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[Interview] Eric Cantona et Rachida Brakni (Nostra) : "Notre marque s'inspire de la nature"

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[Interview] Eric Cantona et Rachida Brakni (Nostra) : 'Notre marque s'inspire de la nature'

En couple dans la ville et dans les affaires, Éric Cantona et Rachida Brakni ont lancé en novembre 2019 Nostra, leur marque de cosmétiques, qui repose sur des concepts essentiels comme la naturalité ou le made in France.

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Comment est née la marque Nostra ?

Rachida Brakni : Elle est le fruit du hasard et d'un coup de coeur. C'est lors d'une balade en Sardaigne qu'Éric a trouvé une sorte de menthe sauvage que nous ne connaissions pas du tout. Son odeur était si agréable que nous nous sommes dits que nous aimerions bien la retrouver dans un gel douche ou un shampooing. Nous avons alors commencé à rêver à haute voix.

C'est-à-dire?

RB : Nous avons imaginé une gamme de produits qui répondrait à un cahier des charges précis : du mixte, du naturel, de l'intergénérationnel et du made in France. Il fallait également privilégier les emballages sans plastique (notre choix se portera finalement sur ceux à base de canne à sucre). En somme, nous voulions arrêter le superflu et nous centrer sur l'essentiel.

Vous avez dû aussi vous mettre en quête de professionnels ?

Éric Cantona : Dans un premier temps, nous avons fait des recherches sur cette plante, qui s'est avérée une plante rare, mais qui pousse dans de nombreux pays. Elle est riche en propriétés médicinales. Alors, nous nous sommes rapprochés du docteur en biologie Jean-Claude Bozou, pour en savoir davantage sur la "technicité" de cette plante et sur les propriétés de la grenade, du romarin ou de la fleur d'oranger que nous voulions aussi travailler.

Ensuite?

EC : Pour nous, les senteurs sont importantes : elles sont à la base de notre concept. C'est pourquoi, nous avons rencontré un nez. C'est presque comme un psy d'ailleurs ! Il nous a amenés vers des senteurs liées à notre histoire, ce qui nous a permis d'imaginer trois eaux de Cologne.

Votre couple fait donc partie de l'ADN de la marque ?

RB : Il est vrai que nous portons cette marque tous les deux. Les choses se font assez naturellement, après tout cela fait 18 ans que nous sommes ensemble. Nous avons conscience de notre complémentarité : pas besoin de le formuler, ni de le mettre par écrit.

Comment avez-vous composé votre gamme de produits ?

RB : Nous avons voulu la segmenter pour proposer quelque chose qui va à l'essentiel, pour se délester du superflu. Nous avons voulu sortir du consumérisme à l'excès en termes de produits, en imaginant des articles qui combinent plu-sieurs actions : par exemple, un gommage visage et corps, une crème mains et pieds, etc. Il devient difficile de se retrouver dans la sur-proposition de produits, d'autant plus quand on sait que l'heure est à la lutte contre le gaspillage !

Quelles sont les personnes qui vous accompagnent dans cette aventure ?

RB : En plus de Jean-Claude Bozou qui nous épaule au quotidien, nous nous sommes rapprochés de Chrystelle Lannoy, ancienne collaboratrice de Clarins. Elle est devenue notre chef de projet, elle qui a aussi lancé sa propre marque de cosmétiques, Gemology. Grâce à son expertise, elle nous a grandement facilité la gestion des producteurs. Il est important qu'ils soient basés en France et que la matière première soit sourcée sur le bassin méditerranéen. Aujourd'hui, nous travaillons avec trois pôles de production, formulation et conditionnement en France. Tous sont agréés pour fournir des produits biologiques : cela fait aussi partie de notre cahier des charges.

Pourtant, vous revendiquez aussi une certaine indépendance...

EC : Nous avons eu en effet deux chances. La première est d'être entourés de gens à l'écoute, à chaque étape de création de notre entreprise : ce sont de vrais professionnels qui nous ont beaucoup soutenus. Par exemple, j'ai créé le logo de la marque. L'agence BETC nous a aidés à créer l'univers qui en découlerait et surtout le nom de la marque qui irait avec ! L'autre chance, c'est de pouvoir être indépendants. Nostra est un projet que nous avons entièrement financé par nous-mêmes : près de 1,5 million d'euros à ce jour.

RB : L'indépendance nous permet d'être décideurs et de pouvoir créer cette marque en accord avec ce en quoi nous croyons. Puisque nous sommes indépendants, il était important de ne travailler qu'avec des PMI indépendantes, pour pouvoir être en lien direct avec elles. Cela est très valorisant. De plus, nous n'avons pas encore nos usines...

Est-ce quelque chose que vous envisagez déjà ?

EC : Évidemment, le calcul peut se faire. Seulement, il ne faut pas se faire bouffer par un système ! Ce projet ne doit pas devenir une machine de guerre où nous pourrions perdre notre vie. Il faut trouver le juste milieu entre le plaisir, le côté naturel et la nécessité de vendre. Nous ne nous empêchons pas pour autant de penser à de petites usines qui nous appartiendraient. Ce qui nous motive, c'est le plaisir et la création.

Selon vous, l'art d'entreprendre, c'est donc de créer ?

EC : Certains patrons ont créé des choses extraordinaires. On dit souvent qu'un créateur c'est un peintre, un metteur en scène, un réalisateur, un sculpteur. Mais ça peut aussi être un chef d'entreprise ! Il y en a plein, à différentes époques, qui sont arrivés avec des idées révolutionnaires. Je ne sais pas si c'est de l'art, mais ils ont créé quelque chose

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