Tour d'horizon des impairs culturels à ne pas commettre avec les Chinois
Vous voulez faire affaire avec les Chinois ? Mais vous craignez qu'une faute culturelle ne réduise à néant des mois de négociations ? Suivez le guide avec Laurent Goulvestre, auteur du livre “Les clés du savoir-être interculturel” aux éditions Afnor.
Je m'abonneLa Chine reste un pays où les entreprises doivent se faire une place. Pour y parvenir, il vous faut cependant respecter quelques codes inhérents à cette culture qui diffère de la notre. Comme nous l'avons fait avec les Allemands, voici quelques conseils de Laurent Goulvestre, auteur du livre Les clés du savoir être interculturel, pour ne pas commettre d'impair culturel avec votre interlocuteur chinois.
Prenez des précautions en amont
Les Chinois ont une culture complètement différente de la culture occidentale. Un fait intégré par tous mais n’hésitez pas à vous former avec une cession de sensibilisation à la culture chinoise de quelques jours. Il existe en effet un ensemble de rituels et de codes à connaître.
« En premier lieu lorsque l’on souhaite travailler avec un Chinois, et encore plus si un contrat doit être signé, n'indiquez jamais le jour de retour de votre vol, affirme Laurent Goulvestre. Votre interlocuteur risquerait de faire traîner les choses afin de vous mettre la pression au dernier moment. Montrez que vous avez le temps. »
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Attention également à ne jamais faire perdre la face à votre interlocuteur en société. Ne le mettez pas en difficulté face au groupe. « Vous avez cependant le droit de montrer votre mécontentement, de dire que ce n’est pas sérieux, mais en aparté. »
La Chine des rituels
Autre point, les cadeaux sont particulièrement importants en Chine. Ne venez jamais les mains vides. « Le Cognac, par exemple, reste un présent qui fonctionne toujours bien. » Vous signifiez ainsi à votre interlocuteur que vous souhaitez construire un lien social, travailler avec lui. Attention cependant, si le cadeau est trop impressionnant, il peut prendre peur, car il ne vous connaît pas et ne sait pas s’il souhaite travailler avec vous. Faites donc fréquemment des petits cadeaux.
Autre exemple significatif, la carte de visite. Elle se donne à deux mains, se prend à deux mains. « En Chine, la carte de visite est considérée comme une extension de la personne, explique Laurent Goulvestre. Vous devez en prendre soin. On ne la triture pas, on ne la jette pas négligemment dans son sac. On la regarde, on a l’air surpris du titre de son interlocuteur, bref, on la considère. »
Étalez votre richesse
Vous devez aussi montrer aux Chinois que vous êtes riche. N’hésitez pas à vous parer de vos plus beaux signes extérieurs, d’afficher les logos des marques de luxe ou encore de choisir un hôtel chic pour votre séjour. « En effet, précise Laurent Goulvestre, si le Chinois pense que vous n’êtes pas suffisamment riche, alors qu’il considère que notre pays l’est particulièrement, il va se dire que vous n’êtes pas le bon interlocuteur pour lui. Si vous l’invitez au restaurant, sortez bien vos liasses de billets, montrez un portefeuille bien garni. Encore une fois, prouvez que vous avez les moyens d’inviter. »
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Soyez un hôte prévenant
Et si vous recevez votre interlocuteur en France, ne l’emmenez pas manger français tous les soirs, il n’aime généralement pas. Le soir, ne le laissez pas seul pour faire du tourisme. Ce serait l’impair ultime. Jamais un Chinois ne vous laisserait seul dans son pays. « Faites lui visiter les monuments, prend en exemple l’expert. Mais pas trop longtemps. Ils n’aiment pas ça mais souhaitent souvent juste pouvoir dire qu’ils ont vu telle ou telle chose. Et si vraiment ils ont peu de temps, la priorité reste le shopping dans les grands magasins. »
La semaine prochaine, notre feuilleton sur les impairs culturels à ne pas commettre se poursuit en Inde.