3 tendances qui changent le monde... et l'entreprise
A l'occasion d'une conférence de l'institut d'études BVA début novembre, le scientifique Joël de Rosnay a présenté six grandes tendances du monde de demain. Nous en avons retenu trois, qui pourraient tout particulièrement impacter les entreprises tous secteurs d'activité confondus...
Je m'abonne1. La fin des hiérarchies traditionnelles
Le numérique change les relations structurelles, la hiérarchie des groupes humains en donnant à chacun la possibilité de s'exprimer et aussi d'évaluer son voisin. Une organisation beaucoup plus transversale succède ainsi à l'organisation pyramidale traditionnelle. La société se fonde désormais sur des rapports de flux, de partage, beaucoup plus que des rapports de force. Loin de la logique du système entrepreneurial. En revanche, la génération des 15-35 ans est habituée à cela, qui va de pair avec deux exigences : la désintermédiation (le refus de tout ce qui est pyramidal) et le temps réel. Et Joel de Rosnay de rappeler l'acronyme IKWIWAIWIN : « I know what I want and I want it now. Voilà ce que veulent les jeunes aujourd'hui..."
2. La force du collectif et du collaboratif
Ce contexte de partage favorise l'émergence d'une forme d'intelligence collective et collaborative, dont témoigne notamment le succès du crowdfounding. Il s'agit désormais de trouver, ensemble, la réponse à des problèmes. Ce que Joël de Rosnay appelle « le système DCOL : D pour débrouillardise, et COL pour collective ». Dans ce cadre, de projet en projet, les acteurs de ce système ont tendance à se recommander les uns les autres : ce n'est plus l'ancienne logique de pouvoir qui prévaut. Ainsi, les systèmes politiques actuels, qui se raccrochent au plaisir de dominer, sont complètement hors-jeu. A l'inverse, les jeunes générations font éclater cette politique de l'intérieur en étant plus fluides, plus ouverts.
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3. « Cybversion » et réseaux sociaux
Les jeunes veulent une forme de démocratie participative et non plus représentative. Trois éléments entrent en jeu : la rue (c'est là que ça se passe, les événements en Egypte en sont une preuve), la télévision (qui relaie les images), les réseaux sociaux (où s'échangent les contenus). Ces derniers sont des outils rêvés de « cybversion » selon le mot de Joël de Rosnay : ils peuvent tout à la fois détruire des réputations (en particulier lors d'appels au boycott) ou promouvoir des idées nouvelles. Il existe cependant un risque de récupération, notamment par ceux qu'on appelle les GAFAMA (Google, Facebook, Apple, Amazon et Ali Baba). Face à ces "gros" qui possèdent de plus en plus de données, il s'agit de créer de nouvelles formes de co-régulation citoyenne. Y compris dans l'entreprise ?
Plus d'informations sur le site officiel de Joël de Rosnay (voir notamment son Mini-Mooc) et sur son fil Twitter
Joël de Rosnay est un scientifique, spécialisé dans la biologie et dans l'informatique, notamment ancien chercheur au MIT, ancien directeur des applications de la recherche à l'Institut Pasteur. Il est aujourd'hui conseiller de la présidence d'Universcience, établissement issu du rapprochement de la Cité des Sciences et de l'industrie et du Palais de la Découverte à Paris. Il a été élu « Personnalité numérique 2012 » par l'Acsel (Association pour l'économie numérique).