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Cadres dirigeants : et si vous misiez sur la formation ?

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Cadres dirigeants : et si vous misiez sur la formation ?

Executive MBA, mastères, certificats et programmes courts... Rejoindre un cursus peuplé de cadres, qui comme vous portent le business dans leur entreprise, ouvre de nouveaux horizons. Un plus pour booster votre carrière.

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"J'ai évolué de façon autonome au cours de ma carrière. J'ai gravi les échelons puis j'ai ressenti le besoin de me former pour tordre le cou au syndrome de l'imposteur et gagner en légitimité », reconnaît Catherine Louët, business development & marketing director Inveja, distributeur de solutions nutritionnelles à base de protéines végétales, après avoir décroché le diplôme "Executive master of science directeur commercial & marketing "d'Audencia.

Aujourd'hui, Catherine Louët se dit moteur dans l'équipe de direction. Le cursus - 42 jours répartis sur 13 mois - lui a permis de se poser pour réfléchir. « Rencontrer des cadres dirigeants venus d'autres secteurs s'avère très stimulant et encourage à être créatifs », ajoute-t-elle. En milieu de carrière, il s'agit de réallouer ses compétences, de se confronter à ses pairs et d'accèder à une nouvelle fonction, voire de changer d'entreprise. « Ces programmes permettent aux candidats de faire le point, de prendre confiance en diminuant leur arrogance et en renforçant leur écoute, en apprenant le langage des autres... » observe Laurent Maruani, professeur émérite HEC.

MBA et DBA

Plusieurs types de formation en management et développement commercial existent et intègrent les nouveaux enjeux, liés aux transformations digitales, environnementales et sociétales.

Les "Executive MBA", programmes longs généralistes ou spécialisés, sont conçus par les grandes écoles de commerce (Audencia, Essec, EM Lyon, etc.) et certaines universités (Paris Dauphine, IAE Paris Sorbonne Business school, etc). Audencia Business School, par exemple, propose un Executive MBA de management général qui se déroule en 72 jours répartis sur 18 mois (soit 3 à 4 jours par mois). Ce cursus, bilingue, enseigné à Nantes, se fonde sur des pédagogies participatives et expérientielles autour de cinq thématiques (les fondamentaux pour ancrer la stature de cadre dirigeant, la globalisation et la digitalisation, le leadership et le management, des modules électifs et un projet stratégique individuel).

"Ce programme se caractérise par une importante ouverture à l'international avec deux voyages d'études. Audencia, avec ses MBA basés en France, à Alger et conjointement à Fès et Dakar, se mobilise pour créer une MBA Community interculturelle et intergénérationnelle", commente Mickaël Naulleau, directeur des programmes Executive Education Audencia.

À l'EM Lyon, qui propose un Executive MBA en 15 mois à raison de 3 jours par mois en moyenne, Christine Baldy-Ngayo, doyenne associée de l'executive education, confirme : "il s'agit de permettre aux cadres dirigeants de se découvrir, de se projeter sur des horizons professionnels ouverts et de construire leur employabilité ».

Cette école revendique une pédagogie, fondée sur l'expérience et l'expérimentation, qui doit nourrir l'esprit d'entreprise et d'engagement. « Le pluralisme et l'interconnexion des savoirs favorisent le développement de la réflexivité, de l'esprit critique et de la créativité », poursuit-elle.

Autre cursus, le doctorat professionnel business et administration (DBA) de l'EM Lyon invite les cadres à approfondir un sujet émanant de leur entreprise suivant la méthode de la recherche. Audencia se positionne également avec une offre de DBA. "Le doctorat s'adresse à des seniors executive qui ont besoin de prendre de la hauteur. L'orientation est plus théorique, la première année dédiée à la construction méthodologique et à la revue de littérature et les deux années suivantes à la recherche appliquée, avec la soutenance finale en fin de troisième année", précise Mickaël Naulleau.

Mastère général (MG) et Mastère spécialisé (MS)

Les cadres peuvent également opter pour un Executive master en management. « Il s'agit, pour un dirigeant très expert en son domaine, de s'ouvrir aux autres fonctions de l'entreprise. Par exemple à la finance ou au leadership, en vue de prendre un poste de direction générale », explique Christine Baldy-Ngayo.

L'Executive Mastère « Direction commerciale, marketing et stratégie digitale » d'HEC (10 semaines à raison d'une semaine par mois) englobe la préparation d'une thèse professionnelle. Le programme comprend un certificat direction commerciale, un certificat direction marketing et digitale, un bloc communication et un certificat en management sur la stratégie. Objectifs : « la compréhension de la convergence entre le marketing et le commercial par le digital, celle de l'internationalisation de la fonction commerciale et la nécessité pour le dirigeant commercial d'acquérir un pouvoir d'arbitrage », résume Laurent Maruani.

