Clubs professionnels : comment choisir?
Il existe des centaines de réseaux spécialisés dans le management, la fonction commerciale, l'art de vivre... Comment trouver et intégrer ceux qui vous aideront à développer votre business ? Les conseils d'Alain Marty, dirigeant et auteur de ''Réseaux d'influence" (Ed. du Rocher).
Je m'abonneQuels critères doivent guider le choix d'un réseau professionnel ?
En fonction de ses goûts, de ses compétences et de ses objectifs, je conseille de se tourner vers trois types de clubs. Un premier réseau va de soi : c'est l'association des anciens de son école. Quelle qu'elle soit, celle-ci abrite forcément des réussites. Ensuite, on choisira un club dédié à l'art de vivre : gastronomie, sport. Les clubs sportifs sont de très bons réseaux, en particulier en province, où ils fédèrent les gens qui comptent (voir l'ASM de Clermont-Ferrand, en rugby). On se tournera enfin vers un club de réflexion, invitant à échanger avec les membres sur la société française, sur les façons de la faire changer, par exemple. Dans tous les cas, l'idée est de cultiver son ouverture d'esprit, de privilégier les rencontres hors de la sphère de son entreprise, y compris avec des personnes exerçant des professions différentes. L'exercice implique de se situer entre les sphères professionnelle et personnelle.
A quoi d'autre faut-il veiller ?
Inutile de chercher à multiplier les appartenances. Il ne suffit pas de s'acquitter de sa cotisation, il faut aussi consacrer du temps à ses contacts pour que cela soit vraiment efficace. L'idéal est d'y consacrer 5 % de son temps (tout compris). Au quotidien, cela passe par se tenir informé des actualités des personnes de son réseau, par exemple en lisant les nominations dans la presse. Par ailleurs, cela peut paraître basique, mais à mes yeux les voeux du mois de janvier restent incontournables. L'idéal est qu'ils soient personnalisés (pas d'e-mails collectifs) et manuscrits. Il s'agit de prouver que l'on s'intéresse à la personne. Un capital social, ça s'entretient...
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Au-delà, l'erreur principale serait de ne pas faire preuve de modestie, d'humilité. La règle du jeu, dans les réseaux, est d'écouter avant de parler, ou encore, de donner pour recevoir. Rendre des services à ses contacts, voilà le moyen de donner à ces derniers l'envie de vous aider à leur tour. Une phase d'écoute est nécessaire pour que le réseautage porte ses premiers fruits. Ce travail nécessite de la patience.
Beaucoup de réseaux fonctionnent par cooptation, parrainage...
Pour y entrer, on a forcément quelqu'un dans ses contacts élargis, lui-même membre ou en contact avec un ou plusieurs adhérents. Dans le cas contraire, joindre directement le réseau de son choix, lettre de motivation à l'appui, est une démarche souvent porteuse : les clubs se montrent ouverts à ces demandes, font preuve d'écoute attentive voire envoient leurs annuaires pour aider à choisir son parrain.
Sans cela, reste, pourquoi pas, la solution de lancer un appel sur les réseaux sociaux, particulièrement utiles pour développer ses liens faibles [par opposition aux liens forts qui unissent une personne à ses famille, amis, collègues, les liens faibles l'unissent à des individus vus plus occasionnellement, généralement issus d'autres sphères professionnelles. Ils augmentent ainsi la possibilité d'accéder à de l'information différente. Par exemple, 15 % des emplois sont trouvés par des liens forts, 80 % par relations (ou liens faibles), ndlr] Une option qui a ses limites et implique, toutefois, de se rencontrer dans un second temps. Je crois peu en effet à l'échange de recommandations entre personnes uniquement unies par un contact virtuel.
Alain Marty est président-fondateur du Wine & Business Club (PME de 20 personnes qui développe le club à l'international) et du club Entreprise & Rugby. Il anime par ailleurs une émission dédiée au vin sur BFM (" In Vino ") et collabore avec plusieurs titres de presse, dont Action Commerciale, sur le même sujet. Il est également l'auteur de plusieurs livres, toujours sur le vin, ainsi que sur les réseaux d'influence. Alain Marty est diplômé de l'IPAG de Paris.