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Publié par Laure Trehorel le | Mis à jour le

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Enfin, lors d'un focus group réalisé par l'éditeur auprès de lecteurs numériques, il en est ressorti qu'ils restent très attachés à l'objet, ainsi qu'au reflet social que peut renvoyer une bibliothèque bien fournie dans son salon. Raison de plus pour l'éditeur de chouchouter ses points de vente physiques.

Attirer le lecteur en point de vente

Si les aspects de négociation commerciale pure ne sont pas à négliger, pour l'éditeur, ce qui importe avant tout est de générer du trafic dans ses points de vente, librairies en première ligne. Celles-ci sont d'autant plus importantes pour l'éditeur qu'elles constituent le pont entre lui et les clients finaux, les lecteurs, avec lesquels Dargaud n'a finalement que peu de contact, hormis lors de grands évènements comme le festival d'Angoulême. "Beaucoup de libraires ferment boutique, y compris les grands, comme Virgin ou Chapitre il y a quelques années de cela... Il est parfois difficile de transformer les succès littéraires en succès commerciaux, car le panier moyen du lecteur baisse. Le meilleur moyen de contrer ce problème est de miser sur l'attractivité des points de vente", analyse Marie Parisot.

Si certains sont très actifs en la matière, ce n'est pas sans compter les efforts de Dargaud. "Les services commercial et marketing élaborent communément des stratégies commerciales, avec des PLV adaptées pour chaque type de réseau", atteste Thibaut Cartier. "L'hiver dernier, nous avons notamment envoyé des 'secret box' aux libraires. Une boîte-cadeaux contenant des décorations de Noël sur les univers emblématiques de Dargaud : Lucky Luke, Blake & Mortimer, les Vieux Fourneaux... qu'ils pouvaient mettre en vitrine, prendre en photo et relayer sur les réseaux sociaux", donne pour exemple Marie Parisot.

Enfin, Dargaud milite également pour une meilleure intégration du format BD dans les écoles. "Notre directeur éditorial est très impliqué auprès du Ministère de l'Education et des enseignants afin de promouvoir la BD comme outil pédagogique", souligne Marie Parisot. Le pari : recruter des futurs-lecteurs, et clients...des librairies !

"Le marché de la BD explose !"

Samuel Chauveau, fondateur de la librairie Bulle au Mans

Cela fait 36 ans que vous avez ouvert votre librairie de BD. Comment le marché a-t-il évolué ?

S.C : Ce marché a littéralement explosé ! Lorsque j'ai démarré, quelques 150 nouveautés sortaient chaque année. Aujourd'hui, c'est de l'ordre de 5500... Avec des conséquences positives comme négatives. D'un côté, les propositions sont beaucoup plus larges, et ne se cantonnent plus au seul créneau de la BD familiale grand public. Mais, d'un autre côté, l'offre est tellement grande que cela pose problème pour la rémunération des auteurs...

Quelles relations entretenez-vous avec l'éditeur Dargaud ?

S.C : C'est l'un de nos éditeurs privilégiés. Leurs commerciaux nous visitent régulièrement, pour nous présenter le catalogue. Nous travaillons, titre par titre, pour déterminer nos achats. En dehors de ces visites commerciales, je me rends toutes les six semaines à Paris, où je me rends au siège de l'éditeur pour discuter de la stratégie d'animation, les auteurs à mettre en avant, les séances de dédicace etc...

Organisez-vous souvent des animations en lieu de vente ?

S.C : Absolument ! Cela fait partie de notre ADN. Notre politique d'animation est d'organiser chaque semaine une séance de dédicace avec un auteur. Avec Dargaud, nous avons co-organisé le lancement du dernier album de Blake et Mortimer en novembre dernier, avec une exposition retraçant toute la série, des planches originales... Un bel évènement !

L'Education Nationale, un prospect pas comme les autres

La BD se vend bien, et s'invite aussi dans les écoles. Si, pour l'heure, seuls quelques ouvrages sont recommandés par l'Education Nationale, plusieurs éditeurs, dont Dargaud, milite pour intégrer la BD comme outil pédagogique. Des ventes à but éducatif, mais qui passent toujours par le réseau des libraires.

 
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Laure Trehorel

Laure Trehorel

Journaliste, stratégie et vente

Chef de rubrique pour le magazine Action Commerciale et pour le site actionco.fr, je suis en charge des sujets relatifs aux stratégies [...]...

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