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De directeur commercial à chef d'entreprise

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De directeur commercial à chef d'entreprise

Tout le département des ventes était sous leurs ordres, ils faisaient partie du top management, gagnaient très bien leur vie. Et un jour, ils ont quitté leur poste pour se lancer dans l'aventure d'une vie : l'entrepreneuriat. Rencontre avec six directeurs commerciaux qui ont monté leur boîte.

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Jean-Raphaël Hétier, de PepsiCo à 100 % Sport Business

Allier expérience commerciale et passion pour le sport

" J'avais envie de retrouver ce que j'avais connu par le passé : participer aux débuts d'une entreprise. " Entré chez PepsiCo en 1999, Jean-Raphaël Hétier a en effet contribué à " faire grandir " le groupe agroalimentaire durant seize ans. Son expérience chez Pepsi, qui mutualise ses commerciaux sur plusieurs marques, donne à ce passionné de sport l'idée, avec Laurence Klein, ancienne sportive et également commerciale chez PepsiCo, de lancer en avril 2015, 100 % Sport Business, un service de forces de vente externalisées dans le domaine du sport. " Avoir été directeur commercial d'une grosse entreprise multinationale renforce la crédibilité business et rassure les prospects ", avoue-t-il.

Il reconnaît en revanche qu'il n'avait pas mesuré la complexité administrative française. " Les feuilles de paie, c'est un cauchemar ! " avoue le chef d'entreprise, qui emploie aujourd'hui neuf personnes à temps plein, et se sent aussi " très démuni " face à des pannes informatiques. " Dans un grand groupe, tout cela est géré par le back-office. L'entrepreneur, lui, se prend tout en pleine face. " Mais, en dépit de sa complexité, la France est selon lui un pays où l'entrepreneuriat est encouragé, pour peu que l'on se donne la peine d'essayer. " Il est vraiment possible d'y développer une entreprise. Les infrastructures sont excellentes et l'État fait beaucoup pour aider les entrepreneurs. Il faut arrêter de dire que ce n'est pas possible. "

L'entrepreneur ne regrette en rien son ancienne vie. " Quand on reste longtemps à un poste, on finit par s'installer dans une routine. Je suis heureux d'avoir pris ces risques, parce que j'ai une vie plus riche que si j'étais resté directeur commercial. " Reste que les conditions matérielles doivent être considérées avant de lancer son entreprise : " Si la rémunération chute, les charges fixes, elles, ne diminuent pas. À mon avis, il faut soit se lancer suffisamment tôt, soit attendre d'avoir payé sa maison et les études de ses enfants. "

Hier / Aujourd'hui

Nombre de personnes encadrées chez PepsiCo : 300

Nombre de salariés actuellement : 9

Chiffre d'affaires actuel : cent fois plus petit que celui généré chez PepsiCo

Différence de rémunération : baisse d'environ 40 % par rapport à sa rémunération antérieure

Isabelle Morin, de Lambert Manufil à WanderWorld

Capitaliser sur sa passion des voyages

" Depuis toute petite, j'ai ça en moi ! " Pour Isabelle Morin, l'entrepreneuriat est une évidence depuis longtemps. Passionnée de voyages, passée par plusieurs postes de responsable export et par la direction commerciale du groupe de métallurgie Lambert Manufil, elle se lance à l'été 2016 dans son propre projet : WanderWorld, une entreprise qui conçoit des carnets de voyage culturels. Un projet sans rapport avec ses postes précédents, que ce soit dans la métallurgie, les cosmétiques ou l'industrie automobile.

Consciente de la nécessité de valider son idée, Isabelle Morin n'a pas hésité à aller recueillir les réactions des passants directement dans la rue. S'avouant elle-même " pas très patiente " et " droguée aux chiffres ", elle met en garde contre la frustration qui peut gagner quand on croit que " tout va vite ", alors que le développement d'une entreprise est un travail de longue haleine.

Si gérer les achats et la fabrication du produit ne lui a pas posé de problème, certains points juridiques comme le dépôt de brevets et la protection de la marque lui ont semblé plus complexes - elle s'est d'ailleurs formée en partie grâce à des initiatives à l'image de Cinq jours pour entreprendre de la CCI ou le Women's Startup Camp de l'incubateur Paris Pionnière.

Selon elle, son expérience de commerciale l'a habituée aux prises de parole en public, et surtout aux argumentaires de vente. " On peut avoir une idée géniale, si on ne sait pas la vendre, cela ne sert à rien. " L'habitude des commerciaux de " se prendre des portes tout le temps " est aussi un atout en tant que chef d'entreprise. Elle reconnaît en revanche qu'un des risques, en tant qu'ancienne directrice commerciale, est " d'avoir envie de se faire plaisir et de passer sa journée à vendre. L'administratif, ce n'est pas passionnant, mais je l'accepte ".

Hier / Aujourd'hui

Nombre de personnes encadrées chez Lambert Manufil : 3

Nombre de salariés actuellement : 0

Chiffre d'affaires généré auparavant : autour de 7 millions d'euros

Actuellement : entreprise juste lancée

Différence de rémunération : pas de rémunération actuellement


 
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