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Ubérisation : les entreprises face au modèle disruptif

Publié par Laurent Bailliard le | Mis à jour le
Ubérisation : les entreprises face au modèle disruptif

À entendre différents experts sur le sujet, peu d'entreprises sont à l'abri de ce qu'on appelle l'ubérisation. Comment comprendre ce phénomène ? Faut-il lutter ou y céder ? Quels sont les défis ? Voici cinq points-clés pour tout comprendre.

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Comment définir l'ubérisation ?

L'expression trouve son origine chez la société californienne Uber, laquelle permet la mise en contact d'utilisateurs avec des conducteurs réalisant des services de transport. Moins chère et offrant un service qui se veut différent, la société s'est attirée les foudres des taxis français. Désormais, l'expression symbolise toute start-up ayant un modèle disruptif venant bousculer l'économie traditionnelle. Monitor Deloitte évoque des constantes dans l'ubérisation : l'usage d'un bien ou d'un service qui prédomine sur la possession, l'expérience utilisateur et surtout le digital permettant de réduire le nombre d'intermédiaires. (Accéder à l'étude)

Qui est concerné ?

Maurice Levy, le p-dg de Publicis, déclarait au Financial Times en 2014 que " tout le monde peut se faire ubériser (...), se réveiller soudainement et découvrir que son activité historique a disparu ". Ce phénomène prend de plus en plus d'importance et touche de nombreux secteurs. À commencer par les plus connus : Airbnb pour l'hôtellerie et BlaBlaCar concurrençant notamment la SNCF. Mais la tendance touche aussi les banques avec les plateformes de crowdfunding, à l'image de ce que propose le Lending Club, les notaires avec par exemple Testamento, les avocats avec Legalstart.fr, ou encore des univers bien particuliers comme celui de la distribution de l'eau avec Suez Environnement et la SSII Takadu.

Éveiller les consciences en interne

Pas toujours facile pour des managers de faire face, de comprendre ou d'imaginer des modèles disruptifs. Ainsi, de plus en plus de
formations émergent. Et pour coller aux modèles disruptifs, autant s'intéresser aux Mooc. Le dernier en date : celui proposé par ­l'Institut Mines-Télécom, qui a pour ­objectif d'expliquer les mécanismes de l'innovation et de l'entrepreneuriat face aux nouvelles règles du jeu du monde numérique. Autre offre : Coorpacademy, qui conçoit et diffuse des contenus de formation en ligne, pour les ­entreprises, sur la transformation digitale, pour 80 euros !

Épouser le concept ?

Si les taxis misent sur l'opposition frontale contre Uber en France, les autres secteurs n'ont pas forcément les mêmes cartes à jouer. D'où l'idée d'évoluer avec l'air du temps. Voilà pourquoi PSA a pris, il y a un an, 20 % du capital de Wedrive, une société de covoiturage. D'autres vont plus loin en se voulant acteurs. Axa finance ainsi une plateforme qui développe des modèles disruptifs d'assurance. " L'objectif est bien de ne pas laisser à d'autres le soin de nous devancer ou de nous "disrupter" ", précise Stephane Guinet, directeur général d'Axa Global Direct.

Comment ne pas disparaître ?

Aujourd'hui, votre pire ennemi n'est pas votre concurrent qui vend la même chose que vous, mais la société qui viendra attaquer votre marché à sa périphérie, au point d'absorber vos marges. Ce qui nécessite de se poser les bonnes questions : Le consommateur est-il au centre de mon organisation? Quelle est la valeur ajoutée de mon offre ? Quelle personnalisation suis-je en mesure d'offrir ? Comment réduire mes coûts ? Autant de questions qui vous forceront à imaginer un nouveau business, peut-être pas au sein même de votre structure, mais dans une entité plus souple, plus réactive.

Un observatoire de l'ubérisation

Fondé par la Fédération des auto-entrepreneurs et l'association Parrainer la croissance, cet obser­vatoire a pour but d'accompagner l'ubérisation, d'apporter un constat précis et de proposer des pistes de réflexion autour de la réforme du code du travail, du dialogue social, de l'évolution du droit... http://www.uberisation.org/

Chiffres

54 % des dirigeants s'attendent à lutter contre une concurrence indirecte, contre 43 % en 2014 (Institute for Business Value d'IBM)

46 % des Français adhèrent à l'ubérisation de la société. (Sociovision 2015)

20 millions de membres sont recensés sur BlaBlaCar

 
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