.

La troisième partie de la proposition s'attache à démontrer la crédibilité de votre solution... C'est la différence entre concevoir un document qui va décrire votre offre et votre société, et une proposition commerciale qui cherchera à convaincre votre prospect que votre solution, qui n'est pas forcément la meilleure du marché, est la plus à même à satisfaire ses besoins. Enfin, le dernier élément à indiquer dans une proposition commerciale est le prix. Il ne faut pas hésiter à détailler la proposition tarifaire sans oublier les éventuels coûts qui peuvent intervenir à terme ou en amont. Il est utile d'aller plus loin que le simple devis financier en argumentant votre tarif et en apportant des informations sur le retour sur investissement (ROI) Des exemples très précis de clients ou d'études peuvent étayer vos propos sur le ROI que vous annoncez. Gardez à l'esprit qu'il faut être crédible!

A retenir

Ce que la proposition commerciale n'est pas:
- Un descriptif
- Une réponse stéréotypée
- Un simple devis financier

Soyez vigilant sur la forme

Si vous devez apporter à votre proposition un fond riche, détaillé et personnalisé, vous ne devez pas pour autant en oublier la forme. Il est ainsi conseillé de mettre en gras certains éléments du texte tout en veillant à créer de courts paragraphes, ceci pour une meilleure mémorisation. La présence de graphiques simples permet aussi de visualiser facilement l'information. Pensez aussi à mettre un titre sur la page de garde. Evitez «Proposition commerciale de la société X» mais optez pour un titre peut-être plus long qui résumera votre offre. Ainsi, dans le cadre d'un contrat dans les télécoms, le titre pourrait être «Des moyens de communication en temps réel pour accélérer le cycle de vente de vos commerciaux». Ainsi, le client peut retenir l'essentiel en un coup d'oeil! Cet effort de présentation ne vous dispense nullement de joindre à votre document une lettre d'accompagnement qui résumera votre proposition. Ne négligez pas ce courrier: de lui dépend la première impression du lecteur.

Enfin, le temps passé à rédiger une proposition dépend de l'importance de la vente. Mais il serait faux de croire qu'une proposition commerciale doit absolument être volumineuse. Une seule page peut suffire. Elle peut même être rédigée en direct face au client qui validera ainsi ses besoins. Une fois établi, ce document pourra également servir au vendeur pour son débriefing face à son n +1. Mais que la proposition commerciale compte une ou plusieurs pages, il faut toujours raconter la même histoire: celle de la «douleur» qu'éprouve votre prospect et comment votre société va parvenir à le soulager!

Soumettez votre proposition commerciale à une batterie de tests

Comment être certain qu'une proposition commerciale est suffisamment personnalisée et ciblée? Commencez par remplacer le nom de votre client par un autre. Si, à la lecture, votre document tient toujours la route, c'est qu'il n'est pas assez personnalisé. Autre test, demandez- vous en quoi votre «propal» est différente de celle que peut faire votre concurrent direct? Si ce dernier peut avancer les mêmes arguments, cela signifie que vous n'avez pas assez mis en avant vos avantages compétitifs. Enfin, demandez-vous si votre interlocuteur peut lire et mémoriser les bénéfices de votre solution en trois minutes? Autrement dit, plutôt que de mettre une longue référence produits en avant, veillez à démontrer en quoi votre solution peut aider le client à solutionner ses problèmes. La fiche technique pourra toujours être proposée en annexe.

 
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Laurent Bailliard

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