Les entreprises françaises boudent les seniors
50% des seniors en activité: c'est l'objectif fixé par le Conseil européen pour 2010. Un challenge pour la France.
Je m'abonneEn France, les 55-64 ans sont 40% à avoir un emploi (données 2006) tandis qu'ils sont près de 70% en Suède ou 65% au Japon. Alors pourquoi le taux d'emploi de ceux qu'on appelle les «quinquas» est-il si faible dans notre pays? Qu'est-ce qui entrave l'emploi des seniors? Premier constat de l'Association pour l'emploi des cadres (l'Apec), qui a enquêté début 2008: «ils ne sont pas plus victimes de licenciement que leurs cadets. En revanche, en recherche d'emploi, ils ont davantage de difficultés». Ainsi, le taux de chômage des cadres de 55 ans et plus s'établit à 6,4% contre 3,8% en moyenne pour l'ensemble des cadres français. Par ailleurs, le retour à l'emploi s'accompagne en général de concessions qui sont parfois de véritables sacrifices: emploi précaire de type CDD ou intérim, renoncement au statut cadre, baisse de rémunération et de responsabilités... Un sombre tableau que temporise partiellement l'étude de l'ANDRH (Association nationale des directeurs des ressources humaines) et Inergie Opinion sur la gestion des âges. Celle-ci note «un timide début de prise de conscience, surtout porté par les grandes entreprises. On perçoit une multiplication des pratiques visant à favoriser le transfert et la gestion des compétences et à améliorer les conditions de travail». Un constat à nuancer, car «près de la moitié des entreprises n'ont pas encore mis en place de politiques à destination des seniors». Une problématique qui demeure entière et avec seulement 6% des cadres recrutés qui ont plus de 50 ans, la fonction commerciale n'y échappe pas.