Entreprise libérée : l'exemple Chrono Flex
Invité de la conférence " Osez la confiance ", Alexandre Gérard, pdg de Chrono Flex, nous dévoile à travers l'histoire de sa société ce que représente l'entreprise libérée. Retour sur les meilleurs moments.
Je m'abonne" Aujourd'hui, je n'ai ni bureau, ni assistante, ni place de parking attitrée ", plaisante Alexandre Gérard, PDG de Chrono Flex, présent pour la conférence " Osez la confiance ", organisée à Paris par le cabinet de coaching Talentis. Depuis, le basculement de sa société, spécialiste du flexible hydraulique, en entreprise libérée, il préfère se définir comme un " animateur ". Affranchies des modèles de management traditionnels, les entreprises libérées se veulent beaucoup plus souples concernant les questions de hiérarchie et de prise de décision. Dans ce mode d'organisation, tous les signes de pouvoir sont combattus. " Pour être libéré, il faut oser mettre son ego de côté. Tout le monde n'est pas prêt à cela ", concède Alexandre Gérard.
" Avec la crise de 2009, j'ai compris qu'on ne pouvait plus travailler comme avant. De 1995 à 2007, nous étions passés à 300 collaborateurs sans prendre le temps de réfléchir à notre mode de fonctionnement ", confie le patron. Comment faire pour éviter le naufrage ? C'est la question obsessionnelle que se pose Alexandre Gérard. Une rencontre avec Jean-François Zobrist va servir de déclic à cet entrepreneur. En effet, inspiré par les travaux d'Isaac Getz, professeur de leadership et de l'innovation, l'ex-PDG de la fonderie Favi, avait décidé de supprimer les échelons hiérarchiques de son organisation. Le dirigeant de Chrono Flex décide alors en fin d'année 2011 de s'inspirer de ces nouveaux modèles et de les mettre en oeuvre.
Pour parvenir à engendrer ce processus de transformation, trois éléments doivent être mis en place. D'abord, il faut s'écouter pour tirer profit de l'intelligence collective. " Aujourd'hui, tous les collaborateurs de Chrono Flex reçoivent toutes les informations concernant le groupe ". Ainsi, le partage des informations n'est pas monopolisé par certains membres du groupe. Vient ensuite le temps de la discussion et du partage entre le CEO et les salariés. Enfin, il est improductif de vouloir systématiquement motiver ses collaborateurs. " Cela ne sert à rien ", selon Alexandre Gérard.
Confiance et responsabilité
Ainsi, les différentes équipes de Chrono Flex présentes sur le territoire s'organisent librement. Ce qui leur confère confiance et responsabilité. Les employés s'organisent par eux-mêmes. Pas de procédures détaillées à suivre. Pas de contrôleurs externes aux équipes. Cette formule donnerait ainsi lieu à une entreprise plus performante avec des collaborateurs plus engagés.
Preuve de la confiance accordée à ses troupes, Alexandre Gérard s'absente pendant un an en 2012, pour raisons personnelles. A son retour, le dirigeant constate alors que les résultats de son entreprise n'ont jamais été aussi bons. " C'est la première fois depuis 2008 que nous pouvons réaliser des dépenses en matière de développement ", s'enthousiasme le pdg. Là aussi, les collaborateurs de l'entreprise ont une grande responsabilité. En effet, ce sont les équipes qui vont décider de leurs besoins. Et ce même en matière de recrutement. Ainsi, ce sont elles qui choisissent les nouvelles recrues. " Les équipes présentes sur le terrain à Metz sont mieux placées que moi, qui suis à Nantes, pour choisir les recrues ", analyse le manager.
Au final, le challenge le plus difficile à relever a été la bataille qu'il a livrée avec lui-même pour changer sa façon de manager ses troupes. Aujourd'hui, le dirigeant met en avant son histoire et celle de ses collaborateurs, mais n'oublie pas de saluer certaines entreprises comme Kiabi, Decathlon et Michelin, ayant elles aussi fait le choix de l'entreprise libérée.
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