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La fin du métier de manager?

Publié par Laure Trehorel le

Cegos vient de publier une étude sur les pratiques managériales européennes. Il semblerait que les managers, quelle que soit leur nationalité, tendent à délaisser leur fonction d'encadrement.

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Se dirige-t-on vers la fin du métier de manager? Voici la question que se pose la Cegos au vu des résultats de son étude sur les pratiques managériales en Europe. Tout d’abord, premier constat, quand seulement 21% des sondés passent plus de la moitié de leur temps à manager, ils sont 65% à consacrer plus de 30% de leur temps au reporting. Ce résultat est à mettre en parallèle avec les critères utilisés dans l’entreprise pour évaluer les managers: 89% déclarent être jugés sur leur performance opérationnelle à partir d’objectifs quantitatifs, seuls 70% sur la base d’objectifs qualitatifs ou de comportement et seulement 68% sur des indicateurs RH (mobilité, promotion, turnover…). «Le peu de temps passé à diriger les équipes tient sans doute à la crise, qui exige un suivi des indicateurs économiques plus précis, et donc davantage de reporting», analyse Christophe Perilhou, manager au sein de l’unité management de Cegos. Et de poursuivre: «d’un côté, les managers passent relativement peu de temps à encadrer, et de l’autre, leur travail n’est pas fondamentalement jugé sur cette faculté…»

L’étude, réalisée auprès de près de 1500 managers –tous départements d’entreprise confondus– du Royaume-Uni, de France, d’Allemagne et d’Espagne, montre également que les managers ne s’estiment pas pleinement intégrés aux décisions prises concernant leurs collaborateurs. Si 78% pensent être partie prenante des décisions relatives aux promotions de leurs subordonnés, ils ne sont plus que 69% en ce qui concerne l’attribution des primes, et 64% pour les augmentations individuelles de salaires. Cela peut paraître paradoxal lorsque cette même étude révèle par ailleurs que 87% des sondés se déclarent autonomes dans leurs pratiques managériales... Pas d’explication bien précise quant à ce phénomène, d’autant qu’il s’observe dans l’ensemble des quatre pays concernés par l’étude. Toutefois, Christophe Perilhou se demande: «Les encadrants ont-ils intégré un certain discours managérial, et n’assiste-t-on pas à une surinterprétation de la réalité de leur part?» À noter cependant que les réponses ont toutes été recueillies via le Web. Autrement dit, pas de risque d’être entendu au téléphone et de se “compromettre” auprès de l’entreprise!

Enfin, les managers ont été interrogés sur les difficultés qu’ils rencontrent. Les trois principales sont : le manque de visibilité (sur les évolutions de leur société, sa stratégie…), la gestion des paradoxes (court et moyen termes, existence de priorités contradictoires…) et la gestion des conflits d’intérêt (actionnaires/salariés, collectifs/individuels…). Annick Allégret, directrice de l’unité ressources humaines et management chez Cegos, conclut: «Nous observons assez peu de différences entre les pays. (…) L’environnement économique, la mondialisation et l’arrivée de la nouvelle génération obligent les managers à repenser leurs pratiques. Les entreprises semblent encore mal comprendre ces modifications et restent pour le moment focalisées sur les résultats opérationnels, sur ce qui est mesurable quantitativement. Mais elles vont sans doute devoir rapidement repenser ce système si elles veulent continuer à garder la confiance et la motivation de leur ligne managériale.»
 

 
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