Les candidats se méfient des grandes marques
Les cabinets de recrutement constatent que les postulants sont désormais plus attentifs aux valeurs de l'entreprise qu'à la notoriété de l'enseigne.
Je m'abonneDevenir commercial pour une entité connue de tous plutôt que pour une entreprise moins exposée est-il préférable ? Pas si sûr.
A l’instar du consommateur, que l’on dit de plus en plus responsable, le candidat ne se laisserait plus séduire uniquement par un nom. C’est du moins ce que constate Marie-Claire Lemaitre, directrice générale de Mercuri Urval France, cabinet de recrutement de 40 collaborateurs, spécialisé dans la recherche des cadres et top managers.
« Il y a encore 18 mois environ, le simple attachement aux grandes marques suffisait à convaincre les candidats, qui postulaient presque aveuglément auprès de ces entreprises », analyse-t-elle.
Cette période où le postulant amalgamait réputation et image de marque d’une société semble révolue.
« Aujourd’hui, les candidats sont devenus plus méfiants, en tous cas plus adultes vis-à-vis de leur sélection d’entreprises », remarque Marie-Claire Lemaitre, qui affirme par ailleurs entendre le même écho chez ses confrères.
Ainsi, les annonces provenant de grands noms n’attirent plus autant.
« Alors qu’avant, l’afflux de candidatures était automatique ».
Les postulants n’hésitent plus à parler ouvertement aux recruteurs de leur désaffection vis-à-vis des grandes marques, voire de leur déception : « Certains nous font part du décalage entre l’image d’une marque et la réalité telle qu’ils l’ont vécu au sein de l’entreprise », explique Marie-Claire Lemaitre.
L’image de marque ne suffit plus. Les candidats, de tous âges, et spécifiquement des milieux commercial et marketing, se renseignent désormais sur les valeurs de l’entreprise, et seront sans doute plus sensibles à un projet de développement durable ou à une démarche environnementale qu’à une grande marque.