Dossier[Décryptage] Comment démarcher les acteurs du BTP?
1 - Le BTP, un secteur à la peine
Durement touché par la crise, le secteur du bâtiment connaît une activité en recul. Le point sur l'état du marché.
"L'euphorie n'est pas de mise, ni sur le plan général ni pour l'activité du secteur, qui sera vraisemblablement en recul sur l'ensemble de l'année de 2,6% en volume, prévient d'emblée Didier Ridoret, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). L'activité du bâtiment, sans perspective de croissance générale, reste à la peine en 2014", précise-t-il encore. Dans le détail, on observe que cette baisse d'activité est davantage marquée dans le logement neuf, qui accuse un recul de 6,8% en 2013, l'amélioration-entretien des bâtiments reculant de 1% et le non-résidentiel se stabilisant à -0,2%.
Les grands acteurs connaissent aussi des difficultés
Mais derrière ce tableau d'ensemble se cachent plusieurs réalités. En effet, le secteur du bâtiment se caractérise par l'existence de quatre majors que sont Vinci, Eiffage, Bouygues et Spie, lesquels dominent 300000 entreprises de taille plus modeste, des artisans et TPE pour la plupart. Cependant, même les plus grands reconnaissent que le secteur est chahuté, à l'instar de Franck le Guillou, directeur achats de Bouygues Construction: "L'activité de la construction est fluctuante, et le marché apparaît aujourd'hui vraiment tendu, ce qui n'était pas le cas il y a encore trois ou quatre ans."
La Coface publiait, en novembre 2013, son baromètre des défaillances. Celui-ci montre que le secteur de la construction compte pour un tiers des défaillances d'entreprises françaises en 2013, soit plus de 20500 sociétés qui disparaissent du secteur. Ce chiffre montre une dégradation de la situation, puisqu'il est en hausse de 5,1% par rapport à 2012.
Dans le détail, cette hausse est liée notamment à la forte diminution des permis de construire, qui ont connu une baisse de 16% à fin septembre, sur 12 mois.
Le profil des sociétés défaillantes a beaucoup évolué depuis six ans. Alors qu'auparavant, il s'agissait majoritairement de micro-entreprises, il apparaît que - leur part étant grandissante dans le secteur - les entreprises de taille moyenne, type PME et ETI, sont également touchées par le phénomène.