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Commerce électronique : Des économies en ligne avec les “marketplaces”

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Réunir distributeurs, grossistes et fabricants dans des centres d’échanges virtuels : c’est la dernière mode de l’internet B to B. Censées réduire les coûts et fluidifier les transactions, les “places de marché” modifient, en tous cas, les relations commerciales.

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Le 25 février dernier : Ford, General Motors, Daimler Chrysler et Renault annoncent la création d’une plate-forme commune d’échanges pour les pièces détachées de leur industrie. Trois jours plus tard, c’est au tour de la grande distribution de faire une entrée fracassante sur ce marché du “e-procurement” : Carrefour et l’américain Sears lancent GlobalNetXchange, communauté d’approvisionnement virtuelle réunissant 50 000 fournisseurs. Un mois plus tard, Danone et Nestlé se lancent dans l’aventure avec leur plate-forme, CPGmarket.com. Suivront ensuite des places de marché dans les secteurs de la pétrochimie (BP Amoco,Totalfina Elf, Shell, etc.), des pneus (Continental, Goodyear, Pirelli, etc.), des compagnies aériennes (Air France, British Airways, Delta Airlines, etc.), de l’informatique, de l’électricité, etc. La liste pourrait se poursuivre ainsi sur une centaine de lignes tant les “marketplaces”, dernier avatar du commerce électronique B to B, se développent à un rythme effréné. Et c’est bien compréhensible, car une place de marché virtuelle permet de réunir 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, tous les fournisseurs, grossistes, distributeurs d’un secteur donné qui le souhaitent. Les fabricants de San Francisco ou de Clermont-Ferrand peuvent ainsi mettre en ligne leur catalogue qui sera consulté par un grossiste ou un distributeur. Ces derniers peuvent, en outre, effectuer des appels d’offres auxquels les fournisseurs répondent en ligne. Principaux avantages : les échanges sont plus rapides, l’offre plus large et donc mieux adaptée, les prix plus intéressants. Tout cela devrait réduire de deux tiers le coût des transactions. Par exemple, British Airways espère ainsi économiser 180 millions de livres sur ses approvisionnements. Arthur C. Martinez, le président de Sears, affirmait à l’issue de l’annonce de Global NetXchange : “Cela va redéfinir complètement les processus des chaînes d’approvisionnement, augmenter la collaboration avec les fournisseurs et réduire les coûts d’approvisionnement.” Du coup, près de 70 % des entreprises interrogées par le cabinet d’études Forrester Research disent avoir l’intention d’utiliser ces places de marchés virtuelles d’ici à 2002. Selon une autre enquête, réalisée par Keenan Vision aux États-Unis, les transactions générées par les places de marché B to B devraient représenter 1 700 milliards de dollars dans quatre ans. Dans le même temps, leur nombre passeraient d’un millier actuellement à plus de 4 000 ! Un enthousiasme généralisé, mais peut-être un peu exagéré. Car les “marketplaces” présentent des risques certains pour les entreprises qui souhaitent y proposer leurs produits et services, et répondre aux appels d’offres. En effet, dans ce monde virtuel, le marché devient certes mondial, mais les relations commerciales sont totalement “désincarnées”. Dans un système d’échange traditionnel, les fournisseurs peuvent jouer sur la qualité du relationnel humain. Ici c’est impossible, votre entreprise se retrouvant placée à côté des autres de manière anonyme. Résultat : le prix devient le seul critère de différenciation, ce qui peut être dangereux. Combien de sociétés se verront contraintes de rogner encore sur leurs marges pour remporter – voire garder – de nouveaux contrats ? Si les entreprises ont donc intérêt à être présentes sur des places de marché virtuelles, elles ont aussi intérêt à fixer des limites claires si elles ne veulent pas voir leur rentabilité fondre comme neigeau soleil.

Principales places de marché sur internet Secteur, nom Partenaires Automobile,N.C. Ford, Général Motors, Daimler, Chrysler, Renault Grande distribution, Global NetXchange Carrefour, Sears Agroalimentaire, CPGmarket.com Nestlé Europe, Danone Pétrochimie, Intercontinental Exchange BPAmoco, Totalfina Elf, Shell Pneumatiques, Rubbernetwork.com Continental, Cooper, Goodyear, Michelin, Pirelli… Compagnies aériennes, N.C. British Airways, Air France, Continental Airlines… Informatique, N.C. Compaq, Hewlett-Packard, , AMD, Hitachi, Gateway, NEC… Produits agricoles, Rooster.com Cargill, Dupont, Cenex

 
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Frédéric Thibaud

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