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Expérience. Faire carrière dans le Net à l’âge de raison du Web

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Les entreprises du secteur Internet offrent encore de belles opportunités. Une expérience sur un CV qui suscite l’intérêt des recruteurs.

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Le soufflé Internet est retombé. L’époque faste des années 1998-2000 a laissé place à un environnement moins scintillant. « Fini les recrutements à tour de bras et les rémunérations alléchantes offertes par des entreprises mettant à disposition des moyens incroyables », se souvient Thierry Chetrite, p-dg de Intuitue Capital, conseil en fusion et acquisition et Talent Square, conseil en recrutement. Et aujourdhui ? Pour Christophe Desbois, manager au sein du cabinet de recrutement Opteaman, « on sent un frémissement depuis le mois de mai, mais il est encore trop tôt pour dire s’il s’agit d’une tendance de fond ou bien d’un effet naturel de préparation de la rentrée ». Alors ? Certes, comme le préconise Philippe Perret, directeur exécutif de la division commerciale et marketing de Michael Page,« il ne faut pas spécialiser sa recherche dans ce secteur, ce serait trop réducteur ».Néanmoins, il n’est pas inintéressant de s’y pencher. « Ces profils de défricheurs sont d’ores et déjà recherchés par les entreprises », constate Isabelle Noir, responsable marketing de Monster. Ce que confirme l’ensemble des spécialistes du recrutement. À n’en pas douter, ce type d’expérience dans un CV éveille la curiosité des recruteurs et celle des entreprises.

Avoir des idées et les vendre

Patrick Oualid, directeur marketing de Pixmania, qui évolue depuis dix ans dans cet univers, est persuadé qu’il faut s’y plonger le plus vite possible. Pour lui, « les cadres qui veulent se construire, dans les dix ans qui viennent, une carrière intéressante, devront passer par Internet ». Il ne tarit pas d’éloges sur cette école qui, selon lui, développe une très forte réactivité dans la manière de gérer le quotidien et ouvre les portes du commerce de demain. Néanmoins, pas question d’y aller les yeux fermés, même si le secteur s’est assaini, comme le souligne le porte-parole d’Opteaman : « L’époque où les start-up étaient assimilées à d’agréables cours de récréation est bel et bien révolue ! » Celles qui ont péché par optimisme n’ont tout simplement pas franchi le cap de l’an 2000. Finalement, après avoir remis en question tous les modèles en vigueur dans l’économie dite traditionnelle, les start-up les plus sages ont fini par s’en rapprocher, voire par les adopter. « Celles qui ont résisté ont des idées et savent les vendre », poursuit Christophe Desbois. Une tendance de fond qui mérite toutefois d’être vérifiée lors des tous premiers contacts avec une start-up. Il s’agit, en effet, pour le candidat, de s’assurer que l’entreprise est pérenne. « Elle doit posséder un business plan viable et disposer d’un véritable potentiel de développement », ajoute Isabelle Noir. Ces entreprises-là sont justement celles qui ont besoin de compétences commerciales et marketing bien affûtées. Pour le représentant d’Opteaman, « si hier, elles ne recrutaient que de très jeunes collaborateurs, aujourd’hui, elles recherchent aussi des cadres ayant, comme elles, l’âge de raison. Entre 30 et 40 ans, les managers commerciaux ont véritablement une carte à jouer dans ce secteur. » Ces entreprises ont en effet besoin de sécuriser leur avenir, et pour cela, de s’offrir les compétences de commerciaux expérimentés dotés d’un bon cursus métier. Un distributeur en ligne de produits culturels, par exemple, gagnera à recruter un manager commercial issu de la distribution traditionnelle dans ce domaine.

La fin des salaires délirants

Bien entendu, ici plus qu’ailleurs, il vous faut être entrepreneur dans l’âme et aimer travailler dans un environnement réactif. Et puis ne pas être aussi gourmand que ceux qui vous ont précédé. En effet, la rationalisation des dépenses a également joué sur le niveau des salaires proposés. Terminé les rémunérations délirantes. On est aujourd’hui sur des modèles proches de ceux de l’ancienne économie. Certains collaborateurs font même des sacrifices par rapport à ce qu’ils pourraient gagner dans un autre secteur. C’est le cas d’Yves Abitbol, qui a pris, en 2001, la direction commerciale de la start-up eDevice, spécialisée dans les solutions de connectivité Internet : « J’ai fait un sacrifice sur le plan de ma rémunération par rapport à ce que j’aurais pu gagner ailleurs, mais j’étais persuadé – et je le suis plus que jamais – que cette expérience m’apporterait de nouvelles compétences, notamment une capacité à être très réactif. » Les stock-options ont, pour leur part, déçu beaucoup de monde et ce ne sont pas elles qui font la différence aujourd’hui. « Les stock- options existent toujours dans les entreprises cotées ; les autres proposent des systèmes de bonus, mais la relation à ces avantages a changé. Ils ont beaucoup perdu de leur prestige », assure Christophe Dubois. Internet n’est plus perçu comme le moyen de faire un coup, mais bien comme une expérience capable de valoriser un parcours professionnel.

Témoignage

Yves Abitbol, directeur commercial chez eDevice, solutions de connectivité Internet « Internet m’a ouvert à d’autres aptitudes » Après avoir occupé différents postes dans le textile, Yves Abitbol est entré chez eDevice, en 2001, comme directeur commercial Europe, Asie et Moyen-Orient. « Je me suis dirigé vers ce secteur – au moment où la Net économie était au plus mal – avec suffisamment d’éléments en main me laissant supposer que l’entreprise était sur la bonne voie : le projet était notamment porté par de véritables managers et chefs d’entreprise. Avant de s’engager, Yves Abitbol a testé le concept auprès de son entourage professionnel. « Mon travail se rapproche de celui d’un investisseur. J’ai été recruté bien plus pour mes aptitudes commerciales que pour mes réelles compétences dans les NTIC. J’étais un utilisateur curieux, rien de plus ! »

Témoignage

Patrick Oualid, directeur marketing de Pixmania, filiale du groupe Fotovista, spécialisée dans l’image et le son « Ce secteur est toujours prometteur » Quand on l’interroge sur son avenir, Patrick Oualid est plutôt catégorique : « Je ne m’imagine pas une seconde sortir de la Net économie. » À 31 ans, il affiche déjà dix ans d’activité dans ce secteur. Après avoir évolué dans plusieurs Web agencies, puis créé la filiale américaine d’une société française, il entre chez Fotovista, en 2000, pour s’occuper de la mise en place d’un projet de gestion de la relation client. Depuis mars 2003, il occupe le fauteuil de directeur marketing de Pixmania. Pourquoi ce secteur ? « Parce que les cycles de décision sont beaucoup plus courts qu’ailleurs, ce qui crée un contexte de travail très stimulant. » Pour toutes ces raisons, et aussi parce que le secteur permet des évolutions de carrière rapides, il ne s’imagine pas sortir de cette dynamique.

 
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Anne-Françoise Rabaud

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