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[Tribune] Pourquoi, face au feu, les pompiers y arrivent-ils toujours ?

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[Tribune] Pourquoi, face au feu, les pompiers y arrivent-ils toujours ?
© Progress - Fotolia

En tant que Sapeurs-Pompiers, très régulièrement, on nous demande comment faites-vous ? Tout le monde peut-il être aussi performant ? Qu'est ce qui fait que, face au feu, vous y arrivez toujours ? Cette expérience peut-elle être modélisée pour d'autres situations ou métier ?

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Landry Richard, auteur du livre Dans la tête de ceux qui nous protègent, donne des clés pour comprendre, modéliser et transversaliser les méthodes utilisées au sein des professions à risques en s'appuyant sur de très nombreuses interviews auprès d'acteurs de notre sécurité comme les pompiers, les gendarmes ou militaires.

Pourquoi, face au feu, on y arrive toujours ?

Oui, nous pouvons dire que nous y arrivons toujours car c'est notre mission, notre objectif. Nous ne pouvons pas dire "c'est trop compliqué, on laisse tomber". C'est cet impératif d'atteindre l'objectif qui fait que nous y arrivons toujours ! Nous avons une obligation de moyens et jamais nous n'arrêtons en chemin. Nous déployons nos meilleurs efforts pour réussir le possible et quelques fois... l'impossible.

Néanmoins, dans certains cas, nous aimerions y arriver avec plus d'efficience, plus de facilité, plus rapidement. Et c'est cela aussi qui engendre nos performances avec, à chaque fois, un retour d'expérience (RETEX). Cette pratique fait que nous sommes en apprentissage permanant, nous apprenons de toutes les situations, de nos forces comme de nos marges de progressions avec une posture d'amélioration continue. Alors, ma première réponse sera : nous y arrivons grâce à notre humilité devant nos actes et notre posture permanente d'apprentissage par "les marges de progrès".

Atteindre l'objectif fixé est un "non-choix" parce que nous savons que les autres comptent sur nous, que nous ne pouvons pas faiblir, que nous sommes leur espoir. Nous nous répétons : " la tenue que je porte m'oblige à ne pas flancher !" Tout cela nous oblige à prendre conscience de notre inconscience. À rationaliser la peur, à visualiser l'objectif, à mettre en oeuvre nos connaissances et les gestes que nous avons répétés de nombreuses fois.

Contrôler son mental : un facteur de réussite

Dans cette posture, nous sommes capables d'accorder une attention aux détails qui nous entourent pour être en "hypervigilance". Comment ? En inhibant ce que nous sommes en train de faire, pour atteindre "le geste automatique". Cela a pour conséquence d'améliorer la capacité à nous adapter.

Notre mental, à ce moment précis, nous permet de fixer notre pensée avec efficacité et d'améliorer la performance en prenant conscience que nous avons la capacité à faire face en ayant un esprit sous "nos ordres". Dans ce contexte, nous sommes maître de nous-même, en créant une sorte de "cocon psychiqu " imperméable.

L'appréhension du risque, des dangers et l'apport d'adrénaline deviennent un atout pour notre organisme qui nous permet de décupler nos forces et notre mental dans une boucle vertueuse : "nous gérons notre perception pour avoir un regard le plus positif possible des points forts de la situation, de notre capacité, des moyens...afin de ne pas entrer dans une zone de stress qui nous ferait perdre nos moyens et qui serait nuisible".

Lorsque le stress est vécu comme un défi à surmonter, il peut devenir un puissant stimulant... En témoignent régulièrement les sportifs de haut niveau et les acteurs du secours.

Si nous réussissons à avoir cette "gouvernance" de l'esprit pendant une période fixée, c'est que nous avons un véritable motif d'encouragement et de motivation pour atteindre le "challenge fixé" (le sens de notre mission : accomplir la mission, être utile, sauver des vies, protéger). Nous restons concentrés jusqu'à la fin, sans interruption.

 
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