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Recrutements: valorisez aussi les avantages sociaux

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Sur un marché de l'emploi où les commerciaux sont très recherchés, vous devez séduire un candidat en valorisant les petits «plus» de votre société: plan d'épargne, mutuelle, accord 35 heures... Cernez notamment ceux qui sont le plus en adéquation avec son profil et ses attentes.

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Le marché de l'emploi est tendu? Les candidats se font rares? Les entreprises doivent faire preuve d'initiative afin de «vendre» leurs postes. Pour Philippe Cirier, p-dg du cabinet de recrutement Opteaman, «il existe deux types d'atouts à mettre en avant au cours des entretiens de recrutement: les avantages métier et ceux liés à l'entreprise.» Les premiers constituent le coeur de l'offre d'emploi. Il s'agit des missions inhérentes au poste, du secteur d'activité, de la qualité de l'accompagnement... «Si je dois donner à ce stade un conseil aux recruteurs, indique Philippe Cirier, c'est de veiller à ce que le candidat se fasse sa première opinion sur la base de ces éléments métier et seulement sur ceux-ci». Ensuite, lorsque le recruteur a effectué une première sélection, il peut alors évoquer librement les avantages liés à l'entreprise.

Selon le profil du candidat

Bien entendu, un jeune commercial débutant et un senior expérimenté ne seront pas sensibles aux mêmes arguments. D'où l'intérêt de cerner les attentes du candidat pour valoriser certains des avantages proposés par votre société. Identifiez d'abord les éléments liés au «climat social». Il s'agit, par exemple, du pourcentage d'évolution des salaires observé dans votre société ces dernières années, mais aussi de l'offre d'activités culturelles ou sportives proposée par le comité d'entreprise. «Une entreprise a ainsi permis à l'un de ses collaborateurs, grâce à son soutien financier, de décrocher son permis de pilote d'avion, illustre Rogers Teunkam, directeur associé de RST Conseil, société de conseil en recrutement. C'est clairement le type d'information à citer lors d'un entretien, car il en dit long sur l'état d'esprit de l'entreprise». Plus généralement la politique de formation en vigueur est un sujet important auquel les candidats, notamment les plus jeunes, seront attentifs. «Une entreprise qui permet à ses collaborateurs de suivre un Master ou un Executive MBA en participant financièrement à l'investissement séduit un futur cadre», affirme le porte-parole de RST Conseil.

Autre sujet à aborder: la nature de l'accord 35 heures. «Les candidats hésitent à l'aborder, de peur d'être assimilés à des «tire-au-flanc»», regrette Rogers Teunkam. Lorsque l'entreprise a négocié un accord avantageux pour ses salariés, elle a tout intérêt à l'évoquer lors de l'entretien. De toute façon, les candidats se posent la question, alors autant valoriser vous-même ce point.

Dans le même ordre d'idée, d'autres sujets, comme la mutuelle de l'entreprise, peuvent apparaître secondaires aux yeux d'un recruteur. Pourtant, cet argument fait vraiment la différence, notamment pour les jeunes parents. L'entreprise aura d'autant plus intérêt à en parler que le niveau des remboursements est important. Tout comme la part de la cotisation prise en charge par l'employeur. Qui peut varier, selon les contrats de 30 à 100%. «C'est un «plus» sur lequel il faut insister lors de l'entretien, surtout lorsque l'entreprise prend à sa charge 70% ou plus de la cotisation», indique Philippe Cirier. Dans la série des «plus», on trouve aussi les ticketsrestaurants dont une partie est financée par l'entreprise, les primes de vacances ou encore la mise à disposition de Chèques emploi service universel CCesu). «Ce service est encore assez peu proposé aujourd'hui et intéressera plus particulièrement les candidats en couple avec enfants», note Rogers Teunkam. Cet avantage peut vous paraître anecdotique, mais un collaborateur qui sait pouvoir compter sur l'entreprise pour financer une aide maternelle via le Cesu sera plus enclin à vous rejoindre, même si le rythme de travail est soutenu.

Rogers Teunkam, directeur associé de RST Conseil

«Le candidat se fait une idée de l'état d'esprit de la société grâce aux avantages offerts.»

Au bon moment...

Enfin, au-delà du salaire mensuel, d'autres sujets «rétribution» méritent d'être abordés. «Les sociétés qui proposent un plan d'épargne entreprise doivent absolument l'évoquer Ce système permet à des collaborateurs de mettre de côté, chaque mois, une certaine somme abondée par l'entreprise (jusqu'à 300%) dont le salarié pourra bénéficier au bout de huit ans, sauf clause particulière», indique Rogers Teunkam. Les entreprises qui ont réalisé de très bons résultats et distribué participations et intéressements ont également intérêt à mettre en avant ces montants. Des arguments qui peuvent faire mouche. Mais qu'il faut, là encore, dégainer au bon moment. C'est-à-dire lorsque vous avez arrêté définitivement votre choix sur un candidat. «Le recruteur ne doit pas faire de tous ces avantages l'élément décisif aux yeux du candidat, sinon leur relation risque d'être tout simplement faussée», insiste Philippe Cirier. C'est une fois cette certitude acquise que vous devez déployer toute la panoplie des avantages liés au poste et à l'entreprise.

Le témoignage de Olivier Hénon, directeur de la relation client de l'activité services et modernisation de Koné

«Lors de l'entretien, je présente aux candidats les avantages financiers qu'offre l'entreprise»


La branche Services et Modernisation de l'ascensoriste recrute chaque année entre 15 et 20 commerciaux. «Avant toute chose, je cherche à vérifier que le candidat va non seulement réussir dans sa mission mais aussi s'épanouir chez nous, assure Olivier Hénon. Ensuite, j ai bien conscience que les avantages que propose l'entreprise participent au bienêtre du salarié et donc à sa performance. C'est pourquoi je n'hésite pas à les aborder lors de l'entretien» Koné évoque même sur l'annonce de recrutement l'existence d'un système de participation et d'intéressement. «Un candidat ne doit pas venir chez nous uniquement pour ces avantages. Toutefois, ces éléments ne sont pas négligeables dans son choix». Ces dernières années, chaque collaborateur d Olivier Henon a ainsi perçu plus de deux mois de salaire en moyenne. Selon le manager, les candidats d'aujourd'hui n'accordent pas plus d'importance à ces «petits plus» qu'hier. «En revanche, ils me demandent souvent de décrire une journée type». Preuve s'il en fallait que c'est bien le job qui compte avant tout aux yeux des postulants.

 
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Anne-François Rabaud

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