Les salariés plébiscitent les entreprises avec un engagement sociétal
On parle souvent de la façon de créer de l'engagement chez les salariés. Mais, pour ce faire, l'un des facteurs forts est parfois oublié : l'entreprise doit s'engager elle-même. C'est ce qu'il ressort d'une étude BVA pour le compte de Salesforce.
Je m'abonnePour être engagés, les salariés veulent d'abord que leur entreprise le soit. Interrogés par BVA, ils sont une grande majorité à penser que les entreprises devraient s'engager dans le domaine environnemental (88% dont 34% tout à fait convaincus) et dans le domaine social (73% dont 19% tout à fait convaincus). En ce qui concerne un éventuel engagement dans le domaine éducatif, les résultats sont plus mitigés (55%, dont 13% tout à fait convaincus). Mais ils estiment que les entreprises d'une manière générale ne sont engagées ni dans le domaine environnemental (à 57%), ni dans le domaine social (à 64%), ni dans le domaine éducatif (à 74%).
Ils sont cependant moins sévères avec leur propre entreprise, qu'ils estiment engagée dans le domaine environnemental à 55%, social à 54% et éducatif à 45% - mais seul un salarié sur dix estime son entreprise " très engagée " dans ces domaines. Dans le détail, s'ils sont 69% à penser que leur entreprise agit de manière responsable vis-à-vis de la société (dont 12% tout à fait d'accord sur ce point). Seuls 48% pensent qu'elle agit en faveur de l'employabilité des personnes exclues du marché du travail (9% tout à fait d'accord). Et 71% des salariés interrogés pensent que les entreprises ne se sont pas suffisamment engagées durant la crise des Gilets Jaunes.
De quelle manière sa propre entreprise est-elle engagée ?
D'ailleurs, de nombreux salariés estiment que leur entreprise devrait être plus engagée d'une manière générale. C'est particulièrement vrai dans le domaine environnemental, où 63% des salariés demandent plus d'engagement à leur société.
C'est plus mitigé dans le domaine social (où 49% voudraient plus d'engagement et 42% en voudraient moins) ainsi que dans le domaine éducatif (où 42% en voudraient plus et 49% en voudraient moins). La réduction des déchets et la formation continue des salariés sont les mesures citées comme étant les plus importantes.
Lire aussi : Reprise par ses salariés, Duralex accueille Vincent Vallin comme directeur stratégie et développement
Quelles sont les mesures prioritaires à mettre en place
Même si les salariés attendent de l'engagement de la part du monde entrepreneurial, ils ne croient pas toujours en l'authenticité des démarches : 72% pensent que les entreprises s'engagent par opportunisme plus que par conviction.
Là encore, ils sont plus indulgents avec leur propre entreprise, dont ils estiment souvent l'engagement concret (72%) et sincère (70%). De plus, 64% adhèrent plutôt aux valeurs de l'entreprise (et 17% totalement). D'ailleurs, ils sont nombreux (62%) à s'engager à des degrés divers dans les actions sociales ou autres menées par leur entreprise.
A quel point l'engagement affiché est-il réel dans sa propre entreprise ?
L'engagement, un critère de recrutement
Si les salariés en poste attendent donc un certain degré d'engagement de leur entreprise, ce critère est tout aussi important pour les candidats lors d'un recrutement : 8% considèrent que c'est un critère absolument déterminant, et 46% affirment qu'il est " plutôt déterminant ", soit 56% qui le prennent en compte. Chez les cadres et les salaires supérieurs à 3000 euros, la proportion augmente (62 et 63%).
Lire aussi : [Juridique] Etat de fatigue du commercial : attention à la faute inexcusable de l'employeur
Cette importance est confirmée par le fait qu'il semble y avoir un lien entre la perception de l'engagement d'une entreprise et l'épanouissement des salariés. Dans une entreprise considérée comme engagée sur au moins un domaine, les salariés ont plus l'impression que leur métier est utile (97% contre 93% pour l'ensemble des salariés), a du sens (93% contre 87%), est en adéquation avec leurs valeurs personnelles (86% contre 80%), est motivant (77% contre 70%) et est épanouissant (76% contre 68%).
A l'inverse, dans les entreprises vues comme absolument pas engagées, les chiffres sur ces critères sont tous plus bas que la moyenne générale, avec une différence de 20 points sur l'aspect motivant (51% contre 71% sur l'ensemble des salariés), et de 22 points pour l'aspect épanouissant (46% contre 68% pour l'ensemble des salariés).
Dans le détail, les relations avec les collègues, la localisation du lieu de travail, les horaires et l'intérêt du travail sont les principaux motifs de satisfaction, tous en stagnation ou en légère baisse par rapport à 2018.
Quels sont les motifs de satisfaction pour les salariés
Enquête réalisée par internet du 15 au 22 mars 2019 auprès de 1000 salariés représentatif de la population salariée âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.