À l'Essec, Philippe-Pierre Dornier, professeur en management des opérations, évoque le programme de Management général (MG) (47,5 jours sur 12 mois essentiellement les vendredis et samedis) qu'il chapeaute : « Les décideurs qui nous rejoignent portent des responsabilités importantes et viennent étayer leur raisonnement, combler les trous dans la raquette ». Concrètement, par exemple, des directeurs commerciaux viennent apprendre l'analyse financière. « Membres du Comex, ils ont besoin de se former afin de participer au débat contradictoire », glisse cet enseignant.

Parmi les thématiques : le rôle du dirigeant et la stratégie, les bonnes pratiques des grandes fonctions, le déplacement du regard (pour prendre les décisions en englobant d'autres domaines), la nouvelle vision de la globalisation, la conduite du changement. Et surtout, un travail de groupe autour d'un projet stratégique.

D'autres organismes proposent des formations diplômantes : la Cegos par exemple avec, entre autres, un MS Executive management global de la RSE et du développement durable, un MS Management des marchés de l'énergie et un mastère spécialisé direction financière en partenariat avec l'IESEG School of Management.

Programmes courts

« La tendance est aux programmes courts avec des offres à la carte via un système d'emboîtements des thématiques, suivant le principe du "lifelong learning " [N.D.L.R. le fait d'apprendre tout au long de la vie] et selon les propres besoins du candidat », avance Laurent Maruani. HEC envisage ainsi de découper son mastère en semaines (4 jours), voire d'organiser des sessions de 2 fois 2 jours.

L'EM Lyon propose des certificats et programmes courts (de 3 à 21 jours) dans plusieurs domaines : management général, leadership et transformations, finance et performance managériale, stratégie et gouvernance, marketing, innovation et design, transformation digitale, management et éthique.

Enfin, Mickaël Naulleau met en avant un certificat "administrateur", organisé par Audencia, en partenariat avec l'Institut Français des Administrateurs, qui prépare les cadres à la participation à un conseil d'administration. Pour acquérir la posture de l'aigle...


« J'ai appris à prendre du recul et à laisser de mon ego de côté »

Florian de Joannès, directeur des opérations commerciales du groupe Grundfos, fabricant de pompes.

Florian de Joannès a intégré le programme Executive MBA de l'EM Lyon de mars 2018 à novembre 2019. « Je souhaitais suivre une formation généraliste, reprenant l'intégralité des sujets et métiers inhérents à la direction d'entreprise. Au départ, on s'inscrit pour acquérir des compétences et enrichir son carnet d'adresses et finalement ce type de programme ouvre d'autres perspectives », déclare-t-il. Depuis, ce dirigeant a élargi le périmètre de son action, devenu directeur des opérations commerciales, il prend en charge sept pays européens et confie bénéficier d'une reconnaissance nouvelle.

« Cette formation nécessite un investissement personnel important, car pendant 16 mois, il faut mener à la fois son activité professionnelle, sa vie personnelle et suivre le cursus, travailler le soir, les week-ends et pendant les vacances, participer à un voyage d'études, rédiger un mémoire... elle exige un travail en profondeur, une introspection », poursuit-il. L'homme en sort forcément changé. « J'ai appris à prendre du recul, à mettre de mon ego de côté, à me remettre en question et à confronter mes expériences avec mes pairs et avec des professeurs », admet-il. Sa façon de manager s'en trouve modifiée. « Être conscient de ses propres limites rend pragmatique et plus enclin à comprendre les différentes formes de personnalités qui composent une équipe pour les faire travailler en harmonie». La capacité à prendre du recul sert également un développement plus ambitieux et la conclusion de ventes complexes.

« Un socle pour aborder sereinement un contexte de transformation importante »

Stéphane Sawicki, VP sales & operation MRS- France Benelux de Quadient.

« Le socle apporté par la formation me permet d'appréhender l'avenir avec davantage d'aisance et de sérénité dans un contexte de transformation importante et d'élargir le périmètre de mon management », témoigne Stéphane Sawicki, VP sales & operation MRS - France Benelux de Quadient. Ce dirigeant estime avoir acquis un niveau lui permettant de faire face aux enjeux financiers, commerciaux, de conduite du changement, etc. Son objectif était de consolider ses connaissances et de développer des compétences en stratégie, supply chain, innovation. « Je cherchais des clés de compréhension pour prendre des décisions en ayant rapidement analysé les opportunités versus les risques », dit-il. Parmi les bénéfices, il cite également l'intervention de spécialistes issus de domaine variés (géopolitique, négociation internationale) et la richesse de leur regard.

Stéphane Sawicki a choisi l'Essec et le mastère de management général pour « la qualité des enseignements dispensés, la réputation des enseignants et le caractère diplômant du cursus ». Le programme l'a séduit par sa propension à mixer enseignements théoriques et cas pratiques. « L'Essec propose un programme dense mais organisé suivant un planning compatible avec nos agendas, en priorisant les cours en fin de semaine et le voyage d'études à la fin du mois d'août », précise-t-il.


 
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