A quoi rêvent les étudiants en école de commerce ?
Pour la 10e année consécutive, le cabinet d'études Universum révèle quelles sont les aspirations des étudiants en école de commerce. Employeur idéal, plan de carrière, critères primordiaux pour un poste... les attentes des jeunes diplômés ont peu évolué depuis l'an dernier.
Je m'abonneLa stabilité semble guider les étudiants en business dans leurs futurs choix de carrière. Le cabinet d'études Universum a révélé quelles étaient les attentes des étudiants dans ce domaine et, s'il a été largement relayé que Google était l'entreprise la plus attractive pour les futurs diplômés, les autres entreprises du classement restent relativement stables : Goldman Sachs reste deuxième, Ernst & Young passe de la quatrième à la troisième place, Deloitte de la sixième à la quatrième place.
Ce sont surtout les cabinets d'audit et de conseil qui restent à des places très avantageuses ou progressent : Goldman Sachs, Ernst & Young, Deloitte, KPMG, Price Waterhouse Cooper, The Boston Consulting Group... Selon Universum, "les étudiants associent ces entreprises à des critères qui leur sont chers, tels que les perspectives de revenus élevés et la formation professionnelle." Au total, les entreprises de conseil en stratégie et management, et celles spécialisées dans les services financiers, représentent 52% du classement.
La tech et les biens de grande consommation perdent en attractivité
La tech, qui a longtemps été un idéal pour de nombreux étudiants en business, commence aujourd'hui à perdre de l'attractivité. Si Google reste en tête, Microsoft et Facebook perdent trois places chacun, et Apple en perd quatre, sortant ainsi du top 5.
Amazon, en revanche, fait une percée spectaculaire, passant de la 26e à la 13e place. Les étudiants en commerce sont donc peu sensibles aux critiques sur les mauvaises conditions de travail dans les entrepôts du géant américain. Selon une étude de Forbes et Monkey Survey, l'attractivité du distributeur tient à sa volonté de changer, d'innover et de s'adapter pour réussir, ainsi que son attention pour ses clients.
Le top 50 des entreprises les plus attractives pour les étudiants en business au niveau mondial
Pourtant, si la majorité des entreprises du classement appartient aux secteurs de l'automobile, de la banque et des biens de consommation - des secteurs très BtoC - ils semblent plutôt dans un déclin relatif. Aucune entreprise ne figure dans le top 10, la première, L'Oréal, étant douzième, et en perte de quatre places. De nombreuses autre entreprises de ce secteur reculent : Procter and Gamble (-3 places), BMW (-1 place), Nike (-3 places), Coca Cola (-1 place), Unilever (-7 places), Nestlé (-4 places), Pepsico (-8 places).
Des revenus élevés, critère primordial pour le choix d'un emploi
Ces dix dernières années, les étudiants en business ont radicalement revu leurs préférences, notamment en termes de nationalité des entreprises ciblées. Les européennes ne représentent plus que 42% du classement contre 52% en 2009, tandis que les Asiatiques passent de 2% à 6% du classement. "Une progression modeste mais qui tend à devenir de plus en plus importante dans les années à venir", souligne l'étude. Ce sont désormais les entreprises américaines qui dominent le classement.
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En ce qui concerne les priorités quand il s'agit de choisir un emploi, elles sont extrêmement variables d'un pays à l'autre, mais on note une prédominance de la perspective de futurs revenus élevés. Ils figurent dans le top 3 des deux tiers des pays de l'étude et, en France, c'est même le critère numéro un.
Universum souligne que "cet intérêt peut expliquer la croissance années après années des banques et des entreprises de conseil et d'audit dans les classements (connues pour offrir des salaires compétitifs, mais aussi une bonne référence sur le CV et des formations professionnelles)".
Dans L'Hexagone, le deuxième critère est la bonne référence professionnelle pour sa future carrière, un critère dédaigné par les autres pays, à l'exception du Brésil et de la Chine.
Des objectifs à long terme classiques
Du côté des objectifs de carrière à long terme, ils restent très proches de ceux énoncés en 2017 : avoir un bon équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle (53%, en hausse de 5 points par rapport à 2013), une sécurité financière ou professionnelle (43%), être leader ou diriger une équipe (37%).
Si l'objectif de se consacrer à une cause juste et avoir le sentiment de participer à un monde meilleur obtient la septième place et 27% des suffrages, elle est tout de même en hausse de 5 points par rapport à 2013. La France se démarque un peu de ce classement, puisqu'elle est un des rares pays (avec l'Inde et l'Italie) dans lequel la stabilité de l'emploi ne fait pas partie du top 3 des objectifs à long terme.
Méthodologie
Étude réalisée par Universum de septembre 2017 à avril 2018 auprès de 110 843 étudiants en filière commerce dans les 12 plus grandes économies mondiales (Allemagne, Brésil, Canada, China, Corée du Sud, Etats-Unis, France, Inde, Italie, Japon, Royaume-Unis et Russie).
Pour être classées, les entreprises doivent figurer parmi les tops 90% des classements nationaux d'au moins 6 pays sur les 12 étudiés. Les résultats sont pondérés en fonction du PIB de chaque pays.
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