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La vision d'entreprise et le collectif comme base d'un projet intrapreneurial réussi

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La vision d'entreprise et le collectif comme base d'un projet intrapreneurial réussi

Le concept est né dans les années 1970, et son principal objectif est de faire de la créativité des salariés un levier d'innovation. L'action intrapreneuriale vise à le faire différemment via des innovations de rupture ou incrémentales.

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L'action intrapreneuriale a pour but de rechercher l'amélioration continue, plus de valeur ou encore la compétitivité. Elle veut questionner les processus, les règles ou encore les produits de l'entreprise. L''intrapreneuriat peut être vu pour les entreprises, comme un outil à double objectif : créer une dynamique entrepreneuriale en interne pour garder ses meilleurs éléments et mettre leurs compétences et leadership au service du renouvellement des business models.

Les banques et assurances en reste ?

Dans ces deux domaines, nous avons depuis quelques années vu émerger des acteurs de plus en plus innovants (fintech et assurtech). Entre 2006 et 2016, le nombre de création d'entreprises a augmenté de 208%. Les collaborateurs quittent les grands groupes pour partir vers ces nouveaux acteurs ou pour créer leurs entreprises, avec la promesse que leurs idées seront plus écoutées, plus vite mises en place, dans des environnements plus agiles et dynamiques, moins hiérarchisés. L'intrapreneuriat, le corporate hacking et autres modèles d'open innovation sont devenus des leviers clés pour retenir les talents. Mais servent-ils réellement à innover ?

Quelques exemples : en 2015, BNP Paribas lance le People LAB, un programme qui accompagne les collaborateurs avec une idée innovante pour la transformer en projet concret. Via son programme Internal Startup Call, la Société Générale invite ses collaborateurs à réfléchir sur des thématiques telles que la donnée, les plateformes bancaires, les paiements, l'environnement de travail mais aussi la finance à impact positif et les grandes tendances sociétales. En 2018, 60 start-up internes ont ensuite été incubées chez des partenaires en France et à l'étranger.

Et même l'ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution) mise sur l'intrapreneuriat. A travers son partenariat avec l'incubateur Swave, les porteurs de projets sont accompagnés sur une durée de 6 à 9 mois, sur des sujets bancaires forts (contrôle augmenté, flexibilité opérationnelle, etc).

Le pouvoir de la création avec les bonnes personnes

Avec l'intrapreneuriat, le collaborateur est positionné en clé de la transformation et de l'innovation. Mais l'enthousiasme d'implémenter une idée plus ou moins proche de la mission de l'entreprise ne suffit pas à en garantir le succès. L'intrapreneur doit jouer un rôle de catalyseur sur des sujets qui font sens pour lui, l'entreprise et ceux qu'il embarque. Ce sens doit s'imbriquer dans la vision de l'entreprise.

Dans un esprit "startup", il doit pouvoir créer l'adhésion autour d'une aventure commune pour tous les niveaux hiérarchiques (top, middle, senior management et salariés) et toutes les expertises. C'est ainsi qu'une dynamique intrapreneuriale forte peut se créer, non pas autour d'un individu, mais trouver racine dans la force du collectif dans l'entreprise.

Pour créer une "power team", concept emprunté au Design Thinking qui met l'accent sur les compétences nécessaires à la réussite du projet plutôt qu'aux compétences disponibles, il faut pouvoir penser l'innovation en communauté. Assembler une "power team", c'est prendre le temps de mettre à plat les idées pour les croiser avec les compétences disponibles dans son réseau (interne et externe à l'entreprise). Cette équipe devient le noyau dur de la communauté de nos intrapreneurs.

L'importance de la vision d'entreprise

Google a popularisé l'aménagement du temps de travail avec les 20% dédiés à la création. Nombreux sont les succès qui sont à attribuer à cette politique : Gmail, Google Maps ou encore le premier casque de réalité virtuelle Google y ont émergé. Il faut avoir en tête que cette initiative est mise en place en 2004, quand Google est encore une jeune pousse. L'entreprise grandissante, son management doit s'ajuster pour créer un cadre et notamment une conduite de l'innovation plus en adéquation avec sa nouvelle taille.

L'arrêt des 20% ne signe pas la mort de l'innovation chez Google, mais simplement la mise en place des règles plus formelles et une sélection de projet à fort impact économique. Ainsi les 20% de temps dédiés à des projets annexes sont maintenant réservés à 10% maximum des salariés pour travailler sur une liste de projets, dont les thématiques ont été sélectionnées par les séniors.

Nous comprenons donc que l'intrapreneuriat doit se construire dans un cadre bien défini. Dans son livre "Start with Why" et dans son Ted Talk, Simon Sinek souligne l'importance de la définition du "but ultime" de chaque projet. De là, vient l'importance de la vision d'entreprise partagée à tous les niveaux.

Le trio mission-vision-valeurs constitue l'ADN de l'entreprise. Ensemble, ils permettent d'établir une ligne de conduite, de faciliter les prises de décision et favoriser la mobilisation des collaborateurs. Une vision clairement formulée et exprimée aux collaborateurs permet de guider la prise de décision stratégique. Adoptée par les intrapreneurs, elle leur permet d'être plus en phase avec la mission de l'entreprise et favorise ainsi l'adhésion autour de leur idée.

Rendre la démarche intrapreneuriale pertinente nécessite de s'assurer que les porteurs de projets soient imprégnés de ce trio mission-vision-valeurs, afin de permettre un alignement à la stratégie globale et un déploiement opérationnel cohérents des projets.

Pour en savoir plus

Glodie Mpakou-Solo est titulaire d'un Master 2 en management à l'École supérieure de Commerce de Clermont-Ferrand. Elle est actuellement consultante senior chez Square.



 
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