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[Spécial USA] "Les Américains sont les leaders du pragmatisme"

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[Spécial USA] 'Les Américains sont les leaders du pragmatisme'

Entre mythe et réalité, les Américains fascinent. Pragmatiques, factuels et accessibles, ils ont le culte du résultat. Leur management, leur culture business peuvent parfois surprendre les Français. Le point avec Manuelle Charbonneau, experte du leadership aux Etat-Unis.

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  • Peut-on dire qu'un océan culturel sépare la France des États-Unis ?

Depuis leur plus jeune âge, les Français sont bercés par la culture américaine. Pour s'en convaincre, il suffit d'allumer sa télévision ou d'aller au cinéma. Cette omniprésence donne l'illusion aux Français qu'ils connaissent et sont proches des Américains. Mais, l'océan Atlantique traversé, ils sont généralement surpris par les différences culturelles entre les deux pays. Un temps d'apprentissage et d'adaptation est souvent nécessaire afin d'identifier et de bien appréhender les codes et les expressions idiomatiques. La culture américaine est beaucoup plus sophistiquée qu'il n'y paraît. C'est trompeur. Pour éviter les impairs, il convient de prendre conscience de son propre bagage culturel et de se départir de ses préjugés. S'intéresser, avec humilité et écoute, à leur façon de voir et faire les choses est également l'une des clés d'une bonne intégration.

  • Comment ces différences culturelles se matérialisent-elles en entreprise ?

La différence la plus marquante et probablement la plus déstabilisante, pour les Français, réside dans les relations hiérarchiques. L'approche américaine est très égalitaire.

Les notions d'élitisme et de distance sont très éloignées des mentalités américaines. Ouverts et amicaux au premier abord, les Américains sont accessibles. Du "bas de l'échelle" jusqu'au big boss, tout le monde s'appelle par son prénom. La communication est directe. Les discussions débordent sans complexe sur la sphère personnelle.

Mais il ne faut pas se fier à cette apparente décontraction et amabilité, la culture américaine est une culture de "type pêche" : l'accès à la chair est facile mais le noyau est impénétrable. Autrement dit, les liens se tissent rapidement mais l'intimité n'est pas pénétrée. Par ailleurs, la culture business américaine est transactionnelle. C'est le respect des engagements contractuels qui va sceller la relation et susciter la confiance. Procéduriers, les Américains ont le culte du process et du livrable ; le relationnel ne peut compenser d'éventuels manquements. Les Français aiment travailler dans l'urgence, ce qui rebute les Américains, qui sont de fervents adeptes de l'organisation et de la planification.

  • Le droit à l'erreur, une autre différence culturelle qui oppose Français et Américains ?

"Plus que le droit à l'erreur, c'est la culture de l'apprentissage qui caractérise les Américains."

Plus que le droit à l'erreur, c'est la culture de l'apprentissage, qui caractérise les Américains. Il faut apprendre vite, plus vite que les autres, et l'erreur est une source d'apprentissage comme une autre. L'erreur y est considérée comme le terreau de l'innovation. C'est l'occasion de tirer des enseignements de ce qui n'a pas fonctionné, de trouver des solutions, d'imaginer de nouveaux process... L'inertie n'a pas sa place, aux États-Unis ! Les Américains sont très réactifs, que ce soit par rapport à l'environnement, aux changements, à la concurrence...

Un exemple symptomatique ? J'habite un quartier résidentiel de Los Angeles. Les maisons à vendre y sont rasées, remplacées en six mois par d'immenses demeures, puis vendues en dix jours à des prix astronomiques. Les Américains ne sont pas attachés au passé et sont profondément tournés vers l'avenir. Ils savent s'adapter aux besoins et aux envies des consommateurs, a contrario des Français, qui se méfient parfois. Au pays de l'Oncle Sam, le progrès est considéré comme positif : c'est un but à atteindre, sans cesse. Les Américains ne sont pas les plus intelligents mais les plus adaptatifs, assurément !

Pour conclure sur l'échec, citons l'exemple d'Intuit, éditeur de logiciels financiers californien. La société n'hésite pas à organiser une "fête de la défaite" pour échanger et partager autour de l'échec d'un projet de manière conviviale. C'est aussi un moyen de dédramatiser et de remotiver les équipes.

Lire la suite page 2.


 
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